Le crépuscule des seconds couteaux

Le soleil s’est incliné et tend à s’éclipser pour eux. La nuit va bientôt tomber sur leurs illusions de conduire les destinées du navire bleu après la crise postélectorale. En effet, les intérimaires de la direction du Front populaire ivoirien, c’est d’eux qu’il s’agit, seront sans conteste réduit à leur réelle proportion au sein de l’ex-parti au pouvoir avec la libération des vrais dirigeants du parti à la rose, la semaine dernière. Le crépuscule s’annonce donc pour les seconds couteaux qui se croyaient les chefs à bord. Miaka Ouréto, président par intérim, Richard Kodjo, secrétaire général par intérim et porte-parole, pour ne citer que ces deux, vont être ainsi éjectés de leurs fauteuils dans lesquels ils s’estimaient si forts, si courageux avec des discours tout aussi orduriers et virulents. Ils réclamaient, en outre, à corps et à cri la libération des prisonniers pro-Gbagbo sans jamais croire que les dirigeants du FPI allaient un jour humer l’air frais de la liberté provisoire. Mais depuis lundi dernier, cela est bel et bien une réalité sur les bords de la lagune ébrié, par la volonté de la justice ivoirienne. Et le président du FPI, Pascal Affi N’guessan n’a pas hésité à remercier les intérimaires pour avoir gardé la maison bleue pendant leur absence. Décryptage du message : Le déclin a sonné pour la direction intérimaire et le temps des seconds couteaux est désormais derrière le FPI. Le moment est venu pour que les vrais patrons prennent les choses en main. C’est un lieu commun d’affirmer que Miaka Ouréto et ses camarades intérimaires n’auront plus droit à parole et ne seront plus sous les feux de la rampe. Eux, qui ne voulaient certainement pas du retour de leurs camarades incarcérés en se montrant inflexibles sur leurs positions autour de la table négociations avec le gouvernement sont pris au piège de leur turpitude. Leur volonté de raidir les relations avec le pouvoir et de crisper l’atmosphère politique afin que chaque camp reste campé sur ses positions n’a pas prospéré. Totalement déroutés par la justice, ils sont dans l’obligation de rendre le tablier. On le voit, la récréation a pris fin pour les intérimaires à la tête du FPI. Les patrons sont là et les vrais débats entre le pouvoir et le FPI peuvent maintenant commencer. Affi N’guessan a, en effet, donné le ton en affirmant que son parti se veut le partenaire du pouvoir pour la restauration de la paix en Côte d’Ivoire.

Lacina Ouattara