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Politique Publié le samedi 20 juillet 2013 | Le Patriote

Lettre ouverte au président de la JPDCI : Adjoumani déshabille KKB

© Le Patriote Par Didier ASSOUMOU
Conférence de presse du Président de la République à Korhogo
Lundi 8 juillet 2013. Korhogo. Au terme de sa viste dans le district des Savanes, le Président Alassane Ouattara échange avec les journalistes au cours d`un point de presse. Potho: Kobenan Kouassi Adjoumani,ministre des Ressources animales et halieutiques.
Au début, quand tu commençais ta descente aux enfers de l’insoumission, de la déviation et de la dissidence, j’avais pensé que tous les griefs, tout le venin que tu crachais étaient le cri de c?ur de l’enfant, du bébé gâté qui veut qu’on s’intéresse plus à lui qu’aux autres de sa génération.
Puisque je fais partie de ceux que tu as le plus côtoyé et qui t’ont le plus soutenu dans tes moments de bonheur et aussi de malheur, je pense que c’est un devoir fraternel de rafraichir ta mémoire afin de t’aider à retrouver la lucidité et le sens des choses. Aujourd’hui tout semble clair dans ta démarche singulière et Dieu seul sait où tu veux aller. Toutefois, je me rends compte que tu mènes une politique velléitaire contre le président Bédié. Tu as toujours été considéré par moi comme un frère ; c’est pourquoi il m’est arrivé de te soutenir bien souvent. Profitant du silence et de la bienveillance à ton égard, tu vas pousser le bouchon trop loin en contestant la suprématie du président Bédié parce que tu crois que tu es devenu soudainement trop grand. Ainsi, fais-tu croire désormais que Bédié n’est plus rien, qu’il faut le lâcher, le laisser mourir. Quelle audace et quelle ingratitude manifestes-tu aux yeux de l’opinion nationale et hors de nos frontières ?
Évidemment, ton attitude m’amène à me poser une série de questions. Tu as toujours dit que j’étais ton grand frère et qu’à ce titre tu n’hésiteras pas à me donner des conseils en me demandant de ne jamais attaquer le président Bédié. Je me remémore encore ces nombreux conseils sages. Du reste, c’est pourquoi j’ai cru bon de t’interpeller dans mon discours de Prikro en ces termes : « Militantes et militants de Prikro, restons unis et ouverts à toutes les critiques positives émises ici et là par nos amis, voire par nos adversaires. Dans ce cadre, je vous invite à ne pas vouer KKB, mon ami et frère fraîchement élu député, aux gémonies. C’est un bon militant et ses critiques quelques fois excessives ne doivent pas faire douter de l’essentiel qu’est la survie du PDCI-RDA. KKB, je puis vous l’assurer, n’est pas opposé à notre père, à notre président Henri Konan Bédié. Il me l’a dit. Mieux, il m’a fait une confidence. Pour lui, Henri Konan Bédié ne sait pas faire du mal, c’est pourquoi tous ceux qui s’opposent à lui finissent mal. Alors, pensez-vous, un seul instant, qu’un tel militant puisse se livrer à une quelconque confrontation d’avec ce grand homme dont toute la Terre loue les mérites de patience et de sagesse ? KKB ressemble-t-il à quelqu’un qui veut se suicider » ? C’était en janvier 2012. Le temps a passé mais tu persistes et signes.

À tous, tu conseillais de ne jamais s’attaquer à Bédié parce qu’il est une icône qu’il fallait vénérer. Or, hélas, nous constatons tous que Bédié est devenu la cible privilégiée de tes attaques ; pire, tu t’es transformé en son farouche adversaire à travers les journaux de l’opposition et la presse internationale. En tout cas, ton comportement actuel me laisse perplexe. N’est-ce pas toi qui t’érigeais en gendarme pour mater tous ceux qui osaient s’attaquer à Bédié ? As-tu oublié que tu n’as pas hésité à corriger Akoto Yao, Danielle Bony Claverie …? Et que dire de Gnamien Yao qui doit avoir encore en mémoire (s’il n’est pas amnésique) les séquelles des brûlures que tu lui as faites. N’est-ce pas le même Gnamien Yao que l’on voit à tes côtés après ton changement de veste ? Est-ce à lui que tu raconteras tes hauts faits maintenant que tu es en perdition?

