La campagne 2013-2014 du café et du cacao sera lancée dans quelques jours. Cette deuxième expérience du prix stabilisé est différemment appréciée par les producteurs. En marge d’un atelier portant sur la formation du corps judiciaire, relatif au cadre légal de la commercialisation du café et du cacao qui s’est tenu du 19 au 20 septembre dernier à Daloa, le Pca de la coopérative Fiédifouè, Kouakou Jacques a partagé les préoccupations des planteurs. Selon lui, certains producteurs de café et de cacao ne sont pas toujours d’accord avec le prix stabilisé instauré à la suite de la réforme du binôme café-cacao. «Il est un peu trop tôt de dire que les producteurs ont été satisfaits. Plusieurs producteurs ont encore la nostalgie de la libéralisation. D’autres sont mêmes réticents à la nouvelle réforme», a-t-il précisé. Fiédifouè est l’une des premières coopératives certifiées au plan national. Elle a bâti plusieurs infrastructures telles que des hôpitaux, des écoles… pour les populations des zones de production de café et cacao. Le Pca de la coopérative a reconnu que le Conseil Café-cacao est en train de répondre aux aspirations des producteurs. «La récente campagne n’était pas facile. Car depuis un bon moment, les producteurs sont habitués à la libéralisation. Pour une première année, l’expérience n’a pas été facile», a-t-il signifié. Par ailleurs, il a interpellé le Conseil sur certains aspects de la réforme. Notamment sur la hausse de la marge qui revient aux coopératives. A ce jour, a-t-il signifié, elle est de 80 FCFA. «Nous demandons à l’Etat de revoir à 100 F le différentiel qui revient aux coopératives leur permettant de supporter de bien fonctionner. Comme cela, nous pouvons utiliser 75 FCFA pour les charges salariales et le reste pour le fonctionnement», a-t-il proposé. Aussi, souhaite-t-il que le Conseil prenne des dispositions en vue du reprofilage des routes avant le début de la campagne. Le pays devrait voir sa production baisser encore cette année. Une chute qui pourrait avoir des conséquences sur le cours mondial. Répondant à cette préoccupation, notre interlocuteur a reconnu qu’il y aura effectivement une forte baisse de la production cette année. « Oui cette année, il y a eu assez de fraîcheur. Aussi, la pluie n’est pas venue à temps. En toute honnêteté, il y aura une baisse de la production », a-t-il indiqué. Lors de la campagne dite intermédiaire, le prix du Kg était fixé à 700 FCFA. Selon lui, de nombreuses difficultés ont emmaillé cette campagne. «Pendant la campagne intermédiaire, les fèves de cacao sont différentes de la grande campagne. Même les exportateurs avaient peur du grainage. Fort heureusement la Directrice du Conseil café cacao a vite trouvé une solution à ce problème », s’est-il réjouie. Pour la nouvelle campagne, Kouakou Jacques demande aux producteurs de respecter les consignes des experts de l’Anader. «Je voulais dire à nos producteurs que le président Ouattara les aime bien. Il faut qu’ils pensent à améliorer leurs produits en respectant les conseils de l’Anader. Si ces consignes sont appliquées, avec une petite superficie, ils pourront se faire de l’argent », a-t-il recommandé.
B.SORO
B.SORO
