C’est décidé. En Côte d’Ivoire l’usage du téléphone au volantest désormais interdit. La décision été prise hier par le gouvernement réuni au palais présidentiel en conseil des ministres. Elle est entrée en vigueur. Et les personnes qui ne respecteront pas cette loi s’exposent au payement d’une amende de 10 000 FCFA à chaque fois qu’ils seront pris par les agents de sécurité, notamment les policiers. Si la décision du gouvernement qui vise à sauver des vies a été accueillie favorablement par les populations, elle a cependant soulevé une préoccupation. En effet, les populations craignent que ces agents de sécurité qui veilleront sur l’application stricte de la mesure gouvernementale exploitent cette occasion pour racketter les automobilistes. Car, en Côte d’Ivoire, c’est un secret de polichinelle, les policiers profitent toujours de l’accomplissement de leur mission pour rançonner les populations. C’est pourquoi, dès l’annonce de la décision, l’idée d’une unité spéciale a traversé les esprits. Mais tout le monde sait que la mise en place d’une telle unité prend souvent du temps. Ce qui explique que l’Etat doit pour l’instant compter sur la police nationale pour contraindre les uns et les autres au respect de sa décision sur le terrain. Dans ce cas, il va falloir faire très attention au racket. Les policiers qui seront chargés de vérifier la fidélité des populations à la loi doivent absolument forcer respect et admiration par le professionnalisme, la responsabilité et surtout la rigueur. Au quel cas, la décision d’interdiction du téléphone au volant comme bien d’autres lois prises par l’Etat, sera durablement confrontée à l’épreuve de l’irrespect des populations et ne sera que l’effet d’une annonce.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara