A en croire le dernier compte-rendu du dernier conseil des ministres en date du 8 novembre 2013, le premier chapitre est éloquent, jugez plutôt : « Il en ressort qu’au plan national, la normalisation socio-politique, l’amélioration progressive de l’environnement sécuritaire et les mesures de redressement de l’activité économique ont permis de porter le taux de croissance à 9,8% contre 8,1% initialement projeté. Il y a lieu de noter que cette accélération de la croissance s’appuie sur l’ensemble des secteurs primaire, secondaire et tertiaire.
En ce qui concerne les finances publiques, le niveau du budget initialement arrêté à 3 160 048 228 660 francs CFA a été révisé à 3 240 265 815 584 francs CFA afin de tenir compte de l’évolution satisfaisante de l’activité économique, de l’élargissement de l’assiette fiscale avec la création de nouvelles taxes et du relèvement du taux d’imposition sur les activités des secteurs des télécommunications et du caoutchouc.
Ces performances sont également le résultat de la bonne conduite des actions de consolidation de la paix et de la cohésion sociale ».
Nous avons donc la confirmation de quatre choses :
1- Nous sommes toujours fâchés avec le temps et il nous faut presqu’un an pour faire un bilan de notre comptabilité publique
2- Notre croissance relève davantage d’une politique fiscale que d’une croissance économique réelle, nous sommes donc toujours un « Etat Papier » et l’action publique n’a eu aucun impact sur les chiffres 2012
3- Nous ne faisons que gérer une rente et des dettes que la générosité mondiale (évidemment désintéressée) nous prête pour réduire nos anciennes dettes… Et pour mieux payer les nouvelles
4- Le contexte sécuritaire et social semble maitrisé à tel point qu’on finirait par citer son influence sur ces résultats tardifs.
Miroir mon beau miroir
C’est dans ce contexte que nous décidons de dire au revoir au Franc CFA. Non pas que son symbole et sa signification scripturale enchantent qui que ce soit, mais entre nous, en quoi cette approche est-elle plus sérieuse ou moins loufoque, c’est selon, que l’idée d’imprimer notre propre monnaie en Amérique du Sud ? La MIR a fait des petits et deviendrait la monnaie de l’Afrique de l’Ouest ! Et nous la ferions pousser et sécher dans les arbres avec des imprimeurs argentins ?
Il semble qu’après les « pousse toi de là que je m’y mette » contre la CPI (on a vu ce que les cowboys ont produit) un vent de sénilité continue de se propager sur notre continent. A force de vouloir récupérer les combats de Thomas Sankara, Kwame Nkrumah, Patrice Lumumba, sans les avoirs vécus et sans en connaître ni le contexte, ni les motivations, ni les principes idéologiques qui les sous tendent, nos dirigeants ne font pas mieux que cette masse de notre jeunesse qui ne fait que répéter sans comprendre et ne possède aucune réflexion et identité propres : copier-coller et niveau sonore au maximum. Il faudra tout de même rendre à César ce qui appartient à César et à Houphouët ce qui est à Houphouët (certains illégitimes et usurpateurs à tendance récupératrice, déclarant en petit comité aujourd’hui après tout lui devoir : qui s’en souviendra). Comme on dit au Pays «On est là on se connaît, passe ici seulement.»
Nous verrons ce que le club aura décidé et sur quelle parité fixe cette nouvelle monnaie sera indexée. Le réalisme en matière économique recommande qu’une monnaie forte vaille mieux qu’une utopie électorale, et touts effets de yoyo sur l’inflation.
Cela évite d’être encore plus vulnérable sur son économie en cas de mauvaise gestion.
