L’Ivoirien Diomandé Vassézé était parmi les 47 accusés du procès Alpha Condé en 2000 pour atteinte à la sûreté de l’Etat guinéen en 1998. Libéré depuis quelques années, Diomandé Vassézé, parle de sa détention à la Maison centrale de Conakry, en compagnie du professeur Alpha Condé. Diomandé Vassézé raconte, parle et dit tout.
Ivoirien, comment vous vous êtes retrouvé en Guinée en compagnie de Alpha Condé, pour y être emprisonné ?
Je suis Ivoirien, et j’ai milité depuis 1990 au Front populaire ivoirien, dans un comité de base, à Adjamé. Je suis allé en Guinée, comme on peut aller partout en Afrique. C’est au cours de mon séjour en Guinée, que j’ai rencontré Antoine Soromou, maire d’une importante ville de Guinée-Lola. J’étais chauffeur, puis chargé de mission de M Antoine Soromou, devenu président de son propre parti politique, l’AND (Action nationale de développement). Dans sa lutte politique, mon patron Antoine Soromou s’est allié au R.P.G (Rassemblement du peuple de Guinée) de Alpha Condé. Le 16 décembre 1998, Antoine Soromou, moi, et tous ceux qui se sont alliés au professeur Alpha Condé ont été arrêtés et emprisonnés à la maison centrale de Conakry, accusés de porter atteinte à la sureté de l’Etat guinéen et à l’intégrité du territoire.
Parlez-nous du professeur Alpha Condé, votre compagnon de prison à Conakry?
Pendant les 6 premiers mois de notre détention, je n’avais pas de contact direct avec le professeur Alpha Condé. J’échangeais régulièrement avec Ben Karamoko Kourouma, Moryfi Sagno, et Lagonga Michel, tous membres influents du R.P.G du professeur Alpha Condé. Je connaissais particulièrement Antoine Soromou, et le conseiller municipal de Lola, M Lagonga Michel.
Quand on vous a libéré, où êtes-vous parti ?
J’ai été libéré en septembre 2000. Je suis d’abord allé chez la famille Antoine Soromou à Conakry, puis à Lola et ensuite, je suis rentré à Abidjan, chez moi en famille. J’ai été chaleureusement accueilli, parce que j’étais annoncé à Abidjan comme mort. Ma famille n’avait été rassurée qu’à l’occasion du procès sur les images de TV5. J’étais juste à côté du professeur Alpha Condé, dans la salle d’audience.
Libéré il y a plus de 10 ans, quelle leçon tirez-vous de votre détention en Guinée?
Mon mental politique s’est renforcé aux côtés du professeur Alpha Condé et ma conviction de ‘’liberté pour tous’’ s’est également renforcée. Je suis certes un Ivoirien, mais Alpha Condé est une grande figure politique africaine. En Côte d’Ivoire, j’ai fait une analyse de la situation socio-politique. Aujourd’hui, les choses ont changé. Pour moi, ce n’est plus l’idéologie qu’on défend.
Quel est votre meilleur souvenir en compagnie du professeur Alpha Condé ?
Durant notre détention à la maison centrale de Conakry, Alpha Condé est resté simple. C’est un homme politique plein d’humilité. Alpha Condé jouait au jeu de dames avec ses compagnons de prison. Et avec moi, il faisait beaucoup d’humour : il me disait que je ressemblais à Sylla, président du tribunal et de la Cour de sureté de l’Etat. C’est sûrement à cause de notre petite taille.
Dans la maison centrale de Conakry, Alpha Condé est toujours resté humble. Il avait un mot pour chaque ‘’compagnon’’. Je le voyais jouer avec mon patron Soromou, président du parti ‘’ Action nationale de développement.
Condamné en compagnie de Alpha Condé, y a-t-il sur votre carnet d’adresse d’autres noms de prisonniers célèbres qui vous reviennent souvent à l’esprit ?
Quatre personnages m’ont véritablement séduit : Hadja Gnamoye Kandé, agent commercial à Air Guinée était la seule femme. Zézé Koïvogui Akim était le président de la jeunesse du Rassemblement du peuple de Guinée, du professeur Alpha Condé, dans la région du Massanta. Naby Nouhan Condé, ingénieur agronome, grand militant du R.P.G à N’zerékoré. Celui qui m’a le plus séduit, c’est BEN Karamoko Kourouma, chargé de sécurité rapprochée du professeur Alpha Condé.
Vous êtes emprisonné en compagnie de Alpha Condé pour emploi illégale des forces armées guinéennes, ou atteinte à la sécurité de l’Etat. L’accusation était-elle correcte ?
Je n’étais qu’un simple chauffeur. Et comme j’accompagnais très souvent les invités de marque du professeur Alpha Condé, j’ai été arrêté comme tout le monde et interrogé. Et comme nous sommes en Afrique, tout va vite, en matière d’accusation et de justice.
