Abidjan - Plus de deux ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait plus de 3.000 morts en Côte d'Ivoire, le processus de réconciliation nationale dans le pays avance cahin-caha, en dépit de quelques actes de «décrispation», la méfiance est « perceptible » entre le pouvoir et l’opposition significative, incarnée par le Front populaire ivoirien (Fpi) qui «s’arcboute» à la libération de son fondateur, Laurent Gbagbo, détenu à la Haye depuis fin novembre 2011.
La réconciliation nationale, sans marquer le pas, n'est pas non plus totale, en Côte d'Ivoire. Un processus de longue « haleine » selon Charles Konan Banny, Président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) à charge de recoller les morceaux du tissu social défragmenté par les violences meurtrières de la crise postélectorale.
Cependant, l'année qui s'achève, a enregistré des points notables qui auraient pu booster ce processus pris en otage par les antagonismes entre le pouvoir et le Fpi de Laurent Gbagbo. De ce fait, tout acte posé par le régime d'Abidjan est interprété par les partisans de l'ancien Chef d'Etat comme une « pression » de l'extérieur, notamment des « bailleurs de fonds ».
C'est dans ce « dialogue de sourd » que les autorités ivoiriennes vont surprendre en « libérant » 14 personnalités, de premier plan, proches de Laurent Gbagbo, à 48 heures de la célébration de la 53ème édition de la fête nationale, le 5 août.
Détenus dans les prisons au nord du pays, depuis 2011, sans jugement, Pascal Affi N'Guessan (Président du Fpi), Michel Gbagbo (fils de l'ex-président), Géneviève Bro Grébé (Président des femmes pro-Gbagbo), Justin Koua (président de la jeunesse du Fpi), Narcisse Téa Kuyo, Abou Drahamane Sangaré (N°3 du Fpi), les ministres Alcide Djédjé, Moïse Lida Kouassi, Alphonse Douaty, et bien d'autres cadres, vont recouvrer la liberté provisoirement.
C'est la troisième vague des dignitaires de l'ancien régime élargis après les libérations provisoires de pro-Gbagbo intervenues en novembre 2011 (25 personnes) et en décembre 2012 (8 autres). Un acte salué par la quasi-totalité de la classe politique ivoirienne. La libération des pro-Gbagbo était, régulièrement, brandie comme condition par le Fpi pour aller à la « table » des négociations en vue de la décrispation de l'atmosphère politique.
Cette décision judiciaire participe, selon Charles Konan Banny, à la « création et à l'instauration d'un climat encore plus propice à la réconciliation nationale », quand Aïchatou Mindaoudou, la Représentante du Secrétaire général de l'Onu pour la Côte d'Ivoire, a estimé qu'elle « favorise la reprise d'un dialogue national véritablement républicain en vue d'une réconciliation durable».
Pour le gouvernement ivoirien, cette décision doit « faire sortir le pays de la situation de belligérance dans laquelle les Ivoiriens se trouvent depuis la fin de la crise post-électorale», a indiqué son porte-parole, Bruno Koné. « C'est un signal fort de réconciliation nationale », s'est réjoui le porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR, d'Alassane Ouattara), Joël N'guessan.
Au Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci, d'Henri Konan Bédié), on a perçu la décision comme « une bonne chose » qui « participe de la décrispation ». Même son de cloche à l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (Udpci) où le Secrétaire général adjoint, Blé Guirao, a reconnu que « l'acte est un coup de fouet, un coup d'accélérateur au processus de réconciliation en cours ».
Du côté du parti bénéficiaire de cette mise en liberté provisoire, on n'entend pas les choses de cette oreille. On salue juste « la décision judiciaire », du reste, « insuffisante », selon Dr Richard Kodjo, le Secrétaire général par intérim demandant «aux gouvernant » plus de «courage politique » pour mettre fin à « tout cela » car leurs camarades détenus sont des « prisonniers politiques».
Selon le Fpi, la réconciliation se caractérise par des actes concrets et non des discours. N'empêche, après de multiples appels au « pardon » et à la « réconciliation », du Chef de l'Etat Alassane Ouattara, une délégation du FPI conduite par le cinquième vice-président, Michel Amani N'guessan, a échangé avec le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko, le 19 décembre dernier.
Pour l'essentiel, les échanges ont porté sur les conditions de retour des militants du Fpi en exil dans la sous-région et les garanties du gouvernement pour faciliter leur réinsertion.
Si pour 83% des Ivoiriens, la réconciliation est encore « possible » comme l'a révélé une enquête de la Cdvr, il n'en demeure pas moins que la nouvelle « exigence » du Front populaire ivoirien risque de « gripper » à nouveau le début de dialogue amorcé, il y a deux semaines entre le pouvoir et cette opposition.
