Le président de la commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), Charles Konan Banny, était ce week-end à Duékoué à l’invitation des chefs traditionnels du district des Montagnes comprenant les régions du Tonkpi, du Guémon et du Cavally. Les échanges ont notamment porté sur les conflits fonciers. La question du retour des exilés ressortissant de l’ouest n’a pas été occultée au cours de ces échanges. La chefferie traditionnelle de l’ouest, en invitant le président de la CDVR, entendait exposer à Charles Konan Banny ses préoccupations sur l’ensemble de ces questions afin que celui-ci soit leur porte-parole auprès du président de la République pour un règlementent définitifs à ces problèmes. Selon le préfet de Duékoué, Sory Sangaré, 90% des terres à l’ouest sont «exploitées». Ce qui selon lui, créé une « pression » sur le foncier dans cette région. «D’où, justifie-t-il, les conflits à n’en point finir qui créé l’insécurité et des troubles ». Pour lui donc, la solution à ces récurrents problèmes liés au foncier se trouve dans la « sécurisation » des terres. Seul moyen, selon lui, de relever le défi de la cohésion et de la paix. « Cela passe, fait-il remarquer, par la maîtrise de la gestion des terres et la satisfaction du règlement des conflits». Le président Banny a pour sa part relevé que les problèmes liés à la terre à l’ouest sont connus de tous. Mais il convient que si des solutions « rapides » et «durables » ne sont pas trouvées à ces problèmes, ils pourraient devenir plus aigus. «C’est vrai, reconnaît-il, il y a une pression réelle sur nos terres à cause de la nature de notre économie qui repose sur l’agriculture; les terres fertiles sont rares et la population augmente. Il faut faire en sorte que l’exploitation de cette ressource nationale qui est la terre ne se fasse pas dans le désordre, qu’elle se fasse au profit de tout le monde mais aussi en tenant compte des générations futures ». C’est pour cela que l’ancien premier ministre a indiqué qu’il faut de « vraies solutions » à ces problèmes liés au foncier. Répondant à la deuxième sollicitation des chefs traditionnels, Charles Konan Banny les a encouragé à inviter leurs enfants en exil à « rentrer ». Car selon lui, le retour de leurs enfants sera un gage de confiance dans la réconciliation. Charles Konana Banny a par ailleurs prôné une réconciliation dans laquelle le bon sens doit habiter les uns et les autres auprès de ces chefs. « En même temps que nous demandons la libérations de certains ou le retour de d’autres, n’oublions pas que certains ne sont plus là pour parler. Tout ceci doit se faire dans l’équité. Evitons de dire que rien ne s’est passé ; ce n’est pas juste et ce ne sera pas responsable de notre part. Disons-nous que le temps des victimes est arrivé. Ils ont droit au pardon. Ayons donc cette humilité de le faire », préconise le président Charles Konan Banny.
Rahoul Sainfort (Correspondant régional)
Rahoul Sainfort (Correspondant régional)