Grosse désillusion pour les détracteurs du Qatar et tous ceux qui nourrissaient le secret espoir de voir la FIFA déposséder ce pays du Golf de sa coupe du monde. Le mondial 2022 aura bel et bien dans cet Emirat pétrolier et gazier. Le président Blatter l’a réaffirmé hier. « Je rendrai une visite de courtoisie à l’Emir Cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani pour lui confirmer que la coupe du monde 2022 se jouera au Qatar», a-t-il déclaré lors de la conférence de presse qui a suivi le Comité Exécutif de la FIFA. Jeudi et vendredi, le comité exécutif de la FIFA s’est réuni à son siège à Zurich. Entre autre sujet abordé, celui du Qatar 2022. Et cette sortie du premier responsable du gouvernement mondial du football vient définitivement clore le débat sur une quelconque réattribution du mondial 2022. Concernant la date de la compétition, l’instance fédérale n’a pas trouvé une solution dans l’immédiat même si elle a admis que jouer en juin-juillet était impossible. Elle a néanmoins mis en place un groupe de travail pour analyser la situation avec tous les acteurs engagés dans l’événement. « Les joueurs, les clubs, les ligues, les fédérations, les confédérations, la Fifa, mais également les partenaires économiques, comme les médias, les télévisions, le marketing, car nous devons tenir compte des obligations que nous avons vis-à-vis de ces partenaires. Cette action sera menée par Jérôme Valcke, le secrétaire général de la FIFA, et supervisée par le président de la Confédération Asiatique, le Bahreïni Salman Al-Khalifa », a annoncé Sepp Blatter. Les conclusions devraient être connues fin 2013. Pour sûr, le mondial se déroulera au Qatar et il appartiendra à la FIFA d’arrêter une date définitive et consensuelle acceptée par tous. Si le patron du football mondial a pu facilement évacuer ces deux sujets, il n’a cependant pas voulu être prolixe sur la sulfureuse question des accusations parues dans les colonnes du confrère anglais « The Guardian » qui dénonçait le mauvais traitement dont seraient victimes les travailleurs immigrés (surtout les Népalais) au Qatar. « La FIFA ne peut pas faire d’ingérence dans le droit du travail d’un pays mais ne peut l’ignorer…cela nous touche mais ce n’est pas de la responsabilité de la FIFA », s’est-il exprimé. Tout en expliquant que « cette responsabilité incombe aux lois du travail mais aussi aux entreprises qui travaillent là-bas notamment beaucoup de sociétés européennes ». Cette mise au point de Sepp Blatter désarme totalement toutes les organisations qui voulaient se servir de cet argument pour infléchir la décision du Comité exécutif et voir la coupe du monde 2022 au Qatar arrachée à ce pays du Moyen-Orient. Ces dernières semaines, tout un chantage médiatique avait savamment été orchestré pour tenter de diaboliser le Qatar en lui collant l’image d’un pays qui ne respecterait pas les droits de l’homme. C’est peine perdue. Au sortir du Comité exécutif hier, le Qatar part avec la ferme assurance qu’il organisera sa coupe du monde 2022. Et en ce qui concerne les droits des travailleurs immigrés, ce pays s’est engagé à accentuer les contrôles et à veiller à ce que ces travailleurs soient traités conformément aux lois en vigueur au Qatar. Le ministre du Travail et des Affaires sociales, SE Abdullah Saleh Mubarak Al-Khulaifi, dans une déclaration, a rassuré que son pays prendra toutes les dispositions pour que les entreprises qui emploient les travailleurs immigrés les traitent bien. « Nous avons recruté un grand nombres d’inspecteurs et auditeurs pour mener des contrôles dans les différentes entreprises qui emploient les travailleurs immigrés », a affirmé le ministre lors d’une cérémonie à Doha. Il a fait savoir que les entreprises contractantes sont désormais sous une surveillance accrue pour s’assurer qu’elles « sont conformes à la législation du travail en vigueur ». Le Qatar tient sa coupe du monde mais à quelle date aura-t-elle lieu ?
Koné Lassiné
Koné Lassiné
