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Art et Culture Publié le samedi 10 août 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Les Samedis de Biton : Alafé, le grand

© L’intelligent d’Abidjan Par Serges T
Dédicace : Alafé Wakili présente son ouvrage « Notre histoire avec Laurent Gbagbo »
Jeudi 13 juin 2013, Abidjan (Librairie de France). Le journaliste écrivain, Alafé Wakili a procédé à la dédicace de son 2e ouvrage intitulé « Notre histoire avec Laurent Gbagbo » en présence de plusieurs personnalités politiques dont le ministre Cissé Bacongo.
Alafé Wakili est le responsable suprême de notre quotidien L’Intelligent d’Abidjan. Être intelligent c’est savoir discerner. Donc écouter, apprendre. Sans jamais se lasser. C’est aussi faire la différence avec les autres. Alafé est un grand au sens propre comme au sens figuré. L’homme, physiquement est grand, beau. Né aux USA, il aurait été un basketteur dans le NBA ou un acteur à Hollywood. Une grande partie des déboires de sa vie ne sera t-elle pas liée à la jalousie ? Dans son conte initiatique intitulé : « Kaïdara », le sage Hampaté écrivait que l’homme, dans les catégories de femmes à épouser doit prendre une belle femme pour rendre jaloux ses rivaux. Un bel homme, beau, riche et célèbre, les trois caractéristiques qui rendent amoureuses les femmes d’un homme ne seront-ils pas aussi les causes profondes de l’acharnement des adversaires ? Alafé est un grand. Il suffit de lire son ouvrage intitulé : « Notre histoire avec Laurent Gbagbo. » A travers la lecture, attentive du livre, on découvre un homme puissant. Il a accès aux décideurs, aux hommes politiques de premier ou de second plan. Il donne sa position sur la marche de son pays. C’est vrai que tout grand responsable de journaux, dans le monde, se voit dans l’obligation de se faire des amitiés au sein des seigneurs du pouvoir. On sait que l’homme politique tient à son image. C’est donc en se liant à un responsable de presse qu’il s’assure de son importance et de sa puissance. Et de sa postérité. Ici, comme ailleurs, dans le continent, les journalistes sont chouchoutés par les politiciens. Le cas du grand Alafé est différent. Il a des amitiés vraies avec certains hommes politiques, de tous les camps, ce qui lui permet de jouer son rôle de conseiller influent. Et c’est à ce niveau qu’on constate l’intelligence de l’homme. Et son journal, sa création, ne pouvait échapper à sa vision des choses. Dans son livre il écrit : « Je n’étais pas affilé à un groupement politique. Je restais un homme libre. » On ne saurait en douter en lisant, chaque jour, son journal. Mais j’avoue qu’en lisant son livre j’ai renforcé encore ma conviction que la politique n’est pas faite pour les enfants de chœur. La politique a besoin de tueurs. « Mon expérience de conseiller, chargé de la communication, auprès du Premier ministre chargé de la communication, auprès de Mme Martine Coffi-Studer ne suffira pas à me faire aimer la politique active, partisane, politicienne et carriériste. » Très peu d’Africains, égoïstes, sournois, hypocrites, orgueilleux feront cette déclaration. Comme Alafé. Combien d’intellectuels ont choisi la flagornerie auprès des responsables politiques pour avoir l’occasion de ramasser des miettes qui tombent de la table des puissants ? Alafé, le grand est passionné de la vérité. De sa vérité. Il ne pouvait donc pas entrer dans la cage aux fauves qu’est la politique. Quand le parti voit du noir dans ce qui est blanc, tous les militants doivent attester se rendre aveugle. L’Intelligent d’Abidjan, à l’instar de son fondateur, ne pouvait que jouer le rôle de l’éclaireur. De l’arbitre. « Notre histoire avec Laurent Gbagbo » est un ouvrage qui rend pessimiste sur la politique de notre pays. Il y a trop de sofas dans notre pays pour une véritable union et réconciliation. Le livre nous montre des gens qui ont pour credo « si tu n’es pas avec moi tu es contre moi. » C’est le développement entravé. Alafé n’est pas un tueur et il était écrit qu’il ne pouvait pas et ne peut pas faire la politique. Avoir des amis solides bien ancrés dans des partis politiques et ne pas les suivre dans leur choix c’est faire preuve d’un grand humanisme, d’une très grande spiritualité. D’une grande liberté. Le livre nous apprend qu’Alafé, le grand, tient à ses amitiés contre vents et marées. C’est vraiment faire preuve d’une grande dignité. Avec les amitiés humaines qui changent au gré des intérêts, notre pays a besoin des personnes à la dimension d’Alafé Wakili. Alafé est comme un capitaine dans un bateau face à un grand vent, même un tourbillon. Il avance. Les flots finiront par se calmer. Les difficultés sont immenses pour un journal non partisan. Il faut se battre tous les jours pour avancer. Il aurait suffi de se lier à un parti politique pour vaguer tranquillement sur une mer calme. Alafé, le grand, montre sa passion de la liberté en refusant de s’enchaîner. L’homme et son journal sont le refus de l’opulence dans la servitude. Il serait indispensable que l’auteur voie avec son éditeur comment faire une édition de poche afin de rendre l’ouvrage accessible au grand public. On sort de ce livre encore plus disposé à lire chaque jour notre quotidien préféré. Chaque lecteur, même partisan, en partant sur une île déserte, choisira L’Intelligent d’Abidjan parmi ses trois journaux préférés. « Notre histoire avec Laurent Gbagbo » est un regard sur les dix dernières années de la vie politique de notre pays. Et notre fierté est grande de savoir que notre responsable suprême a été et reste un maillon important de la vie politique de notre pays. Ainsi va l’Afrique ! A la semaine prochaine.

Par Isaïe Biton Koulibaly
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