L’intégration africaine étant une absence de volonté, chacun protégeant ses frontières en oubliant le commerce inter africain. Nous serions premiers de la classe en la matière cela se saurait depuis longtemps. Nos meilleurs élèves bénéficieraient de bourses et nos cerveaux seraient en bonne place, sans céder aux sirènes des soi-disant au nom d’un pseudo patriotisme. Non, il n’y a pas de filière canadienne ou américaine et oui, les ivoiriens en situation de briller dans le monde se comptent sur les doigts d’une main et oui, il faudra une génération pour tenter d’obtenir ce que nous avons perdu. Non nous n’avons pas attiré et fait revenir les meilleurs et oui, les critères de choix sont biaisés.
Les compagnons de l’Aventure de 1946 ont de quoi nous en imposer, personne ne peut parler, arrêtons cette farce et ces ersatz qui n’ont de canal complice que des cabinets en quête d’honoraires et des sponsors cherchant de nouveaux petits cerveaux pour les basses manœuvres. Que l’on se respecte. Notre économie et nos institutions valent mieux que cela et nos ambitions sont ailleurs.
Comme le dit le proverbe africain « Quand on ne sait pas où l’on va on se souvient d’où l’on vient ». Nous avons été habitués au meilleur, nous voulons et avons soif du meilleur du meilleur, un point un trait.
Il ne s’agit pas du RDR, orphelin de feu le PDCI RDA. Il ne s’agit pas du FPI orphelin de feu le PDCI RDA. Il ne s’agit pas du PIT orphelin de lui même. Il ne s’agit pas du PDCI orphelin du PDCI RDA, parti fantôme. Il ne s’agit pas d’une dizaine de soi-disant personnalités qui progressent uniquement dans les journaux et les magazines au pays de l’immédiateté et de la « CFA Academy ». Nous nous sommes juste endormis et habitués à la médiocrité. Nous nous sommes juste oubliés et faisons la promotion consciente et inconsciente du « né avant la honte ».
Il s’agit de LA Côte d’Ivoire, ancienne et nouvelle, moderne et traditionnelle, mosaïque de nos ancêtres, de nos terres, nos cultures, nos identités et de nous-même, aux avant postes du progrès, peuple de paix et esprit de challenge. C’est cette Côte d’Ivoire que nous voulons. Les colons, les « blancs », n’y sont que pour leur part de responsabilité, nous avons la notre et devons redevenir cohérents entre nos objectifs et les moyens que nous nous donnons. Nos dirigeants nous doivent des comptes ici et maintenant.
Il n’existe pas de fatalité et les divertissements que les boutiques politiques, religieuses, économiques, et associatives, nous distribuent et nous vendent ne sont que des moyens de nous retarder et de nous écarter des exemples de réussite, des modèles de conscience et de mérite qui doivent nous guider.
Transparencia
Mais fort heureusement notre porte-parole du gouvernement est aussi un brillant économiste et nous rappelle que nous n’avons qu’a continuer à nous endetter c’est normal, quels que soit les endroits d’où provient l’argent et peu importe si les pays sont grands ou petits et s’ils figurent sur le haut ou le bas du classement de la gouvernance, ni s’ils sont connus pour être transparents sur les biens acquis par leur dirigeants et leurs ayant-droits. On notera que nos trois amis figurent en tête du classement des dirigeants africains séculaires. Un hasard certainement.
Il faut dire que nous n’avons de leçon à donner à personne.
Il est plus facile de devenir milliardaire en politique sur notre territoire, surtout en ne respectant pas la loi que nous sommes censés incarner et promouvoir, que de se préoccuper de ses fonctions et devoirs sur la chose publique ou les résultats à produire pour les populations qui vous confient une charge élective. Et puis quoi encore !
La chose étant publique pourquoi donc « faire doucement » et se cacher ?
Principe de cohérence s’il en est.
A quand la transparence du patrimoine avant, pendant et après ?
Chiche ? C’était une blague !
A quand le contrôle des biens de nos dirigeants en rapport avec leurs revenus officiels et prévus par la loi ? Il est vrai qu’on devient vite amnésique et indigent quand l’Histoire nous rattrape, et elle le fait toujours, c’est une question de temps.
