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Région Publié le jeudi 1 août 2013 | Nord-Sud

Drames de Duékoué et de Nahibly - Pourquoi les fouilles sont suspendues

Ce n’est ni un manque de volonté, ni un manque de matériel. « Nous travaillons à notre rythme. Nous partons progressivement, au petit trot pour tout déterminer. Nahibly et Duékoué n’ont pas été oubliées. Rien ne sera oublié au niveau de l’ouest, tout va ensemble avec les exhumations. De sorte qu’on puisse faire un bilan complet », répond une source proche au ministère de la Justice, jointe hier au téléphone. Notre interlocuteur se veut clair, après la déclaration d’Amnesty international qui soupçonne, dans son rapport du 29 juillet dernier, le gouvernement ivoirien de vouloir ranger au placard les fouilles concernant les massacres de Duékoué et de Nahibly. Le 20 juillet 2012, le camp de Nahibly, qui accueillait environ 2500 personnes déplacées ayant fui les violences postélectorales, a été assailli et détruit par une foule nombreuse, des personnes ont été tuées et jetées dans des puits. Des crimes imputés par Amnesty international aux Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) et les combattants dozos contrôlant l’ouest du pays. La structure regrette que ces groupements armés n’aient jamais été inquiétés par les autorités d’Abidjan. Amnesty international mentionne dans son rapport publié le 29 juillet et repris abondamment par la presse locale, « le gouvernement de la Côte d’Ivoire n’a pas enquêté dûment sur les éléments attestant d’atteintes aux droits humains commises, en lien avec les homicides qui ont eu lieu dans le camp pour personnes déplacées de Nahibly, dans l’ouest du pays, il y a un an quelques jours ». L’organisation fait état « d’informations sur les corps jetés dans plusieurs puits que les autorités n’ont pas fouillés, malgré les appels répétés des appels d’investigations ». Amnesty international estime que le gouvernement ivoirien se refuse à rendre justice pour les victimes de Duékoué et de la Nahibly, qui sont de l’ethnie Guéré, « globalement considérés comme des partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo ». « Illustration criante de la justice des vainqueurs, le gouvernement n’a amené aucun membre des Frci ni des milices dozos à répondre de ses actes pour crimes commis durant la crise postélectorale. C’est d’autant plus inquiétant que ces forces de sécurité et milices dozos continuent de bafouer les droits humains des partisans déclarés ou présumés de l’ancien président, comme le prouve l’attaque contre le camp de Nahibly », déplore Salvatore Saguès, chercheur d’Amnesty international pour l’Afrique de l’Ouest. Ces explications sont battues en brèche par notre source du ministère de la Justice, qui informe que « les fouilles de Duékoué et de Nahibly n’ont pas été arrêtées. Elles vont ensemble avec les exhumations de tous les corps des victimes de la crise post-électorale. On ne peut pas les dissocier de l’opération générale d’exhumation ». À en croire notre source, l’opération d’exhumation des victimes de la crise postélectorale lancée le 4 avril dernier à Yopougon, n’a pas encore dépassé l’espace de cette commune. « L’opération est encore à l’étape de Yopougon et nous allons avancer de manière progressive à l’intérieur du pays », précise notre source. Qui s’est voulue rassurante, quant à volonté de son département à faire la lumière sur les crimes commis pendant la crise postélectorale et d’en punir les auteurs. « Tout récemment, le ministre a fait une sortie quand Mme Bensouda (Procureure de la Cpi) est arrivée. Rien ne serait en l’état. Tout ira jusqu’au bout », martèle-t-il.

Danielle Tagro
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