As-tu oublié les nombreux services que le président Bédié t’as rendus ? Plus près de nous, lorsque nous étions reclus au Golf Hôtel, après m’avoir consulté sur la nécessité pour toi de subir une opération, n’as-tu pas déclaré au président Bédié ton souhait de te rendre en Europe pour te soigner ? Cette requête transmise au président Ouattara, n’a-t-elle pas été accueillie favorablement ? Nous avons même prié pour que tu reviennes sain et sauf, en somme, plus que jamais guéri au sortir de l’hôpital américain de Neuilly sur Seine, je dis bien de l’hôpital américain de Neuilly sur Seine et tu comprendras, s’il te reste encore un brin de mémoire.
Pour ma part, j’estime que lorsqu’on a été malade et qu’on a été soutenu par une ou plusieurs personnes, la bienséance voudrait qu’on leur manifeste une reconnaissance infinie. Mais hélas, deux fois hélas, sidérés, nous constatons que tu as allègrement oublié ce passage de ta vie ; tu oublies le bienfait que Bédié et Ouattara t’ont fait et tu t’insurges contre le RHDP. Penses-tu sincèrement que sans la dynamique de la victoire du RHDP, tu aurais pu devenir député de Port-Bouët ?

Durant notre séjour forcé au Golf, j’ai eu l’occasion de te faire des reproches parce que tu sortais trop, suite aux évènements de Cocody dont tu as été victime, puisque tu répétais à tous que tu as été kidnappé par des militants du FPI. Aujourd’hui, il nous parait légitime de nous interroger sur comment tu as pu échapper à la mort en sachant que si ce n’était pas un arrangement, tu serais tout simplement brûlé.
Cher KKB, tu me permets donc de douter de ta version à la lumière du combat que tu mènes contre ton parti et contre le père, le socle de ce parti. En fait, c’était une farce bien mise en scène car, nous te soupçonnons aujourd’hui d’avoir utilisé tes sorties pour aller livrer des secrets sur les prisonniers que nous étions dans notre réduit d’hôtel. C’est maintenant que nous comprenons et examinons les retombées de cette farce, à travers la publicité qui t’es faite dans les journaux du FPI et amis. Tu nous as roulés dans la farine toi aussi ? Et tu t’en donnes à cœur-joie.
Tu t’attaques au « père » parce que tu as décidé de faire parler de toi. Es-tu prêt pour y parvenir à aller jusqu’au parricide ? Et, tel Brutus, le poignard au poing, tu cherche désespérément le moment propice pour asséner le coup fatal au père nourricier qui t’a fait découvrir les délices de ce monde. Devant tes gesticulations, qui suscitent à la fois dégout et mépris, ce « Père » que tu n’as visiblement jamais appris à connaitre, t’interpelle, à l’image de César : « toi aussi, mon fils ? »
À la formation du Gouvernement d’après-crise, je t’avais offert le poste de directeur de cabinet adjoint. Pourquoi l’as-tu refusé ? Sans doute tu avais peur, en devenant fonctionnaire, de perdre tous les avantages dont tu jouissais en allant racketter tous les cadres du PDCI qui ont pignon sur rue. Sors donc de la coalition avec lesquelles tu pactises.
Cher ami, reprends de la hauteur et ne donne pas raison à Gbagbo quand il disait: « si je savais qu’on pouvait acheter les hommes avec de l’argent, je n’aurais pas acheté les armes ». Mets un bémol à ton ambition démesurée et avale ton venin. Le pays a changé et ne croit plus aux manipulateurs politiques. Tu disais à Blé Goudé que tu n’avais pas d’argument pour appeler à voter Alassane Ouattara alors que la consigne de Bédié était de mobiliser tous les militants à voter Alassane Ouattara. Ton attitude d’aujourd’hui est la manifestation de tout ce que tu as emmagasiné dans ton subconscient le plus profond et qui sort par refoulement. Nous nous connaissons et je suis convaincu que tu es capable de te surpasser dans un acte d’humilité. Je me souviens de l’aide que tu m’as apportée quand Gbagbo voulait me mettre en prison. Tu es venu à Tanda m’apporter ta solidarité. Moi, au moins, je suis reconnaissant et je n’ose pas m’aventurer sur ce que chacun de nous a pu faire pour toi. Si tu en as souvenance, je suis sûr que ton cœur va crépiter en sourdine comme pour t’interpeller et te ramener à la raison.
Si c’est cela, alors KKB, arrête de te faire peur. Quitte ton exil, même s’il est doré, et reviens te mettre à la disposition des populations de Port-Bouët qui ont fait de toi leur député pour apporter des solutions à leurs problèmes quotidiens. Reviens, car tu n’es pas un député européen. C’est le PDCI, le RDR, le MFA et l’UDPCI qui t’ont porté au parlement. Respecte-les et reviens au pays. L’Assemblée nationale est en pleine session parlementaire, mais les électeurs ont constaté que ton siège est resté toujours vide.