Mais nous sommes fâchés avec le temps.
Le porte parole, en bon père de famille, a donc raison de nous infantiliser encore plus en nous disant que c’est normal d’emprunter sans respecter les principes de gouvernance élémentaires et que l’on peut nous endormir tranquillement.
Seulement voilà, les masques tombent et l’insupportable comédie est à son comble.
Les consciences s’aiguisent, la déception a laissé place à l’insatisfaction, la colère froide commence à bruiter, le choix de ne pas entendre ou de ne pas écouter est un choix. « Gouverner c’est faire des choix » disait Mendes France.
Les débats se multiplient. La nature a horreur du vide.
Cette transition qui se joue dans les institutions devra donner une suite bien au delà du niveau de jeu actuel. L’écart s’est creusé et la tendance se renverse petit à petit.
Les écarts étaient faibles et les trois partis finalistes dans un mouchoir de poche, on s’en souvient, et l’ancien Président Bédié, nous a rappelé récemment qu’il serait numéro 2 au second tour. Tout était possible même l’impossible.
« On les a tous essayé ». Les électeurs savent désormais ce qu’ils veulent et sont en mesure de comparer, de mesurer.
En l’absence de données fiables et récurrentes on s’accroche aux rares occasions d’avoir un miroir sur nous même. L’Afrobaromètre est un projet de recherche soutenu par la Mo Ibrahim Foundation, qui évalue l’environnement social, politique et économique en Afrique. La standardisation des questions permet de comparer les pays entre eux.
Une démarche citoyenne qui a interrogé 1.200 de nos compatriotes partout dans le Pays. Alors c’est comment ?
- 75% ne comprennent pas vraiment ce qui se passe en politique
- Le sentiment d’insécurité est récurrent chez plus du tiers des ivoiriens
- Le tiers des ivoiriens a, plusieurs fois, craint de subir un crime à domicile
- 42% déclarent ne pas être libres d’exprimer leur opinion.
- Un ivoirien sur quatre a été victime de vol au cours des 12 derniers mois
- Un ivoirien sur dix a été effectivement victime d’une agression physique au cours des 12 derniers mois (quand ils osent en parler)
- Pour 57% de la population, le manque de médicaments et les services coûteux sont les problèmes auxquels ils sont confrontés dans les centres de santé
- 75% des ivoiriens juge difficile l’accès aux informations sur la gestion des recettes fiscales
- 48% des ivoiriens s’informent chaque jour par la télévision et 37% par la radio
Etrange, nous ne sommes pas surpris par ces chiffres.
Des discours et des actes
Notre officiel porte-parole, en l’absence de notre Ministre de la Communication, se serait également, lors du point de presse égaré en terrain glissant. Les charniers de Yopougon seraient frappés d’une Amnistie ?!! Décidément la parole ne coûte rien dans notre pays. Avons-nous bien entendu ? Bruno Koné a-t-il vraiment prononcé ces paroles dans son habit républicain et au nom du gouvernement de Côte d’Ivoire ? Silence on tue.
Les spécialistes ont l’habitude de définir trois types d’insécurité au sens de l’instabilité d’un pays ou d’atteinte à sa stabilité :
- l’insécurité comme résultat des types et pratiques politiques
- l’insécurité comme résultat de la faiblesse de l’Etat
- les insécurités exogènes
On sait que le manque de redistribution et la gabegie officiellement publique sont une cause prioritaire, quand les armes ne jouent pas d’abord. Nous en savons quelque chose. Qui aurait pu prétendre dans les années 90, même si les problèmes existaient, que notre Pays allait connaître 4 « bizarreries constitutionnelles » ? Deux coups d’état militaire, un coup d’état constitutionnel, un arrangement de l’histoire sous mandat onusien ?
