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Sport Publié le lundi 16 septembre 2013 | L’Inter

Interview / Alain Lobognon (Ministre de la Promotion de la Jeunesse, des Sports et Loisirs) :« La Côte d’Ivoire prend le pari déjà d’assurer l’organisation de 2017 » / « Nous dénonçons cette manière de fuir »

© L’Inter Par Guy Lasme
Afro basket 2013 : le britannique Luol Deng rencontre le Ministre Alain Lobognon
Jeudi 1er août 2013. Ministère de la Promotion de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs. L’international basketteur de la NBA, meilleur marqueur des Chicago Bulls, le britannique Luol Deng d`origine Sud Soudanaise venu en Côte d`Ivoire pour faire la promotion de l`Afro basket, rencontre le Ministre Alain Lobognon. Photo: Alain Lobognon
La Côte d’Ivoire tient le flambeau pour l’organisation des 8èmes Jeux de la Francophonie dont la 7ème édition s’est achevée hier dimanche 15 septembre. Le ministre de la Promotion de la Jeunesse, des Sports et Loisirs jette un regard critique sur l’organisation des Jeux à Nice, parle de l’organisation des Jeux de 2017 et condamne la fuite des athlètes…

Monsieur le ministre, au moment où les 7èmes Jeux de la Francophonie à Nice s’achèvent, quel regard jetez-vous sur cet événement sportif et culturel?

Notre réaction est mitigée. On aurait souhaité une grande fête populaire, une grande fête de la fraternité, une grande fête de rassemblement ici en France. Malheureusement, permettez-moi d’être un peu dur avec l’organisation. L’organisation n’a pas été aussi parfaite comme on le souhaitait. On a commencé les jeux avec l’absence de plusieurs équipes, pour des questions de visa. C’est à déplorer. C’est un proverbe africain qui dit que ’’les pieds ne vont pas là où le cœur n’est pas’’. Si les Africains désirent venir en France, tout doit être mis en place pour leur faciliter le voyage. Ceci étant, pour souhaiter que les éditions futures soient meilleures que ce que nous avons vu ici à Nice, surtout que très peu de médias occidentaux, d’habitude mobilisés pour la couverture des événements sportifs et culturels, étaient présents ici à Nice.

Voilà le bilan. Nous souhaitons très vivement que la Francophonie se rattrape pour que nos jeux puissent atteindre le niveau souhaité. Quand les anglophones organisent les jeux du Commonwealth, ce sont tous les médias francophones qui couvrent ces jeux. Quand la Francophonie organise des jeux, on devrait voir en première ligne, les médias francophones.

Malheureusement! N’en voulons pas aux anglophones de n’avoir pas couvert les jeux de la Francophonie, parce que les francophones ne les ont pas couverts. Nous souhaitons rapidement que l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) tire les leçons de ces Jeux pour que Abidjan 2017 soit des jeux totalement réussis . Dans tous les cas, la Côte d’Ivoire prend le pari déjà d’assurer cette organisation pour que la fête soit davantage plus belle.

Comment envisagez-vous l’organisation des 8emes Jeux de la Francophonie à Abidjan?
La Côte d’Ivoire n’attendra pas deux ans avant les jeux de 2017, pour se mettre au travail.

Nous avons déjà commencé. Il s’agit de réhabiliter les différentes infrastructures pour permettre aux différentes délégations d’être dans les meilleures conditions techniques et logistiques et que le spectacle soit de qualité. La Côte d’Ivoire est déjà au travail. Nous disons que 2017, c’est maintenant en sortant de Nice et la Côte d’Ivoire aura la chance de bénéficier d’une assistance technique et logistique de la ville de Nice pour lui permettre de réussir l’organisation des jeux. Il y aura des stades, des salles couvertes pour permettre à toutes les délégations d’être à l’aise.

Mais, il y aura beaucoup de spectacles au niveau d’Abidjan. Nous le disons, c’est maintenant que nous préparons les jeux d’Abidjan ; c’est maintenant que les artistes seront au rendez-vous d’Abidjan ; c’est maintenant que nous prendrons les dispositions avec l’ensemble des pays francophones pour que tous puissent être présents à Abidjan pour relever le niveau des jeux de la Francophonie.