Dans ton délire de frustré, tu vis en perpétuelle contradiction en faisant amalgame de tout et à tout propos. Par exemple, tu affirmais dans « Soir Infos » que le RDR et le PDCI sont minoritaires dans le pays, que ce sont des partis tribalistes. Tu oses franchir le rubicond en annonçant qu’à l’exception d’Abobo et d’Adjamé, le RHDP a perdu toutes les communes d’Abidjan. Mais, diable ! Comment as-tu pu être élu dans une circonscription où le RHDP est minoritaire ? Avec de telles déclarations on peut supposer que tu étais au PDCI des grands moments parce que tu es Baoulé. Aujourd’hui que tu tournes le dos à ce parti pour appâter le FPI, tu démontres que tu es aussi Dida. Alors pourquoi dénonces-tu le RDR et le PDCI comme partis tribalistes si toi-même tu es sensible au tribalisme politique par ironie du sort?
Soyons sincères. Tu ne peux pas mettre ton doigt au feu. Tu ne peux pas prouver la rectitude de ton comportement dont l’objet vise à attaquer le président Bédié, notre bien commun. Tu as intérêt à laisser Bédié tranquille car, on ne touche pas à une icône. Au sortir de la crise, il était la référence incontournable vers qui tout le monde affluait à la recherche d’un réconfort. Plusieurs délégations du FPI ont fait le déplacement de Daoukro pour recevoir ses conseils, voire solliciter son soutien. Et c’est cet homme-là que tu veux vouer aux gémonies ? Ne sois pas ingrat. Car les enfants même devenus adultes, ne voient leurs parents vieux qu’avec les yeux d’enfants. Ils les voient toujours en âge de procréation et pleins de vie. Peux-tu comprendre la souffrance d’un aîné lorsque ses cadets qu’il a fabriqués de toute pièce lui crachent à la figure ?
Tu es un « soldat perdu » et cela ne te confère pas le droit de vilipender le père que tu vénérais hier encore. Il ne faut jamais cracher dans la soupe que tu mangeais avec appétit.
Tes déclarations, ne sont-elles pas destinées à séduire l’ennemi que tu combattais hier ? Penses-tu normal de te retourner contre ton bienfaiteur ? Même en prenant l’exemple de vie politique sur le président Houphouët-Boigny, tu ne peux nier que tu es l’émanation de Bédié, pour question d’âge. Du reste, tu es censé te rendre compte que les jeunes qui aiment Bédié sont plus nombreux et ils le démontreront le moment venu. "Ah, si jeunesse savait…, si vieillesse pouvait"... Tu es entré dans un engrenage où tu dois sortir rapidement sinon il t’emportera. Ah KKB ! Cesse de danser avec le diable, car au PDCI nous avons des diables plus puissants, et quand ils danseront, ils ne laisseront rien sur leur passage.

