Trois fonctionnaires reviennent sur vingt six années de frustration, quatre jours après la promesse d’Alassane Ouattara de débloquer la manne financière.
La suspension des avancements sur les salaires en 1988 a été reçue comme un coup de massue par les travailleurs du secteur public. F.B, travailleur aux affaires maritimes a eu l’impression que la décision était dirigée contre sa personne, il y a vingt six ans. «J’ai commencé à travailler en 1984 et dès 1988, l’Etat a mis fin aux avancements, c'est-à-dire quatre années après. Je vis difficilement cette mesure jusqu’à présent», confie-t-il. L’agent domicilié dans la commune de Yopougon, n’a perçu que deux avancements durant ses trente années de carrière. Joint par téléphone, il se rappelle les frustrations vécues. «C’est une injustice à réparer en tenant compte de l’ancienneté du travailleur et de la cherté de la vie. Il faut effectivement que cela se réalise car l’effet d’annonce peut conduire à l’inflation sur le marché», préconise le fonctionnaire des affaires maritimes.
«J’ai dû déménager»
G. J., vétérinaire exerçant au ministère des Ressources animales et halieutiques rejoint le premier intervenant. Lui dont le train de vie a été freiné par le blocage des avancements, souhaite un paiement avec rappel depuis 1988. Son témoignage recueilli est sans appel : «nous avons trop souffert. Je misais sur l’avancement et comme cela ne venait plus, j’ai dû déménager car je ne parvenais plus à honorer le loyer. Mes enfants ont même changé d’établissement scolaire.» Le vétérinaire salue la promesse du Nouvel An. Mais ce qui l’intrigue, c’est que pour l’heure, il ne sait pas grand-chose du mode opératoire de la mesure annoncée. A. Honoré, comptabilisant plus de vingt ans d’ancienneté, savoure déjà la victoire. «C’est un grand plaisir pour nous les anciens. C’est vraiment difficile de constater qu’on a le même salaire qu’un nouveau venu. Nous avons vécu cette frustration. La réparation nous va droit au cœur», est heureux le secrétaire de direction. L’avancement se faisait tous les deux ans, selon les catégories et les grades. A en croire nos interlocuteurs, le surplus sur le salaire variait de 7 à 10 000 FCFA, voire plus, jusqu’en 1988. Malheureusement, du fait de la crise économique, la manne financière a été suspendue. Une privation qui a été à l’origine de plusieurs luttes syndicales des années durant. Ainsi, lundi dernier, Alassane Ouattara a apporté une réponse favorable pour les fonctionnaires dans son discours de fin d’année. «Le gouvernement a décidé de la revalorisation des salaires et du déblocage des salaires des fonctionnaires dès janvier 2014 avec étalement des effets financiers sur cinq ans», a-t-il annoncé. Selon ses propres explications, avec ces mesures, chaque fonctionnaire verra son salaire augmenté régulièrement, l’objectif étant d’étendre le pouvoir d’achat. Contacté pour recueillir plus de détails sur le mode opératoire du déblocage, le service de communication du ministère de la Fonction publique annonce une conférence de presse la semaine prochaine. «Le ministre Gnamien Konan prévoit une conférence de presse pour expliquer les tenants et les aboutissants de la décision du président de la République au retour des vacances du gouvernement. Restez à l’écoute», a répondu un agent dudit service, qui a requis l’anonymat.
Nesmon De Laure
La suspension des avancements sur les salaires en 1988 a été reçue comme un coup de massue par les travailleurs du secteur public. F.B, travailleur aux affaires maritimes a eu l’impression que la décision était dirigée contre sa personne, il y a vingt six ans. «J’ai commencé à travailler en 1984 et dès 1988, l’Etat a mis fin aux avancements, c'est-à-dire quatre années après. Je vis difficilement cette mesure jusqu’à présent», confie-t-il. L’agent domicilié dans la commune de Yopougon, n’a perçu que deux avancements durant ses trente années de carrière. Joint par téléphone, il se rappelle les frustrations vécues. «C’est une injustice à réparer en tenant compte de l’ancienneté du travailleur et de la cherté de la vie. Il faut effectivement que cela se réalise car l’effet d’annonce peut conduire à l’inflation sur le marché», préconise le fonctionnaire des affaires maritimes.
«J’ai dû déménager»
G. J., vétérinaire exerçant au ministère des Ressources animales et halieutiques rejoint le premier intervenant. Lui dont le train de vie a été freiné par le blocage des avancements, souhaite un paiement avec rappel depuis 1988. Son témoignage recueilli est sans appel : «nous avons trop souffert. Je misais sur l’avancement et comme cela ne venait plus, j’ai dû déménager car je ne parvenais plus à honorer le loyer. Mes enfants ont même changé d’établissement scolaire.» Le vétérinaire salue la promesse du Nouvel An. Mais ce qui l’intrigue, c’est que pour l’heure, il ne sait pas grand-chose du mode opératoire de la mesure annoncée. A. Honoré, comptabilisant plus de vingt ans d’ancienneté, savoure déjà la victoire. «C’est un grand plaisir pour nous les anciens. C’est vraiment difficile de constater qu’on a le même salaire qu’un nouveau venu. Nous avons vécu cette frustration. La réparation nous va droit au cœur», est heureux le secrétaire de direction. L’avancement se faisait tous les deux ans, selon les catégories et les grades. A en croire nos interlocuteurs, le surplus sur le salaire variait de 7 à 10 000 FCFA, voire plus, jusqu’en 1988. Malheureusement, du fait de la crise économique, la manne financière a été suspendue. Une privation qui a été à l’origine de plusieurs luttes syndicales des années durant. Ainsi, lundi dernier, Alassane Ouattara a apporté une réponse favorable pour les fonctionnaires dans son discours de fin d’année. «Le gouvernement a décidé de la revalorisation des salaires et du déblocage des salaires des fonctionnaires dès janvier 2014 avec étalement des effets financiers sur cinq ans», a-t-il annoncé. Selon ses propres explications, avec ces mesures, chaque fonctionnaire verra son salaire augmenté régulièrement, l’objectif étant d’étendre le pouvoir d’achat. Contacté pour recueillir plus de détails sur le mode opératoire du déblocage, le service de communication du ministère de la Fonction publique annonce une conférence de presse la semaine prochaine. «Le ministre Gnamien Konan prévoit une conférence de presse pour expliquer les tenants et les aboutissants de la décision du président de la République au retour des vacances du gouvernement. Restez à l’écoute», a répondu un agent dudit service, qui a requis l’anonymat.
Nesmon De Laure