Vous êtes un compagnon de prison du professeur Alpha Condé. Maintenant qu’il est le Président de la République de Guinée, avez-vous de ses nouvelles ?
Alpa Condé ne m’a pas oublié. Je sais qu’il a de lourdes charges aujourd’hui à la tête de l’Etat guinéen. En 2012, je suis allé en Guinée avec le Docteur Condé Sékou, premier secrétaire du RPG d’Abidjan. J’y ai passé deux mois.
Avez-vous été reçu par le Président Condé ?
‘’Je suis allé à Conakry, le jour où Alpha Condé recevait la section du RPG de son quartier, ‘’Mafanco’’. Nous nous sommes salués. J’ai salué sa grande sœur. Mais Alpha Condé n’avait pas le temps de converser avec moi.
Vous êtes revenu à Abidjan sans rencontrer le Président Alpha Condé ?
Je suis allé à la Présidence de la République, en compagnie du Docteur Condé Sékou, qui, lui avait une audience avec le président Condé. Je n’ai pas été reçu, parce que mon nom ne figurait pas sur la liste des ‘’invités’’ du Président Alpha Condé. Sinon, j’ai été très bien accueilli au siège du R.P.G à Conakry.
Pendant votre détention à la maison centrale de Conakry, avez-vous pensé que Alpha Condé était la vérité et le meilleur Président pour la Guinée?
Pour moi, Alpha Condé est un grand homme politique. Il a été ancien président de la fédération des Etudiants d’Afrique noir de France. Même si l’opposition se plaint, c’est tout à fait logique, comme partout, les Africains sont très impatients.
La Guinée à 55 ans d’indépendance : pensez-vous que Alpha Condé peut corriger les erreurs de Sékou Touré ou Lanssana Conté ?
Alpha Condé est très franc. Il fait ce qu’il dit. Il est très humble. A mon avis, il a les moyens et l’expérience politique pour changer la mentalité des Guinéens. Il peut reformer l’armée, l’administration et surtout la justice. Sur le plan du développement, le barrage de Kaleta est un exemple de la satisfaction pour les Guinéens.
Monsieur Diomandé vous pouvez dire à Alpha Condé, où vous trouvez après votre libération ?
Je suis à Abidjan actuellement. Mon souhait est de rencontrer le Président Alpha Condé. J’irai personnellement en Guinée après les élections législatives. Je demanderai une audience au Président Alpha Condé. Je suis un intellectuel et je saurai parler au Président Alpha Condé. J’ai fait mes premiers pas dans le domaine de gestion à Bordeau-Paris. Je dis particulièrement merci à Antoine Soromou président du parti « Action nationale de développement. J’apprécie cet homme politique pour sa sincérité et sa parole donnée.
Propos recueillis Ben Ismaël
Ivoirien, comment vous vous êtes retrouvé en Guinée en compagnie de Alpha Condé, pour y être emprisonné ?
Je suis Ivoirien, et j’ai milité depuis 1990 au Front populaire ivoirien, dans un comité de base, à Adjamé. Je suis allé en Guinée, comme on peut aller partout en Afrique. C’est au cours de mon séjour en Guinée, que j’ai rencontré Antoine Soromou, maire d’une importante ville de Guinée-Lola. J’étais chauffeur, puis chargé de mission de M Antoine Soromou, devenu président de son propre parti politique, l’AND (Action nationale de développement). Dans sa lutte politique, mon patron Antoine Soromou s’est allié au R.P.G (Rassemblement du peuple de Guinée) de Alpha Condé. Le 16 décembre 1998, Antoine Soromou, moi, et tous ceux qui se sont alliés au professeur Alpha Condé ont été arrêtés et emprisonnés à la maison centrale de Conakry, accusés de porter atteinte à la sureté de l’Etat guinéen et à l’intégrité du territoire.
Parlez-nous du professeur Alpha Condé, votre compagnon de prison à Conakry?
Pendant les 6 premiers mois de notre détention, je n’avais pas de contact direct avec le professeur Alpha Condé. J’échangeais régulièrement avec Ben Karamoko Kourouma, Moryfi Sagno, et Lagonga Michel, tous membres influents du R.P.G du professeur Alpha Condé. Je connaissais particulièrement Antoine Soromou, et le conseiller municipal de Lola, M Lagonga Michel.
Quand on vous a libéré, où êtes-vous parti ?
J’ai été libéré en septembre 2000. Je suis d’abord allé chez la famille Antoine Soromou à Conakry, puis à Lola et ensuite, je suis rentré à Abidjan, chez moi en famille. J’ai été chaleureusement accueilli, parce que j’étais annoncé à Abidjan comme mort. Ma famille n’avait été rassurée qu’à l’occasion du procès sur les images de TV5. J’étais juste à côté du professeur Alpha Condé, dans la salle d’audience.
Libéré il y a plus de 10 ans, quelle leçon tirez-vous de votre détention en Guinée?