Depuis la mi-novembre, le Fpi ne cesse de réclamer à cor et à cri « les états généraux de la république », condition, selon ce parti, pour aller à une « vraie réconciliation » à laquelle Laurent Gbagbo ne doit pas se tenir à carreau car il est lui-même « la tête, le corps et le sang » de ce processus, estime Abou Drahamane Sangaré, le 3ème Vice-président du Fpi.
HS/ls/APA
La réconciliation nationale, sans marquer le pas, n'est pas non plus totale, en Côte d'Ivoire. Un processus de longue « haleine » selon Charles Konan Banny, Président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) à charge de recoller les morceaux du tissu social défragmenté par les violences meurtrières de la crise postélectorale.
Cependant, l'année qui s'achève, a enregistré des points notables qui auraient pu booster ce processus pris en otage par les antagonismes entre le pouvoir et le Fpi de Laurent Gbagbo. De ce fait, tout acte posé par le régime d'Abidjan est interprété par les partisans de l'ancien Chef d'Etat comme une « pression » de l'extérieur, notamment des « bailleurs de fonds ».
C'est dans ce « dialogue de sourd » que les autorités ivoiriennes vont surprendre en « libérant » 14 personnalités, de premier plan, proches de Laurent Gbagbo, à 48 heures de la célébration de la 53ème édition de la fête nationale, le 5 août.
Détenus dans les prisons au nord du pays, depuis 2011, sans jugement, Pascal Affi N'Guessan (Président du Fpi), Michel Gbagbo (fils de l'ex-président), Géneviève Bro Grébé (Président des femmes pro-Gbagbo), Justin Koua (président de la jeunesse du Fpi), Narcisse Téa Kuyo, Abou Drahamane Sangaré (N°3 du Fpi), les ministres Alcide Djédjé, Moïse Lida Kouassi, Alphonse Douaty, et bien d'autres cadres, vont recouvrer la liberté provisoirement.
C'est la troisième vague des dignitaires de l'ancien régime élargis après les libérations provisoires de pro-Gbagbo intervenues en novembre 2011 (25 personnes) et en décembre 2012 (8 autres). Un acte salué par la quasi-totalité de la classe politique ivoirienne. La libération des pro-Gbagbo était, régulièrement, brandie comme condition par le Fpi pour aller à la « table » des négociations en vue de la décrispation de l'atmosphère politique.
Cette décision judiciaire participe, selon Charles Konan Banny, à la « création et à l'instauration d'un climat encore plus propice à la réconciliation nationale », quand Aïchatou Mindaoudou, la Représentante du Secrétaire général de l'Onu pour la Côte d'Ivoire, a estimé qu'elle « favorise la reprise d'un dialogue national véritablement républicain en vue d'une réconciliation durable».
Pour le gouvernement ivoirien, cette décision doit « faire sortir le pays de la situation de belligérance dans laquelle les Ivoiriens se trouvent depuis la fin de la crise post-électorale», a indiqué son porte-parole, Bruno Koné. « C'est un signal fort de réconciliation nationale », s'est réjoui le porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR, d'Alassane Ouattara), Joël N'guessan.
Au Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci, d'Henri Konan Bédié), on a perçu la décision comme « une bonne chose » qui « participe de la décrispation ». Même son de cloche à l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (Udpci) où le Secrétaire général adjoint, Blé Guirao, a reconnu que « l'acte est un coup de fouet, un coup d'accélérateur au processus de réconciliation en cours ».
Du côté du parti bénéficiaire de cette mise en liberté provisoire, on n'entend pas les choses de cette oreille. On salue juste « la décision judiciaire », du reste, « insuffisante », selon Dr Richard Kodjo, le Secrétaire général par intérim demandant «aux gouvernant » plus de «courage politique » pour mettre fin à « tout cela » car leurs camarades détenus sont des « prisonniers politiques».
Selon le Fpi, la réconciliation se caractérise par des actes concrets et non des discours. N'empêche, après de multiples appels au « pardon » et à la « réconciliation », du Chef de l'Etat Alassane Ouattara, une délégation du FPI conduite par le cinquième vice-président, Michel Amani N'guessan, a échangé avec le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko, le 19 décembre dernier.
Pour l'essentiel, les échanges ont porté sur les conditions de retour des militants du Fpi en exil dans la sous-région et les garanties du gouvernement pour faciliter leur réinsertion.
Si pour 83% des Ivoiriens, la réconciliation est encore « possible » comme l'a révélé une enquête de la Cdvr, il n'en demeure pas moins que la nouvelle « exigence » du Front populaire ivoirien risque de « gripper » à nouveau le début de dialogue amorcé, il y a deux semaines entre le pouvoir et cette opposition.
Depuis la mi-novembre, le Fpi ne cesse de réclamer à cor et à cri « les états généraux de la république », condition, selon ce parti, pour aller à une « vraie réconciliation » à laquelle Laurent Gbagbo ne doit pas se tenir à carreau car il est lui-même « la tête, le corps et le sang » de ce processus, estime Abou Drahamane Sangaré, le 3ème Vice-président du Fpi.
HS/ls/APA