Le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, en visite en Côte d’Ivoire, samedi dernier, a été reçu à l’Ecole nationale de police à Abidjan-Cocody. Une kyrielle de doléances lui ont été, tel un employé face à son patron, par le ministre ivoirien de l’Intérieur, Hamed Bakayoko. « Vous savez combien le contexte international est fragile notamment dans cette zone de l’Afrique que vous êtes en train de parcourir(…) Nous sommes conscients des défis à relever. C’est pourquoi, le renforcement des capacités de nos services de renseignement. Ceci nous parait essentiel pour permettre d’anticiper et de faire face aux menaces qui ont plusieurs visages aujourd’hui », a plaidé Hamed Bakayoko pour qui la mise en place, avec le concours de l’Etat français, d’un observatoire régional d’alerte et d’analyse stratégique s’avère nécessaire. Cet outil, à en croire Hamed Bakayoko, permettrait sans aucun doute « une progression en efficacité dans l’adressage des questions sécuritaires au sein de la Cedeao ». Le ministre ivoirien de l’Intérieur et de la sécurité a également sollicité auprès de Manuel Valls, l’expertise et l’appui de la France pour l’équipement de la ville d’Abidjan en vidéo protection et une répartition équitable des 400 milliards fcfa du contrat de désendettement et de désengagement(C2D) dont son département ministériel a reçu 1milliard fcfa. Manuel Valls qui a signé une déclaration d’intention relative au développement d’actions de coopération en matière de sécurité intérieure, s’est réjoui du fait que son pays ait remis 500 pistolets automatiques et 50 ordinateurs à la police et à la gendarmerie ivoiriennes. « La vocation d’un ministre de l’Intérieur n’est pas d’être trop à l’extérieur de son pays », s’est-il empressé d’ajouter. Manuel Valls a appelé à la vigilance et à des échanges de renseignements entre les services car « les terroristes comptent frapper la France et les pays amis. Nous devons être attentifs à ces menaces ».
Didier Kéi
Didier Kéi