Le conflit entre éleveurs et agriculteurs qu’a connu la région du Bafing en 2011 et 2012 est loin de prendre fin. Si les éleveurs peulhs ont fui certains départements et sous-préfectures, ce n’est toujours pas le cas pour ceux de Koonan. Présents dans la partie ouest de cette sous-préfecture, précisément dans les zones de Santa et Saboudougou, ces nomades continuent d’y semer la désolation chez les cultivateurs et les nouveaux planteurs d’hévéa. Du 22 au 28 juillet, ils ont encore fait parler d’eux. Leurs nombreux troupeaux de bœufs ont littéralement piétiné et brouté les plants frais d’hévéa de Bakayoko Ohy, fonctionnaire à la retraite reconverti en hévéaculteur dans le village de Ouènan. Une première plainte de ce planteur chez le sous-préfet de Koonan le 8 juillet n’a pas eu d’effet sur les éleveurs. Face à cette situation, M. Bakayoko se dit déçu. Interrogé, le 1er responsable des éleveurs peulhs de la sous-préfecture explique sa version des faits. Selon Ibrahima Djan et la plupart de ses collègues, les planteurs doivent faire des clôtures autour de leurs plantations plutôt que de s’en prendre à eux. Des cultivateurs, victimes de saccage des troupeaux, sont formels. « Si rien n’est fait, nous serons obligés de nous défendre comme on peut ».
OULAI B. Nadège,
(Correspondante régional)
OULAI B. Nadège,
(Correspondante régional)