Les séances d’écoute de la commission locale de la CDVR se sont poursuivies toute la journée du dimanche 25 Août à la salle des fêtes de la Mairie, avec d’abord les groupes sociaux économiques (syndicats, ONG, les travailleurs, les agriculteurs) et ensuite les communautés ethniques (allogènes, autochtones et CEDEAO). A la sempiternelle question de savoir ce qu’il faut aux ivoiriens pour réussir la réconciliation, les invités de la CDVR ont répondu en ces termes: «la réconciliation est possible. Mais avant, il faut arriver à arrêter la si longue liste des victimes qui ne fait que s’allonger du fait de l’action des coupeurs de routes et autres gangsters qui sévissent dans nos villes et villages.» Par ailleurs, selon les participants, cette réconciliation passe par la restitution des maisons abusivement encore occupées par des hommes en tenue et en arme aux propriétaires légaux. Au cours de ces travaux, le professeur à la retraite Kanga AMOIKON, après avoir dénoncé les entraves à la réconciliation, s’est voulu tranchant «Que tous ceux qui envisagent encore et toujours de déstabiliser la Côte d’Ivoire mettent fin à leurs projets sordides. Car les Ivoiriens fatigués et appauvris ne les suivront plus jamais dans leur mésaventure.» A-t-il prévenu. Pour sa part, le Député suppléant de la commune d’ABENGOUROU, N’GUESSAN Patrice a souhaité que les questions qui fâchent soient abordées courageusement et sans passion en vue d’y apporter les solutions appropriées pour éviter de tomber dans un cycle infernal de violence. C’est alors que LOROU Bi Dhyd est intervenu en ces termes : «Comment voulez-vous que nous allons à la réconciliation pendant que nos parents sont pour les uns, en prison, pour les autres, en exil». S’est-il interrogé de façon excessive. Il n’en fallait pas plus à EDJA Houphouet pour réagir promptement : «Tous les proches de l’ex régime ne sont pas en exil. Ceux qui y sont, savent bien les raisons de leur présence continue et ennuyeuse en terre étrangère ; ils doivent revenir et répondre de leurs actes devant la justice de leur pays.» A-t-il exigé. Avant de poursuivre «Au regard de la gravité des actes commis par eux, auront-ils le courage de revenir parmi nous même si l’occasion leur est offerte ?» C’est sur ces points de vue divergents que la rencontre a failli s’embraser quand, le Président de séance Yacouba YEO, également secrétaire de la commission locale de la CDVR, en homme averti, a habillement recadré les débats qui ont repris aussitôt. Les participants qui, par la suite se sont accordés sur la nécessité de la réconciliation ont fait une déclaration commune d’espoir en l’avenir de la Côte d’Ivoire.
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