Selon les échos qui nous parviennent d’Europe, ce sont les militants du FPI que tu rencontres. Je suppose que ce sont ces militants que tu combattais hier qui viendront te plébisciter en t’élisant à la présidence du PDCI-RDA. Tu affirmes que personne ne peut t’empêcher de venir au congrès du PDCI. A ce sujet, je t’interroge : est-ce vraiment toi KKB, qui a prononcé ces paroles blessantes : « Je vais battre Bédié et personne ne peut m’empêcher d’avoir accès à la salle. Je gagnerai cette élection. Je dis à mon père Bédié qu’il peut faire l’économie de cette défaite, en s’abstenant de se présenter. Sinon je le battrai. »

KKB, j’insiste : as-tu vraiment prononcé ces mots ?

Naturellement, tu oublies, toi qui t’inspires toujours de l’étranger, que le président Jacob Zuma a chassé de son parti le président des jeunes de l’ANC. En faisant les yeux doux au FPI, c’est surtout un frein que tu mets à ton avenir politique, parce que les ivoiriens, victimes de la crise postélectorale, savent se souvenir.
Bédié, alors que rien ne l’y obligeait, s’est sacrifié au côté du président Alassane Ouattara en restant à l’Hôtel du Golf pour sauver la Côte d’Ivoire de la déconfiture. Il y est resté jusqu’à la fin. Mais toi, pourquoi sentant l’assaut final venir tu as préféré prendre la poudre d’escampette en allant te refugier en Europe, toi si jeune, toi si fort, toi si vigoureux et si prolixe… Sans doute tu pensais qu’IB retiré dans sa cachette allait venir prendre le pouvoir et tout bouleverser afin que vous sortiez de vos différentes cachettes.
Sois réaliste. Tes propres partisans te traitent de traître dès l’annonce de ta candidature. Lis donc les interventions des rares lieutenants qui croyaient en toi et tu comprendras ton isolement. Quant à ceux de Bédié, Dieu merci, ils lui sont, plus que jamais restés fidèles et ne manquent aucune occasion pour le lui manifester.
Enfin, reviens à la maison mon petit KKB. Comme à l’image de l’enfant perdu et retrouvé. D’autres ont déjà suivi le même chemin que toi et tu connais aussi la suite de leur désobéissance au PDCI. La Tolérance que nous éprouvions pour toi en situant tes sorties dans le cadre de la démocratie interne ne tient plus depuis que tu as déclaré ta candidature avec pour principaux électeurs les militants FPI de la diaspora.

Maintenant nous comprenons pourquoi tu demandais aux militants du PDCI de cesser de rêver : tu veux être le seul à rêver en pensant que Bédié refusera de combattre contre toi le petit KKB. Or ce sont les militants du PDCI qui votent leur président et non tes alliés du FPI qui te manipulent dans l’ombre. Ces derniers sont avertis sur toi en raison de ce que tu leur as fait voir durant de longues années. Sois humble. Reviens sur terre. C’est vrai que ceux pour qui tu travaillais dans l’ombre, ont tous refusé le cadeau empoisonné que tu leur tendais. Maintenant, tu te proposes candidat pour « battre » Bédié, afin d’apaiser la douleur de tes commanditaires. Mais, reviens, mon ami KKB reprendre ta place au sein du parti pour soulager ton âme. Comme tu le sais, le pardon est l’arme du PDCI, mais ne tarde pas trop et, surtout ne touche pas à Bédié, l’icône nationale. Souviens-toi de l’entretien que nous avons eu aussitôt après ton élection au Parlement. Tu disais que tu n’avais plus besoin de Bédié pour assurer ta promotion politique parce que tu étais déçu qu’il t’ait oublié dans le partage de ce que tu appelais le gâteau. Je t’avais alors conseillé d’enlever de telles idées de la tête car Bédié reste le summum de l’intelligence politique et que tu aurais encore à apprendre avec lui. Maintenant que tu as franchi le rubicond de l’affront, j’oublie la fraternité qui nous a lié et chaque fois que tu attaqueras le président Bédié, tu me trouveras sur ton chemin pour t’apporter les répliques nécessaires et utiles à l’éclaircissement du bras de fer que tu as engagé.

Kobenan Kouassi Adjoumani,
Membre du Bureau
politique du Pdci-Rda
Délégué départemental
PDCI Tanda I
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