Les étudiants de l’Institut national de formation des agents de santé (Infas), antenne d’Abidjan, ont bruyamment manifesté hier devant le Centre hospitalier universitaire (Chu) de Treichville qui abrite l’école de base desdits agents. Face à la forte mobilisation des grévistes qui ont paralysé les enseignements et les soins dans les services, des éléments de la gendarmerie nationale, des gendarmes-commandos du camp de Koumassi, à bord de trois véhicules pick-up ainsi que des policiers sont entrés en négociation avec les manifestants, en blouse blanche et portant un brassard rouge, sur la question du non-paiement de leur bourse. « Nous avons trouvé un compromis avec les policiers qui ont conduit nos représentants chez les autorités afin de trouver définitivement une solution au non-paiement de notre bourse qui dure depuis 11 mois. A part la paie d’un seul mois, plus rien depuis lors. Or, on nous demande des rendements. Nous avons adressé de nombreux courriers d’interpellation à la direction générale de l’Infas, sans effet. Celle-ci prétexte tantôt que l’agent-payeur a fait un accident, tantôt les caisses du Trésor public sont vides pour ne pas avoir à nous payer. Pis, le président Alassane Ouattara a promis lors de sa récente visite au Nord qu’il allait payer 7 mois d’arriérés de bourse. Mais cette promesse n’a jamais été tenue. Trop, c’est trop ! La souffrance a des limites » a indiqué un des étudiants manifestants. Ils ont reconnu avoir fermé le Chu de Treichville au public à l’exception des Urgences pour se faire entendre des autorités sur leur sort. Les étudiants de l’Infas ont libéré l’entrée du centre hospitalier peu après 15h après d’intenses négociations menées par les forces de l’ordre qui se sont gardées d’utiliser la manière forte. En tout cas, les services du Chu tournaient au ralenti et certains parents ont pris leurs proches malades pour les évacuer dans des cliniques, vu la tension qui régnait. Le problème de non-paiement de la bourse évaluée à 495.000F.cfa pour chaque étudiant concerne 5000 pensionnaires des cycles d’infirmiers, de sages-femmes, de techniciens de laboratoires, de préparateurs gestionnaires en pharmacie, de Kinésithérapeutes, de techniciens en hygiène et assainissement et de techniciens en imagerie médicale des antennes de l’Infas dAbidjan-Treichville, d’Aboisso, de Daloa, de Bouaké et de Korhogo.
Didier Kéi
Didier Kéi