Mon mental politique s’est renforcé aux côtés du professeur Alpha Condé et ma conviction de ‘’liberté pour tous’’ s’est également renforcée. Je suis certes un Ivoirien, mais Alpha Condé est une grande figure politique africaine. En Côte d’Ivoire, j’ai fait une analyse de la situation socio-politique. Aujourd’hui, les choses ont changé. Pour moi, ce n’est plus l’idéologie qu’on défend.
Quel est votre meilleur souvenir en compagnie du professeur Alpha Condé ?
Durant notre détention à la maison centrale de Conakry, Alpha Condé est resté simple. C’est un homme politique plein d’humilité. Alpha Condé jouait au jeu de dames avec ses compagnons de prison. Et avec moi, il faisait beaucoup d’humour : il me disait que je ressemblais à Sylla, président du tribunal et de la Cour de sureté de l’Etat. C’est sûrement à cause de notre petite taille.
Dans la maison centrale de Conakry, Alpha Condé est toujours resté humble. Il avait un mot pour chaque ‘’compagnon’’. Je le voyais jouer avec mon patron Soromou, président du parti ‘’ Action nationale de développement.
Condamné en compagnie de Alpha Condé, y a-t-il sur votre carnet d’adresse d’autres noms de prisonniers célèbres qui vous reviennent souvent à l’esprit ?
Quatre personnages m’ont véritablement séduit : Hadja Gnamoye Kandé, agent commercial à Air Guinée était la seule femme. Zézé Koïvogui Akim était le président de la jeunesse du Rassemblement du peuple de Guinée, du professeur Alpha Condé, dans la région du Massanta. Naby Nouhan Condé, ingénieur agronome, grand militant du R.P.G à N’zerékoré. Celui qui m’a le plus séduit, c’est BEN Karamoko Kourouma, chargé de sécurité rapprochée du professeur Alpha Condé.
Vous êtes emprisonné en compagnie de Alpha Condé pour emploi illégale des forces armées guinéennes, ou atteinte à la sécurité de l’Etat. L’accusation était-elle correcte ?
Je n’étais qu’un simple chauffeur. Et comme j’accompagnais très souvent les invités de marque du professeur Alpha Condé, j’ai été arrêté comme tout le monde et interrogé. Et comme nous sommes en Afrique, tout va vite, en matière d’accusation et de justice.
Vous êtes un compagnon de prison du professeur Alpha Condé. Maintenant qu’il est le Président de la République de Guinée, avez-vous de ses nouvelles ?
Alpa Condé ne m’a pas oublié. Je sais qu’il a de lourdes charges aujourd’hui à la tête de l’Etat guinéen. En 2012, je suis allé en Guinée avec le Docteur Condé Sékou, premier secrétaire du RPG d’Abidjan. J’y ai passé deux mois.
Avez-vous été reçu par le Président Condé ?
‘’Je suis allé à Conakry, le jour où Alpha Condé recevait la section du RPG de son quartier, ‘’Mafanco’’. Nous nous sommes salués. J’ai salué sa grande sœur. Mais Alpha Condé n’avait pas le temps de converser avec moi.
Vous êtes revenu à Abidjan sans rencontrer le Président Alpha Condé ?
Je suis allé à la Présidence de la République, en compagnie du Docteur Condé Sékou, qui, lui avait une audience avec le président Condé. Je n’ai pas été reçu, parce que mon nom ne figurait pas sur la liste des ‘’invités’’ du Président Alpha Condé. Sinon, j’ai été très bien accueilli au siège du R.P.G à Conakry.
Pendant votre détention à la maison centrale de Conakry, avez-vous pensé que Alpha Condé était la vérité et le meilleur Président pour la Guinée?
Pour moi, Alpha Condé est un grand homme politique. Il a été ancien président de la fédération des Etudiants d’Afrique noir de France. Même si l’opposition se plaint, c’est tout à fait logique, comme partout, les Africains sont très impatients.
La Guinée à 55 ans d’indépendance : pensez-vous que Alpha Condé peut corriger les erreurs de Sékou Touré ou Lanssana Conté ?
Alpha Condé est très franc. Il fait ce qu’il dit. Il est très humble. A mon avis, il a les moyens et l’expérience politique pour changer la mentalité des Guinéens. Il peut reformer l’armée, l’administration et surtout la justice. Sur le plan du développement, le barrage de Kaleta est un exemple de la satisfaction pour les Guinéens.
Monsieur Diomandé vous pouvez dire à Alpha Condé, où vous trouvez après votre libération ?
Je suis à Abidjan actuellement. Mon souhait est de rencontrer le Président Alpha Condé. J’irai personnellement en Guinée après les élections législatives. Je demanderai une audience au Président Alpha Condé. Je suis un intellectuel et je saurai parler au Président Alpha Condé. J’ai fait mes premiers pas dans le domaine de gestion à Bordeau-Paris. Je dis particulièrement merci à Antoine Soromou président du parti « Action nationale de développement. J’apprécie cet homme politique pour sa sincérité et sa parole donnée.
Propos recueillis Ben Ismaël