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Région Publié le samedi 21 septembre 2013 | Le Patriote

Reportage/ Man: Richesses et singularités d’une ville !

Située à 600 km d’Abidjan, Man est la principale ville de l’ouest de la Côte d’Ivoire. C’est une ville d’environ 500 000 habitants. Elle est le chef-lieu de région du District des Montagnes comprenant les régions du Tonpki, du Guémon et du Cavally. C’est cette magnifique cité harmonieusement taillée par la nature et qui ne laisse pas indifférent le visiteur qui la découvre pour la première fois que nous vous invitons à découvrir.
Man est appelée la « cité des 18 Montagnes » à cause des nombreuses chaînes de montagnes qui l’entourent et qui lui confèrent un climat doux et frais. A l’époque coloniale, elle formait avec les villes de Toulepleu, Bloléquin, Guiglo, Duékoué, Kouibly, Bangolo, Biankouma et Touba, l’ancien cercle de Man. C’est une ville cosmopolite. Les populations autochtones sont les Yacouba qui ont ouvert leurs bras à d’autres Ivoiriens venus de Touba, les Mahouka qui y sont fortement représentés ; d’Odienné, du grand nord qui sont les Sénoufo et du centre de la Côte d’Ivoire, les Baoulé. Les Mahouka et les Odiennéka exercent essentiellement dans les domaines du transport et du commerce. Tandis que les Sénoufo et les Baoulé sont dans l’agriculture. Notamment dans la cacaoculture et les cultures vivrières. En dehors de ses frères ivoiriens, Man accueille sur son sol d’autres frères ressortissants de la sous-région venus de la Guinée, du Mali, du Burkina Faso, du Sénégal, du Togo et du Bénin. Les ressortissants guinéens, maliens, et sénégalais partagent les secteurs du commerce et du transport avec les Ivoiriens du Nord. Les Togolais, les Burkinabè et les Béninois, par contre, se retrouvent dans l’agriculture grâce à la générosité des populations autochtones qui leur ont ouvert leurs forêts. C’est grâce à ce brassage humain que la ville connaît une relative prospérité.

Man, une destination touristique de premier choix avant la crise

La ville de Man est connue surtout pour son riche patrimoine culturel au nombre desquels se trouvent des sites et plusieurs curiosités. Ce qui lui a valu d’occuper la première place en matière de tourisme en Côte d’Ivoire avant la crise de 2002. Au nombre des sites touristiques, on peut citer par exemple la Dent de Man, un ensemble de roches jumelles hautes d’environ 900 m devenues le symbole de la ville et accessibles jusqu’au sommet; les cascades naturelles qui sont une chute d’eau de 20 m avec son pont autrefois fait de lianes. C’est aussi un lieu propice au repos et à la réflexion avec son cadre presque enchanteur que lui procure la nature. Le visiteur, qui arrive, peut également découvrir les nombreux sculpteurs et tisserands à l’œuvre dans leurs ateliers ou sur leurs sites de travail. Toutefois, il faut souligner que tous ces sites sont aujourd’hui soit mal entretenus soit à l’abandon et devenus presqu’inaccessibles. S’agissant des curiosités, il y a les masques que vous pourrez découvrir, des courses de masques qui ont lieu dans les villages à certaines périodes de l’année. Autrefois, il existait un festival des masques dénommé « Guéhéva » qui, du fait de la crise, a connu un coup d’arrêt. Ce festival en son temps attirait de nombreux touristes. Récemment des jeunes mannois férus de la culture ont porté sur les fonds baptismaux «le festival des 18 Montagnes» qui était à sa première édition l’année dernière. Ce festival a enregistré la participation de Petit Denis, Ismael Isaac et de Sékouba Bambino. Le dernier cité, bien que présent, n’a pu se produire. D’autres artistes de renom étaient attendus tels que Tiken Jah Fakoly et Cheik Tidiane Seck qui n’ont pu faire le déplacement.

Des infrastructures dignes d’une ville moderne

Mais, selon son directeur, Ismaïla Diop, le festival a reçu le soutien ferme du ministre de la Culture et de la Francophonie qui a promis de les appuyer lors des éditions prochaines pour faire du festival un rendez-vous culturel important du pays.
Man est une ville résolument tournée vers le modernisme. Elle regorge de nombreuses infrastructures de qualité qui font d’elle une ville moderne. Man abrite sur son sol un aérodrome. De plus, les 600 km, qui la séparent d’Abidjan, sont entièrement bitumées. On peut donc accéder à la ville soit par la voie aérienne, soit par la voie terrestre. Plusieurs compagnies de transport desservent la ville. Man compte de nombreuses infrastructures hôtelières et restaurants de qualité pouvant recevoir toutes les catégories de touristes. D’après les chiffres communiqués par le directeur régional du tourisme de Man, Tehua Tanoh, la capacité d’accueil de la ville est de 565 chambres de haut standing. Pour plus de 2600 couverts. Toutes ces potentialités font également de Man en plus de son statut de ville touristique, une ville d’affaires. C’est pourquoi de nombreuses banques s’y sont installées. Elle abrite même sur son sol une succursale de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) qui a fait les frais de crise politico-militaire. Il est prévu la construction d’une nouvelle. Le site a même été trouvé. Preuve évidente, que Man est vraiment une ville qui compte dans la région.
Rahoul Sainfort, correspondant

L’histoire d’une ville
Etymologiquement, Man signifie en langue Dan «Guerrier». Les premiers habitants de la ville à leur arrivée, selon les explications tirées du livre retraçant les 50 ans de la vie de l’église à l’ouest, se sont installés sur la colline ouest de l’actuel village de Gbêpleu. Le chef des migrants s’appelait Ton Glon Sro. Ensuite le village fut déplacé par le fils de celui-ci, un grand guerrier, qui le fixa sur la colline non loin de l’ancien site. Le village portait alors le nom de «Man Ton» qui veut dire «la colline des Guerriers». Lorsque les colons à leur arrivée réussirent à défaire Tro Glon Sro, ils le remplacèrent par Gbê et conseillèrent aux habitants d’aller s’établir sur le site actuel. Les Blancs, eux, allèrent s’installer au-delà de la rivière. La partie du territoire occupé par les colons prit le nom de Kouipleu (village des blancs).Quand à l’origine du nom Man, deux versions s’affrontent. La première version, la plus répandue d’ailleurs, note que qu’il vient du sacrifice fait à l’époque par le patriarche Gbê pour que son village connaisse la prospérité. Celui-ci aurait ainsi enterré vivante sa fille du nom de Manlé. C’est donc en reconnaissance et en souvenir de ce sacrifice que la ville s’appellerait Man. La seconde version, la moins connue, c’est que le nom Man proviendrait de l’ancienne appellation du premier village qui portait le nom de «Man Ton» c'est-à-dire « la colline des Guerriers». La ville de Man se subdivise elle-même en trois grands cantons. Ce sont le canton Souin, le canton Ka et le canton Sreu.

RS
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