Les populations du sous-quartier d’Adjoufou, parmi lesquelles de nombreuses femmes, ont bloqué hier vendredi 18 octobre 2013 les voies d’entrée et de sortie de la ville de Grand-Bassam. Les centaines de personnes qui empêchaient les automobilistes de circuler voulaient ainsi protester contre une coupure d’électricité qui perdure depuis plus de deux semaines. Pour manifester leur colère, ces populations ont fermé l’accès de cette autoroute très fréquentée. « Nous n’en pouvons plus. Quand ce n’est pas une coupure d’eau, c’est une coupure d’électricité ou vice-versa. On peut comprendre qu’il y ait des coupures, mais rester deux semaines, voire même un mois ni eau, ni électricité, cela est insupportable », a indiqué Dame Touré. C’est pourquoi, avec d’autres personnes, elle a empêché dès 7h du matin la circulation dans le sens Bassam-Abidjan. Vers 8h puisque n’avaient pas d’interlocuteurs, elles ont finalement bloqué les deux voies d’accès. « C’est toujours la même chose ici. On ne nous considère pas. On peut couper brusquement l’électricité et endommager ainsi nos appareils électroménagers sans remboursement. On met à mal notre petit commerce. C’est quand on manifeste notre colère, ils viennent (CIE ou Sodeci) nous dépanner pendant quelques jours, et puis ça recommence encore et encore. Qu’est-ce qu’on fait pour subir un tel mépris », s’est interrogé Gérald, étudiant en maitrise de Sciences juridiques. Pour lui, l’émergence tant annoncée ne serait qu’une utopie quand des milliers voire des millions de personnes à Abidjan sont privées de l’eau et de l’électricité. Les manifestants qui ont levé leur mouvement, après promesse des autorités municipales et des services de la CIE de régler rapidement le problème, ont promis bloquer les travaux de la construction de l’autoroute Abidjan-Ghana, si un autre problème du même genre resurgit.
Olivier Guédé
Olivier Guédé