Que pensez-vous de la défection massive des artistes et sportifs africains ici à Nice ?

Je veux dire qu’il ne faut pas lancer la pierre aux jeunes qui décident de rester en Europe. Pourquoi on leur en voudrait? Un visa sert à entrer dans un pays et à en ressortir. C’est vrai que nous sommes dans un pays de droits de l’homme mais j’essaie d’observer. Est-ce que vous pensez que nos gouvernants peuvent venir lancer une chasse pour retrouver ceux qui ont déserté les rangs? Non! La France est un pays de liberté. La France est un pays des droits de l’homme et nous pensons que si ces jeunes gens ont choisi de rester en France, ce n’est pas pour fuir des questions de droits de l’homme chez eux.

Mais, c’est juste qu’ils sont à la recherche d’un bien-être sportif, pour la plupart. Ils estiment qu’ici, ils auront les conditions réunies pour leur permettre d’évoluer. Nous dénonçons cette manière de fuir, parce qu’ils sont venus représenter leur pays. Les jeux n’avaient pas encore pris fin qu’ils ont pris le large. Nous disons qu’il ne faut pas leur jeter la pierre ; nous allons continuer toujours à les sensibiliser. Je peux vous dire qu’en 2017, on n’entendra pas parler de fuite d’athlètes. Parce que la Côte d’Ivoire, c’est l’Afrique. Et ce qui fait rêver l’Afrique, c’est l’Europe. Ne leur jetons pas la pierre. Sensibilisons, créons les conditions au pays pour que les athlètes restent. Il appartient à la Francophonie de se donner la main pour aider les pays à garder les jeunes chez eux.

N’oublions pas, uand un footballeur disparaît en France, il a un club de football où il veut évoluer. Si vous avez dans votre pays un club de football qui a les infrastructures sur place, ou une dizaine de clubs qui sont structurés avec toutes les conditions requises pour évoluer, je crois que les enfants ne voudront pas fuir pour venir en Europe.

C’est le lieu pour moi d’interpeller les instances mondiales du sport. Il faut que ces instances démocratisent les ressources pare qu’on ne peut pas vendre les joueurs avec des sommes faramineuses chaque année et qu’il n’y ait qu’un seul continent qui en bénéficie.

Le continent qui produit le spectacle en fournissant les athlètes, ne bénéficie d’aucune ressource pour améliorer les conditions de jeu pour payer les athlètes, pour payer les entraîneurs. Voilà, les conséquences sont là avec la fuite des athlètes. Nous condamnons, certes, ces fugues, mais nous n’allons pas tuer ces jeunes gens qui ont opté pour cette aventure. C’est ça aussi la démocratie.

Propos recueillis par A. CAMARA (Envoyé spécial à Nice)
Légende : Le ministre Alain Lobognon a indiqué que la Côte d’Ivoire tiendra ses engagements
Code : Lobognon jeux (ph : AC)

Encadré

La Côte d’Ivoire a reçu le drapeau des 8èmes Jeux

Le ministre de la Coopération française, Yamina Benguigui, a remis au ministre de la Promotion de la Jeunesse, des Sports et Loisirs, Alain Lobognon, le drapeau des 8èmes Jeux de la Francophonie, hier au stade Charles Ehrmann, lors de la cérémonie de clôture des 7èmes Jeux de la Francophonie à Nice. « On va gâter le coin à Abidjan… », a soutenu Mme Benguigui, qui a exprimé les remerciements du président français, François Hollande, aux participants. Alain Lobognon a rassuré l’organisation internationale de la Francophonie (Oif) que la Côte d’Ivoire prendra toutes les dispositions pour que les 8èmes Jeux de la Francophonie à Abidjan en 2017 soient un grand succès. Pour marquer son soutien au District d’Abidjan, le maire de Nice, Christian Estrosi a remis un Aigle, symbole de sa ville, au Gouverneur Beugré Mambé. Il a déclaré qu’Abidjan sera la ville-phare de la Francophonie. C’est dans la ferveur que se sont achevés les 7èmes Jeux de la Francophonie à Nice.

A.CAMARA
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