La justice ivoirienne a décidé, ce mercredi 10 juillet, de renvoyer devant la Cour d’assises, 84 partisans de Laurent Gbagbo, ancien Président de la Côte d’Ivoire, actuellement détenu à la Cour pénale internationale (CPI). Une décision de la justice ivoirienne qui est loin de faire l’unanimité. Jointe par Afrik.com, Habiba Touré, avocate de Simone Gbagbo, ex-Première dame ivoirienne, et une des 84 personnes poursuivies par la justice ivoirienne, donne son avis sur cette affaire
La justice ivoirienne a décidé, ce mercredi 10 juillet, de renvoyer devant la Cour d’assises 84 pro-Gbagbo. Ces derniers sont accusés de crimes de guerre, crimes de sang, troubles à l’ordre public, crimes économiques, entretien de bandes armées et atteinte à la Sûreté de l’Etat.
Cette décision prise par le tribunal d’Abidjan-Plateau est loin de faire l’unanimité. Au moment où le Président Alassane Ouattara joue la carte de la réconciliation nationale, les rivalités entre pouvoir en place et pro-Gbagbo, se disant victimes d’un mauvais procès, semblent gagner du terrain.
Que reproche-t-on à ces personnes ? Les pro-Gbagbo font-ils réellement face à un acharnement de la part du pouvoir actuel ? Cette décision ne risque-t-elle pas de mettre en péril le processus de réconciliation nationale ? Habiba Touré s’est confiée à Afrik.com.
« Du n’importe quoi »
Sur les accusations qui pèsent contre ces 84 personnes, l’avocate de Simone Gbagbo répond : « ils sont accusés d’atteinte à la Sûreté de l’Etat, xénophobie…enfin les mêmes chefs d’inculpations depuis un mois. Nous voulons juste que le pouvoir nous présente des faits réels. Pour les 84 personnes renvoyées devant la Cour d’assises, il n’y a aucun élément. Excusez-moi, mais c’est du n’importe quoi. S’il y a procès, on invitera tous les journalistes à y assister. C’est aberrant. Nous contestons formellement ce renvoi ».
« La réconciliation est devenue un spot de campagne »
L’avocate de l’ex-Première dame ivoirienne ne mâche pas ses mots. Elle confirme qu’il y a bien un acharnement du pouvoir ivoirien en place sur les partisans de Laurent Gbagbo. « C’est bien un acharnement. Les responsables du massacre de Duékué n’ont jamais été poursuivis. Qui peut croire aujourd’hui que Simone Gbagbo ait pris une arme ? Il n’y a qu’en Côte d’Ivoire où des gens sont inculpés par leurs convictions personnelles ».
Sur l’éventualité que ce renvoi compromette les chances d’une véritable réconciliation nationale, Habiba Touré rétorque : « la réconciliation nationale n’est qu’un mot. Il n’y a aucun sens concret. Je ne suis pas dans une logique d’impunité. Je veux juste qu’on nous montre des faits réels. La réconciliation est devenue un spot de campagne pour séduire les partenaires occidentaux. Ce n’est pas une réalité ».
Habiba Touré ne remet pas en cause la compétence des magistrats ivoiriens, mais déplore l’absence d’autonomie de la justice ivoirienne qui « repose sur les mains d’Alassane Ouattara » et qui , selon elle, est soumise à la pression du pouvoir en place.
La justice ivoirienne a décidé, ce mercredi 10 juillet, de renvoyer devant la Cour d’assises 84 pro-Gbagbo. Ces derniers sont accusés de crimes de guerre, crimes de sang, troubles à l’ordre public, crimes économiques, entretien de bandes armées et atteinte à la Sûreté de l’Etat.
Cette décision prise par le tribunal d’Abidjan-Plateau est loin de faire l’unanimité. Au moment où le Président Alassane Ouattara joue la carte de la réconciliation nationale, les rivalités entre pouvoir en place et pro-Gbagbo, se disant victimes d’un mauvais procès, semblent gagner du terrain.
Que reproche-t-on à ces personnes ? Les pro-Gbagbo font-ils réellement face à un acharnement de la part du pouvoir actuel ? Cette décision ne risque-t-elle pas de mettre en péril le processus de réconciliation nationale ? Habiba Touré s’est confiée à Afrik.com.
« Du n’importe quoi »
Sur les accusations qui pèsent contre ces 84 personnes, l’avocate de Simone Gbagbo répond : « ils sont accusés d’atteinte à la Sûreté de l’Etat, xénophobie…enfin les mêmes chefs d’inculpations depuis un mois. Nous voulons juste que le pouvoir nous présente des faits réels. Pour les 84 personnes renvoyées devant la Cour d’assises, il n’y a aucun élément. Excusez-moi, mais c’est du n’importe quoi. S’il y a procès, on invitera tous les journalistes à y assister. C’est aberrant. Nous contestons formellement ce renvoi ».
« La réconciliation est devenue un spot de campagne »
L’avocate de l’ex-Première dame ivoirienne ne mâche pas ses mots. Elle confirme qu’il y a bien un acharnement du pouvoir ivoirien en place sur les partisans de Laurent Gbagbo. « C’est bien un acharnement. Les responsables du massacre de Duékué n’ont jamais été poursuivis. Qui peut croire aujourd’hui que Simone Gbagbo ait pris une arme ? Il n’y a qu’en Côte d’Ivoire où des gens sont inculpés par leurs convictions personnelles ».
Sur l’éventualité que ce renvoi compromette les chances d’une véritable réconciliation nationale, Habiba Touré rétorque : « la réconciliation nationale n’est qu’un mot. Il n’y a aucun sens concret. Je ne suis pas dans une logique d’impunité. Je veux juste qu’on nous montre des faits réels. La réconciliation est devenue un spot de campagne pour séduire les partenaires occidentaux. Ce n’est pas une réalité ».
Habiba Touré ne remet pas en cause la compétence des magistrats ivoiriens, mais déplore l’absence d’autonomie de la justice ivoirienne qui « repose sur les mains d’Alassane Ouattara » et qui , selon elle, est soumise à la pression du pouvoir en place.