Sommes nous fiers d’avoir, ainsi, géré l’héritage? Sommes nous des enfants au point de dire qu’il s’agit de la faute des autres et de l’étranger ? Dans ce cas si les responsabilités sont virtuelles et que l’effet d’expérience ne doit que conduire à la répétition de l’Histoire, alors pourquoi en parler ? Les impôts progressent, les caisses se remplissent en sens unique et les gyrophares vont donc cesser ? Quelle portée !
Nous le savons, la situation n’est pas facile, la tâche est colossale et peu de personnes envient le Président actuel de gérer cette situation et le piège politique dans lequel il évolue. Le passif est lourd et les attentes énormes. Tout démocrate et républicain le reconnaîtra, tout citoyen est capable de comparer ce qui marche et ce qui ne marche pas. Il conviendrait cependant que le gouvernement produise des mesures d’impact régulier, des bilans réguliers, mesurables, plutôt que du compte-rendu du niveau « maternelle ». La matrice présidentielle existe. Elle a besoin d’être revisitée et animée avec une équipe compétente et consciente de l’esprit visé : le portefeuille, l’identité, l’éducation, la santé, la sécurité et la réputation des ivoiriens. Les locataires des institutions doivent se souvenir que c’est avec l’argent et la paix des ivoiriens qu’ils s’accordent des permissions ici et là et que lorsqu’un pays a connu ce que nous avons connu il est inacceptable de voir et d’entendre ce que nous voyons et entendons. Le sang a coulé.
« Toutefois, la bonne tenue de l’économie africaine ne changera durablement la situation du continent que si elle profite aux populations et réduit de manière substantielle et durable le niveau de pauvreté, parce que comme l'a dit Nelson Mandela, "vaincre la pauvreté n'est pas un geste de charité, c'est un acte de justice". (Allocution du Président Ouattara, 4 novembre 2013 Académie des Sciences d’Outre Mer).
Dans toute stratégie, c’est bien connu, l’important est la mise en œuvre.
Ne pourrait-t ‘on pas disposer d’un « gouvernement de compétences » pour gérer la seconde mi-temps et remercier les occupants des ministères sans saveurs ?
On aime bien les honneurs, les récompenses et autres honoris de la cause. Profitons-en.
Problématiques, Solutions, Gouvernance, Partie 1, Circulez Y’a rien à voir !
Par Blofouê Fernand...
chroniqueivoirienne@gmail.com
En ce qui concerne les finances publiques, le niveau du budget initialement arrêté à 3 160 048 228 660 francs CFA a été révisé à 3 240 265 815 584 francs CFA afin de tenir compte de l’évolution satisfaisante de l’activité économique, de l’élargissement de l’assiette fiscale avec la création de nouvelles taxes et du relèvement du taux d’imposition sur les activités des secteurs des télécommunications et du caoutchouc.
Ces performances sont également le résultat de la bonne conduite des actions de consolidation de la paix et de la cohésion sociale ».
Nous avons donc la confirmation de quatre choses :
1- Nous sommes toujours fâchés avec le temps et il nous faut presqu’un an pour faire un bilan de notre comptabilité publique
2- Notre croissance relève davantage d’une politique fiscale que d’une croissance économique réelle, nous sommes donc toujours un « Etat Papier » et l’action publique n’a eu aucun impact sur les chiffres 2012
3- Nous ne faisons que gérer une rente et des dettes que la générosité mondiale (évidemment désintéressée) nous prête pour réduire nos anciennes dettes… Et pour mieux payer les nouvelles
4- Le contexte sécuritaire et social semble maitrisé à tel point qu’on finirait par citer son influence sur ces résultats tardifs.
Miroir mon beau miroir
C’est dans ce contexte que nous décidons de dire au revoir au Franc CFA. Non pas que son symbole et sa signification scripturale enchantent qui que ce soit, mais entre nous, en quoi cette approche est-elle plus sérieuse ou moins loufoque, c’est selon, que l’idée d’imprimer notre propre monnaie en Amérique du Sud ? La MIR a fait des petits et deviendrait la monnaie de l’Afrique de l’Ouest ! Et nous la ferions pousser et sécher dans les arbres avec des imprimeurs argentins ?
