Du 24 décembre 1999 au 18 septembre 2002, la Côte d’Ivoire cosmopolite, tolérante, a provoqué, elle-même, sa propre cabale, victime du dérapage et de l’inexpérience, de sa propre société politique. Le bilan est ahurissant. Il se résume en une complicité politique incestueuse entre tous les Ivoiriens. Tout le monde ment, triche. Et, sur le plan de la stabilité politique, la Côte d’Ivoire tente le tout pour le tout, à rallier son envergure d’antan, de garant solide de démocratie, de la paix et de la tolérance. Le diagnostic est sévère : les Ivoiriens, toutes régions confondues, les hommes politiques, toutes tendances confondues, les religions de toutes pratiques, sont en pleine perte des valeurs humaines et morales. Des atouts, maîtres du pouvoir unique de la création de l’homme, du bien sur le mal. En vérité, le Président Félix Houphouët-Boigny avait ‘’usé’’ et respecté les valeurs stratégiques spirituelles et morales pour la gestion de la Côte d’Ivoire. Il s’est singulièrement ouvert à tous les slogans politiques, indispensables au bien-être de la Côte d’Ivoire. C’était éloquent : Félix Houphouët-Boigny parlait de ‘’dialogue’’, du ‘’pardon’’, de la ‘’tolérance’’. C’était éloquent, parce que Félix Houphouët-Boigny savait qu’il n’y avait pas de ‘’distance’’ entre le pouvoir du peuple et le président de la République. Les ministres Camille Aliali, Lorougnon Guédé, Abdoulaye Koné, Souleymane Cissoko, Laurent Dona Fologo, Kouadio M’Bahia Blé, Grah Kadjo, Bernard Dadié, savaient parler aux autres ivoiriens. C’était toute de retenue et de courtoisie. Aujourd’hui, les ‘’mots’’ dialogue, pardon, tolérance, ont disparu de la société ivoirienne. Hommes politiques, religieux, députés, maires, ministres, ne sauraient employer, ou utiliser le ‘’dialogue’’, la ‘’tolérance’’ ‘’l’amour’’ inexorablement riches en ressources d’apaisement. Pour mieux décrire la société politique ivoirienne actuelle, maires, ministres, députés, personne ne saurait distinguer son rôle républicain, de ses devoirs de citoyen ivoirien… tout court. Ils ont tous échoué. Parce que les ‘’mots’’ amour, dialogue, paix, tolérance sont devenus des « maux », très riches en paradoxe sociopolitique, sources d’incompréhension. Personne ne veut ‘’réviser’’ sa leçon de paix enseignée par Félix Houphouët-Boigny, en cette période cruciale, ouverte à toutes les imaginations politiques. Aucun ivoirien, ministres, députés, maires, intellectuels, Ong, société civile, ne veut faire face à la faillite morale. La presse ivoirienne, toutes tendances confondues, célèbre elle aussi, cette panne sèche de valeurs morales, détruisant son image de régulation de ‘’vérités des faits’’. En matière de déontologie et d’éthique, la presse ivoirienne confond parfois la proximité et la familiarité. Et ce comportement nuit à l’image de la Côte d’Ivoire. Toutes vérités incontournables, les Ivoiriens ont besoin de dialogue, de se parler. Aucun parti politique, ne peut à lui seul gouverner. De 1946 à 1993, Félix Houphouët-Boigny a utilisé le ‘’dialogue’’ l’arme des forts, pour désamorcer les crises ouvertes, tant en Côte d’Ivoire qu’en Afrique. Félix Houphouët avait de la ‘’tendresse’’ pour les autres ivoiriens, malgré le fait que lui, et ses compagnons, Mathieu Ekra, Joseph Anoma, Coffi Gadeau, Djibo Sounkalo, Mamadou Koné, Ladji Sidibé, Vamé Doumbia, Koné Samba Ambroise, ont connu plus d’atrocités et d’adversités avec les forces coloniales. Mais, Houphouët et ses compagnons avaient pardonné ceux qui ont massacré, tué des militants à Dimbokro, emprisonné des cadres du Pdci à Bassam. Au secours Félix Houphouët-Boigny.
Par Ben Ismaël
Par Ben Ismaël