Environnement et développement durable / Pr Jean Biémi (ASCAD) : “Il est temps que chaque Ivoirien prenne conscience”

« L'émission des gaz à effet de serre se poursuit tranquillement, la surexploitation des ressources continue sans aucune gêne, la dégradation de l'environnement s'accentue de jour en jour, les dégâts sur la couche d'Ozone n'inquiètent personne, malgré les multiples rencontres internationales et les propagandes en faveur de l'environnement du développement durable». Ce cri de cœur, alarmant à la limite, est la quintessence de la conférence du Professeur Jean Biémi, membre permanent et Secrétaire du domaine des Sciences, Arts, des Cultures d'Afrique et des Diasporas Africaines (ASCAD). Vendredi dernier, à l'Amphithéâtre du siège de l'Ordre des Architectes de Côte d'Ivoire-Cocody, Pr Biémi, dans le cadre des conférences de l'ASCAD sur les grands sujets d'intérêt national, se prononçait sur le thème, « Education à l'environnement et au développement durable en Côte d'Ivoire». Selon lui, pour la pérennité de la Côte d'Ivoire, en matière d'environnement et de développement durable, il y a urgence. «Il est temps que chaque Ivoirien prenne conscience et se sente interpelé par ce cri d'agonie que notre patrie ne cesse de nous lancer à travers de multiples indices environnementaux ayant pour noms : dévastation des terres cultivables, déboisement, déforestation, désertification ; production massive de déchets urbains (solides, plastiques et liquides); rejets d'eaux usées domestiques, industrielles et médicales dans les lagunes… ». Car, selon les résultats de ses recherches appuyés de projections diapo, «la situation environnementale de la Côte d'Ivoire est très inquiétante pour les générations à venir». Et comme pis- aller, l'éminent chercheur propose l'instauration de « l'éducation à l'environnement et au développement durable, dans notre système éducatif national et un changement de mentalités». A noter, les questions environnementales et de développement durable sont aujourd'hui des sujets de grands débats politiques ayant fait une entrée fracassante sur la scène diplomatique internationale. L'ASCAD, dont l'une des prérogatives est de se prononcer sur des sujets d'intérêt national, croit donc idoine de se prononcer sur la dégradation du cadre de vie des Ivoiriens et les mesures appropriées à prendre. Cette conférence fait suite à celle portant sur l'incidence du boom de l'hévéaculture sur les cultures vivrières.
Jean-Antoine Doudou