Il semble qu’après les « pousse toi de là que je m’y mette » contre la CPI (on a vu ce que les cowboys ont produit) un vent de sénilité continue de se propager sur notre continent. A force de vouloir récupérer les combats de Thomas Sankara, Kwame Nkrumah, Patrice Lumumba, sans les avoirs vécus et sans en connaître ni le contexte, ni les motivations, ni les principes idéologiques qui les sous tendent, nos dirigeants ne font pas mieux que cette masse de notre jeunesse qui ne fait que répéter sans comprendre et ne possède aucune réflexion et identité propres : copier-coller et niveau sonore au maximum. Il faudra tout de même rendre à César ce qui appartient à César et à Houphouët ce qui est à Houphouët (certains illégitimes et usurpateurs à tendance récupératrice, déclarant en petit comité aujourd’hui après tout lui devoir : qui s’en souviendra). Comme on dit au Pays «On est là on se connaît, passe ici seulement.»
Nous verrons ce que le club aura décidé et sur quelle parité fixe cette nouvelle monnaie sera indexée. Le réalisme en matière économique recommande qu’une monnaie forte vaille mieux qu’une utopie électorale, et touts effets de yoyo sur l’inflation.
Cela évite d’être encore plus vulnérable sur son économie en cas de mauvaise gestion.
L’intégration africaine étant une absence de volonté, chacun protégeant ses frontières en oubliant le commerce inter africain. Nous serions premiers de la classe en la matière cela se saurait depuis longtemps. Nos meilleurs élèves bénéficieraient de bourses et nos cerveaux seraient en bonne place, sans céder aux sirènes des soi-disant au nom d’un pseudo patriotisme. Non, il n’y a pas de filière canadienne ou américaine et oui, les ivoiriens en situation de briller dans le monde se comptent sur les doigts d’une main et oui, il faudra une génération pour tenter d’obtenir ce que nous avons perdu. Non nous n’avons pas attiré et fait revenir les meilleurs et oui, les critères de choix sont biaisés.
Les compagnons de l’Aventure de 1946 ont de quoi nous en imposer, personne ne peut parler, arrêtons cette farce et ces ersatz qui n’ont de canal complice que des cabinets en quête d’honoraires et des sponsors cherchant de nouveaux petits cerveaux pour les basses manœuvres. Que l’on se respecte. Notre économie et nos institutions valent mieux que cela et nos ambitions sont ailleurs.
Comme le dit le proverbe africain « Quand on ne sait pas où l’on va on se souvient d’où l’on vient ». Nous avons été habitués au meilleur, nous voulons et avons soif du meilleur du meilleur, un point un trait.
Il ne s’agit pas du RDR, orphelin de feu le PDCI RDA. Il ne s’agit pas du FPI orphelin de feu le PDCI RDA. Il ne s’agit pas du PIT orphelin de lui même. Il ne s’agit pas du PDCI orphelin du PDCI RDA, parti fantôme. Il ne s’agit pas d’une dizaine de soi-disant personnalités qui progressent uniquement dans les journaux et les magazines au pays de l’immédiateté et de la « CFA Academy ». Nous nous sommes juste endormis et habitués à la médiocrité. Nous nous sommes juste oubliés et faisons la promotion consciente et inconsciente du « né avant la honte ».
Il s’agit de LA Côte d’Ivoire, ancienne et nouvelle, moderne et traditionnelle, mosaïque de nos ancêtres, de nos terres, nos cultures, nos identités et de nous-même, aux avant postes du progrès, peuple de paix et esprit de challenge. C’est cette Côte d’Ivoire que nous voulons. Les colons, les « blancs », n’y sont que pour leur part de responsabilité, nous avons la notre et devons redevenir cohérents entre nos objectifs et les moyens que nous nous donnons. Nos dirigeants nous doivent des comptes ici et maintenant.
