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Sport Publié le samedi 14 septembre 2013 | Nord-Sud

Alain Ambrosino: Sa nouvelle vie

Jamais dans l’histoire du rallye ivoirien, un pilote n’a eu autant de succès. Mais depuis trois ans, Alain Ambrosino a (presque) changé de vie. Toutefois,
il a gardé la même passion pour les quatre roues. Le pilote dirige aujourd’hui avec maestria la Fédération ivoirienne de sports automobiles (Fisa).

Alain Ambrosino a changé de vie. Ou presque. Après un bref retour en 2010, marqué par une victoire au Bamboo Rallye, l’homme aux cheveux grisonnants a changé de cap et de cape. Le samedi 17 septembre 2011, il est élu président de la Fédération ivoirienne de sports automobiles (Fisa). Sur onze clubs, huit votent pour lui et confirment, pour parodier un adage qui avait pignon sur rue quand il courait encore, que : « Quelle que soit la compétition, Ambro est toujours à l'arrivée... ».Patron des circuits il y a des années de cela, le pilote franco-ivoirien de 62 ans est devenu le seul commandant à bord du bateau des sports automobiles, reconnu qui plus est par la Fédération automobile internationale (Fia), après des années de règne sans partage de Kady Angelbert. Passées les batailles juridico-politiques, « Ambro » a recommencé à fréquenter les circuits ivoiriens, cette fois au volant de la Fédération ivoirienne de sports automobiles (Fisa).

«Alain Ambrosino, c'est un début en rallye en 1969, des débuts en mondial en 1974 au rallye des USA, trois podiums en championnat du monde des rallyes dont une victoire et deux troisièmes places. 17 manches du championnat du monde des rallyes au compteur, la première aux Etats-Unis en 1974, la dernière en 1990 en Côte d’Ivoire, trois fois champion d’Afrique des rallyes Fia, cinq fois champion de Côte d’Ivoire des rallyes. Onze fois dans les points, six abandons et deux scratchs en ES, une seule victoire au mondial. On ne prendra pas la piste de tous les résultats régionaux et locaux (trop nombreux) et autres rallyes africains (Zaïre, Maroc, etc...) ou encore essais et développements pour le compte de Peugeot ou Citroën Sport», énumère fièrement son compère Nino Zarour, sur le site de l’Asacci (le club qui a parrainé sa candidature à la présidence de la Fisa). Un palmarès long comme le bras, fruit d’un acharnement sans pareil. Né à Casablanca (Maroc), le 15 juin 1951 d’une fratrie de trois enfants, le petit Alain a dû partir de «sa terre natale» très tôt. Ses parents quittent le Magrheb et s’installent à Abidjan, en 1955. Alors qu’il finit à peine ses études secondaires, le jeune Alain, devenu entre-temps un adolescent de 17 ans, s’éprend d’amour pour le rallye. La vitesse, c’est son dada. «Il avait un don inné pour la course. Je l’ai suivi depuis ses débuts avec Pascal Vigneron aussi. Ce sont des as. Il sera difficile à la Côte d’Ivoire d’avoir à nouveau de tels talents», regrette Frédéric Dumas, ex-journaliste à Fraternité Matin. Entre 1969 et 1990, Alain enchaîne 25 rallyes de Côte d’Ivoire dont 22 consécutifs. Une prouesse inégalée jusqu’à ce jour ; ses plus belles années aussi.

A l’orée des années 2000, le rallye ivoirien périclite. Des conflits de leadership opposent la présidente de l’ex- Fédération ivoirienne de sports automobiles et motocyclismes (Fisam), Karamoko Kady «Kady Angelbert» et les clubs. Ambrosino regarde tout cela de loin, même si en coulisses, il œuvre pour que cette discipline commune ne soit la propriété privée de personne. Comme la politique s’en mêle (Kady Angelbert était présentée comme la protégée de l’ex-régime), Alain «abandonne» et part en France très souvent pour «respirer». «J’avais mal au cœur que le rallye ivoirien plonge, ainsi donc j’allais plus souvent que jamais en France. Mais l’attiéké accompagné de poulet braisé me manquait. Abidjan et l’ambiance des pistes aussi», confie-t-il. Quand Légré Philippe (actuel président du conseil régional du Gboklê) est nommé ministre des Sports fin avril 2011, il suit la mouvance de changement impulsée par le nouveau régime et arrive à détacher les doigts de Kady Mme Angelbert du guidon fédéral qu’elle tenait avec «poigne», depuis une dizaine d’années. De Paris, Ambrosino se voit proposer le challenge de venir «prendre» la fédération en main. L’assemblée générale élective organisée par la défunte Fisam en août 2011 est annulée par le ministère des Sports. Une autre est programmée en septembre avec Alain Ambrosino comme seul candidat, son adversaire s’étant retiré de la course. Le Franco-Ivoirien est logiquement élu et prend les commandes de la Fisa.

Aujourd’hui, «King Ambro» est chargé de redonner au sport automobile ses lettres de noblesse. Après seulement trois Bandama (2011 à Grand-Bassam, 2012 et 2013 à Yamoussoukro), le pari est en train d’être tenu. Le rallye ivoirien revient au championnat d’Afrique début mars 2013 et s’engage résolument, à nouveau, à la conquête du monde. Grâce à «Ambro» qui assure qu’il fera une ou deux courses pour le plaisir avant d’arrêter définitivement. «Je n’en ai pas encore fini avec les pistes. Je vais me faire plaisir pour une dernière fois, avant de mettre un terme à ma carrière.

Mes rides commencent à être trop visibles (rires)…», nous confiait-il à ses bureaux, à Biétry, il y a quelques mois. Toutefois, le plus grand chantier auquel Ambrosino veut s’atteler, c’est de faire en sorte que les pilotes ivoiriens soient à nouveau compétitifs sur la scène internationale. Pour ce faire, il compte se battre pour que les compétitions inscrites au calendrier mondial chaque année soient prisent en compte par l’Etat. «Pour développer le sport, il faut une volonté politique. Moi, je suis là pour la mission que le ministre Légré m’a confiée. Son successeur, Alain Lobognon, nous soutient et c’est bénéfique pour nous, afin de redonner au rallye ivoirien, son lustre d’antan», conclut-il.

Par Sanh Sévérin
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