L’on ne verra pas en cette fin d’année les végétaux aquatiques qui inondent la surface de la lagune. Notamment au niveau des deux ponts. En tout cas, pas en grand nombre comme les années précédentes. La raison, depuis trois semaines, le centre antipollution (Ciapol), a engagé la traque de ces végétaux, également appelés salades d’eaux douces en amont. Plus précisément du côté de Moossou, à Grand-Bassam et d’Ebra, zone de Bingerville. La presse a pu assister à ces ‘‘ manœuvres’’ le vendredi 25 octobre 2013, à Moossou. C’est le bateau « Watermaster », effectuant le désensablement de la baie lagunaire qui est chargé de l’opération. L’objectif, a expliqué le colonel Martin Dibi, Directeur général du Ciapol est de faire en sorte que le gros lot des salades soit détruit déjà au niveau des zones de transit que sont Moossou et Ebra. « A défaut d’empêcher totalement leur arrivée sur Abidjan, nous faisons en sorte qu’elles ne soient pas nombreuses », a-t-il commenté. Avant de préciser que ces plantes aquatiques sont dûes à l’utilisation des engrais dans l’agriculture et viendraient du fleuve Comoé. «La période de crue du fleuve correspondant aux mois d’octobre, novembre et décembre, ces végétaux se déversent donc dans la lagune et recouvrent toute la surface du plan d’eau. Ils ont un impact économique et biologique. Ils empêchent l’activité de pêche et entravent la circulation des bateaux-bus. De plus, en recouvrant toute la surface de l’eau, ils bloquent le champ de lumière entre le ciel et la lagune. Les poissons n’ont donc pas suffisamment d’oxygène », a indiqué le colonel Martin Dibi. Avant la fermeture de l’embouchure de Grand-Bassam, ces végétaux, a-t-il confié, se déversaient directement dans la mer. La solution idéale selon lui serait donc la réouverture de l’embouchure, où à défaut, la combinaison de la lutte mécanique à la lutte biologique, avec le lâchage d’insectes dévorateurs de ces plantes, comme cela se faisait par le passé. Mais le site d’élevage des insectes, a annoncé le colonel Dibi, a été détruit à la faveur de la crise post-électorale. L’opération doit s’étendre sur 6 semaines, mais si le Ciapol obtient suffisamment de moyen, elle ira jusqu’en décembre, a-t-il assuré.
Dao Maïmouna
Dao Maïmouna