Il n’existe pas de fatalité et les divertissements que les boutiques politiques, religieuses, économiques, et associatives, nous distribuent et nous vendent ne sont que des moyens de nous retarder et de nous écarter des exemples de réussite, des modèles de conscience et de mérite qui doivent nous guider.
Transparencia
Mais fort heureusement notre porte-parole du gouvernement est aussi un brillant économiste et nous rappelle que nous n’avons qu’a continuer à nous endetter c’est normal, quels que soit les endroits d’où provient l’argent et peu importe si les pays sont grands ou petits et s’ils figurent sur le haut ou le bas du classement de la gouvernance, ni s’ils sont connus pour être transparents sur les biens acquis par leur dirigeants et leurs ayant-droits. On notera que nos trois amis figurent en tête du classement des dirigeants africains séculaires. Un hasard certainement.
Il faut dire que nous n’avons de leçon à donner à personne.
Il est plus facile de devenir milliardaire en politique sur notre territoire, surtout en ne respectant pas la loi que nous sommes censés incarner et promouvoir, que de se préoccuper de ses fonctions et devoirs sur la chose publique ou les résultats à produire pour les populations qui vous confient une charge élective. Et puis quoi encore !
La chose étant publique pourquoi donc « faire doucement » et se cacher ?
Principe de cohérence s’il en est.
A quand la transparence du patrimoine avant, pendant et après ?
Chiche ? C’était une blague !
A quand le contrôle des biens de nos dirigeants en rapport avec leurs revenus officiels et prévus par la loi ? Il est vrai qu’on devient vite amnésique et indigent quand l’Histoire nous rattrape, et elle le fait toujours, c’est une question de temps.
Mais nous sommes fâchés avec le temps.
Le porte parole, en bon père de famille, a donc raison de nous infantiliser encore plus en nous disant que c’est normal d’emprunter sans respecter les principes de gouvernance élémentaires et que l’on peut nous endormir tranquillement.
Seulement voilà, les masques tombent et l’insupportable comédie est à son comble.
Les consciences s’aiguisent, la déception a laissé place à l’insatisfaction, la colère froide commence à bruiter, le choix de ne pas entendre ou de ne pas écouter est un choix. « Gouverner c’est faire des choix » disait Mendes France.
Les débats se multiplient. La nature a horreur du vide.
Cette transition qui se joue dans les institutions devra donner une suite bien au delà du niveau de jeu actuel. L’écart s’est creusé et la tendance se renverse petit à petit.
Les écarts étaient faibles et les trois partis finalistes dans un mouchoir de poche, on s’en souvient, et l’ancien Président Bédié, nous a rappelé récemment qu’il serait numéro 2 au second tour. Tout était possible même l’impossible.
« On les a tous essayé ». Les électeurs savent désormais ce qu’ils veulent et sont en mesure de comparer, de mesurer.
En l’absence de données fiables et récurrentes on s’accroche aux rares occasions d’avoir un miroir sur nous même. L’Afrobaromètre est un projet de recherche soutenu par la Mo Ibrahim Foundation, qui évalue l’environnement social, politique et économique en Afrique. La standardisation des questions permet de comparer les pays entre eux.
Une démarche citoyenne qui a interrogé 1.200 de nos compatriotes partout dans le Pays. Alors c’est comment ?
- 75% ne comprennent pas vraiment ce qui se passe en politique
- Le sentiment d’insécurité est récurrent chez plus du tiers des ivoiriens
- Le tiers des ivoiriens a, plusieurs fois, craint de subir un crime à domicile
- 42% déclarent ne pas être libres d’exprimer leur opinion.
