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Économie Publié le vendredi 6 décembre 2013 | Ministères

Allocution de M. le premier ministre, ministre de l’économie lors de la rencontre des Ministres chargés de la Culture des Etats membres de la Cedeao

© Ministères Par DR
Rencontre des Ministres chargés de la Culture des Etats membres de la Cedeao
Vendredi 6 décembre 2013. Abidjan. Réunion organisée par le Ministère de la Culture et de la Francophonie, conjointement avec l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) à l’intention des Ministres de la Culture de la CEDEAO.
• Mesdames et Messieurs les Ministres,

• Monsieur le Directeur général adjoint de l’OMPI,

• Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

• Honorables invités,

• Mesdames et Messieurs,

Le Gouvernement ivoirien est heureux de voir la Côte d’Ivoire abriter la réunion organisée par le Ministère de la Culture et de la Francophonie, conjointement avec l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) à l’intention des Ministres de la Culture de la CEDEAO, de la Mauritanie, et en présence des Ministres de l’Afrique du Sud, du Maroc et du Représentant de la République populaire de Chine.

Il me plaît, à cette occasion, de formuler mes vœux de cordiale bienvenue à tous nos hôtes, et particulièrement à ceux qui nous sont venus des pays étrangers.

Je me félicite de la tenue de cette Rencontre dont l’un des thèmes est d’autant plus sensible qu’il invite chacun des Etats membres de l’OMPI à opérer une révolution pour « Faciliter l’Accès des déficients visuels au savoir en tant qu’instrument socioéconomique ».

• Honorables invités,
• Excellences Mesdames et Messieurs,

Les déficients visuels, dont le nombre ne cesse de croître dans les pays comme les nôtres, ont les mêmes droits que chaque citoyen. Leur situation particulière invite à un élan de solidarité et à une synergie dans les différentes stratégies définies pour que leur accès à l’image et à l’écriture conventionnelle devienne réalité.
Oui, il faut absolument favoriser l’inclusion sociale des déficients visuels pour leur donner l’espoir d’une vie et d’un monde meilleurs.

Selon les statistiques de l’OMS, au moins 300 millions de personnes sont atteintes de déficience visuelle dans le monde, dont 45 millions d’aveugles. Et si l’on n’y prend garde, ce nombre risque de doubler d’ici 2020. L’enjeu est certes de taille, mais la somme des compétences et expériences acquises nous permet d’espérer.

En effet, à cause de leur handicap et leur incapacité de jouir pleinement de leur droit d’accès aux différentes œuvres multidisciplinaires protégées, les déficients visuels risquent de rester privés de leur droit à l’égalité dans ce domaine. La préservation de leur dignité humaine passe impérativement par la nécessité de transcender leur handicap et de contribuer à leur épanouissement personnel. En leur facilitant l’accès au savoir, les déficients visuels ne seront plus des éternels assistés, mais deviendront plutôt des acteurs du développement.

• Excellences Mesdames et Messieurs,

Cette Rencontre réfléchira également sur « L’Impact socioéconomique du secteur de l’audiovisuel au moyen du Traité de Beijing ».

Ce sujet a fait l’objet de la Conférence diplomatique de Beijing qui visait, entre autres objectifs, l’adoption d’un traité international en vue de protéger les droits de propriété intellectuelle des artistes interprètes ou exécutants de l’audiovisuel, tels que les acteurs et actrices de cinéma et de télévision.

Il importe de relever que le traité consacre une reconnaissance plus forte des droits économiques et moraux sur les prestations audiovisuelles. Il s’agit, à cet effet, de donner aux artistes interprètes ou exécutants, la possibilité de s’associer aux recettes perçues par les producteurs au titre de l’exploitation internationale de leurs productions audiovisuelles.

L’adoption d’un tel instrument juridique améliorerait grandement la position précaire des artistes interprètes ou exécutants dans l’industrie audiovisuelle, en définissant une base juridique plus claire pour l’utilisation internationale des productions audiovisuelles, tant sur les supports traditionnels que sur les réseaux numériques.

De telles dispositions, me semble-t-il, stimuleraient la création artistique à la base et conséquemment apporteraient une plus forte valeur ajoutée de l’industrie audiovisuelle, surtout si elle est plus équitablement répartie.


La portée et l’importance de la thématique ont conduit la CEDEAO à créer en 2007, le Département d’Éducation, Culture, Sciences et Technologie, responsable de la gestion du secteur culturel. Dans ce contexte, l’objectif est de développer et de promouvoir les échanges culturels, en vue de soutenir la créativité, le tourisme culturel, le libre mouvement des biens et services culturels, ainsi que l’accès des artistes de la région au marché international.

Ce département veille également à prendre en compte la dimension culturelle dans le processus d’intégration de la communauté.

L’analyse des différents projets et études réalisées en Afrique de l’Ouest, relatifs à la dimension socio-économique de la culture, révèle que de nombreuses tentatives ont été initiées dans ce domaine avec peu d’effet en termes de résultats chiffrés.

Les projets initiés dans la sous-région prennent différentes formes : cartographies, statistiques nationales, études d’impact, élaboration d’indicateurs. L’objet de ces travaux est cependant commun à tous : collecter, traiter et diffuser des informations permettant d’appréhender l’importance et l’impact de la culture dans les pays concernés, afin d’aider à la prise de décisions concernant les politiques et l’action publique dans le domaine culturel.

La densité du travail qui attend les experts dans le traitement des sujets est telle que les résolutions qui en découleront seront une réponse pragmatique aux questions que nous sommes en droit de nous poser sur l’ensemble des sujets.

• Mesdames et Messieurs,

En acceptant d’accueillir cette Rencontre, la Côte d’Ivoire exprime son entière adhésion à toutes les initiatives et démarches consacrées à ses nobles objectifs.

De plus, la Côte d’Ivoire traduit sa gratitude et sa solidarité à l’ensemble des efforts déployés par l’OMPI dans le cadre de l’harmonisation des législations nationales, en vue d’adopter un Traité qui prévoit des limitations et des exceptions relatives à l’utilisation d’œuvres protégées par le droit d’auteur, en faveur des aveugles et des déficients visuels.

• Excellences, Mesdames et Messieurs,

La grande ambition du Président de la République SEM. Alassane OUATTARA est de « faire de la Côte d’ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 ». Cette émergence doit se faire au quadruple plan politique, économique, social et culturel.
C’est pourquoi, le Gouvernement ivoirien se doit d’examiner rapidement la ratification de ces deux importants traités, car sortir les handicapés de leur situation précaire et permettre aux artistes interprètes de vivre décemment de leur métier seront aussi les signes importants de la réalisation de l’émergence prônée à l’horizon 2020.

Avant de terminer, je voudrais réitérer ma cordiale gratitude à l’OMPI d’avoir porté son choix sur la Côte d’Ivoire pour tenir cette rencontre. Tout en formulant mes vœux de plein succès à votre rencontre, je déclare ouverts les travaux de la Réunion des Ministres en charge de la Culture des pays membres de la CEDEAO.

Je vous remercie de votre aimable attention.
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