- Un ivoirien sur quatre a été victime de vol au cours des 12 derniers mois
- Un ivoirien sur dix a été effectivement victime d’une agression physique au cours des 12 derniers mois (quand ils osent en parler)
- Pour 57% de la population, le manque de médicaments et les services coûteux sont les problèmes auxquels ils sont confrontés dans les centres de santé
- 75% des ivoiriens juge difficile l’accès aux informations sur la gestion des recettes fiscales
- 48% des ivoiriens s’informent chaque jour par la télévision et 37% par la radio
Etrange, nous ne sommes pas surpris par ces chiffres.
Des discours et des actes
Notre officiel porte-parole, en l’absence de notre Ministre de la Communication, se serait également, lors du point de presse égaré en terrain glissant. Les charniers de Yopougon seraient frappés d’une Amnistie ?!! Décidément la parole ne coûte rien dans notre pays. Avons-nous bien entendu ? Bruno Koné a-t-il vraiment prononcé ces paroles dans son habit républicain et au nom du gouvernement de Côte d’Ivoire ? Silence on tue.
Les spécialistes ont l’habitude de définir trois types d’insécurité au sens de l’instabilité d’un pays ou d’atteinte à sa stabilité :
- l’insécurité comme résultat des types et pratiques politiques
- l’insécurité comme résultat de la faiblesse de l’Etat
- les insécurités exogènes
On sait que le manque de redistribution et la gabegie officiellement publique sont une cause prioritaire, quand les armes ne jouent pas d’abord. Nous en savons quelque chose. Qui aurait pu prétendre dans les années 90, même si les problèmes existaient, que notre Pays allait connaître 4 « bizarreries constitutionnelles » ? Deux coups d’état militaire, un coup d’état constitutionnel, un arrangement de l’histoire sous mandat onusien ?
Sommes nous fiers d’avoir, ainsi, géré l’héritage? Sommes nous des enfants au point de dire qu’il s’agit de la faute des autres et de l’étranger ? Dans ce cas si les responsabilités sont virtuelles et que l’effet d’expérience ne doit que conduire à la répétition de l’Histoire, alors pourquoi en parler ? Les impôts progressent, les caisses se remplissent en sens unique et les gyrophares vont donc cesser ? Quelle portée !
Nous le savons, la situation n’est pas facile, la tâche est colossale et peu de personnes envient le Président actuel de gérer cette situation et le piège politique dans lequel il évolue. Le passif est lourd et les attentes énormes. Tout démocrate et républicain le reconnaîtra, tout citoyen est capable de comparer ce qui marche et ce qui ne marche pas. Il conviendrait cependant que le gouvernement produise des mesures d’impact régulier, des bilans réguliers, mesurables, plutôt que du compte-rendu du niveau « maternelle ». La matrice présidentielle existe. Elle a besoin d’être revisitée et animée avec une équipe compétente et consciente de l’esprit visé : le portefeuille, l’identité, l’éducation, la santé, la sécurité et la réputation des ivoiriens. Les locataires des institutions doivent se souvenir que c’est avec l’argent et la paix des ivoiriens qu’ils s’accordent des permissions ici et là et que lorsqu’un pays a connu ce que nous avons connu il est inacceptable de voir et d’entendre ce que nous voyons et entendons. Le sang a coulé.
« Toutefois, la bonne tenue de l’économie africaine ne changera durablement la situation du continent que si elle profite aux populations et réduit de manière substantielle et durable le niveau de pauvreté, parce que comme l'a dit Nelson Mandela, "vaincre la pauvreté n'est pas un geste de charité, c'est un acte de justice". (Allocution du Président Ouattara, 4 novembre 2013 Académie des Sciences d’Outre Mer).
Dans toute stratégie, c’est bien connu, l’important est la mise en œuvre.
Ne pourrait-t ‘on pas disposer d’un « gouvernement de compétences » pour gérer la seconde mi-temps et remercier les occupants des ministères sans saveurs ?
On aime bien les honneurs, les récompenses et autres honoris de la cause. Profitons-en.
Problématiques, Solutions, Gouvernance, Partie 1, Circulez Y’a rien à voir !
Par Blofouê Fernand...
chroniqueivoirienne@gmail.com