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Sport Publié le vendredi 3 janvier 2014 | Nord-Sud

Soumahoro Mamadou (Pdt Fédération motocyclisme de Côte d’Ivoire): «On ne gère pas le sport dans un bureau»

Il a la triple casquette de président de la Fédération motocyclisme de Côte d’Ivoire, président de la Conférence des présidents de Fédérations et président de la Mutuelle des sportifs. Dans cette interview, il fait des mises au point sur certaines rumeurs.

La conférence des présidents de Fédérations serait illégale. Comment vivez-vous ces rumeurs ?
Ceux qui disent cela sont complètement à côté de la plaque. La Conférence des présidents de Fédérations existe depuis longtemps, 2003 ou 2004. Elle a un récépissé de déclaration, un dépôt. Il y a eu des enquêtes, quand il y a eu de nouvelles élections en 2012. Bientôt, nous aurons un nouveau récépissé, en fonction des amendements des textes qui ont été apportés par le nouveau bureau. A l’international oui, nous ne sommes pas reconnus, mais sur le plan national, nous menons nos activités à l’aise. Nous sommes quarante quatre Fédérations qui parlons de la même voix. Après les élections du bureau que je dirige, nous sommes allés vers le ministre pour lui parler d’une seule voix. Quand il s’est agi d’élire le président de la Mutuelle des sportifs, nous avons présenté un seul candidat et il est passé. C’était moi. Tout ça pour vous dire que nous fonctionnons légalement donc normalement.

En 2013, il y a eu beaucoup d’avancées dans le domaine du sport, du moins concernant les relations avec la tutelle. A quoi doit-on s’attendre fondamentalement en 2014 ?
Beaucoup de choses vont changer en 2014, ça je vous l’assure. Nous allons essayer de raffermir nos relations avec plusieurs structures notamment avec la RTI1 (la chaîne nationale de télévision, Ndlr). Nous allons voir la ministre de la Communication pour signer un accord-cadre avec elle. Quand il s’agit de la couverture des activités sportives, qu’est-ce qui se passe ? On vous donne trente secondes, trois minutes, ça ne suffit pas. Nous sommes quarante quatre fédérations, mais toutes ne font pas d’activités dans la semaine. Il y a en moyenne 5 à 10 qui ont des compétitions hebdomadaires. Souvent même moins que ça. Nous voulons au minimum trois éléments de trois minutes pour chaque fédération. Nous voulons avoir au moins dix minutes par fédération à la télévision. Il faut qu’on nous accepte sur le plateau de la RTI sans que nous fassions la courbette. Et quand nous y serons, de grâce, que les journalistes ne pensent pas à nous détruire. Il faut nous poser des questions constructives au lieu de nous accuser de ce qu’on ne sait pas.

Voulez-vous que la presse vous accompagne même quand ce n’est pas bon?
Non, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Je ne dirai pas de nom, mais certains de vos confrères parlent souvent de choses qu’ils ignorent. Comment peut-on demander à Gary Chaynes s’il est un bon mécanicien ? Qu’est-ce que cela a à voir avec son titre de champion de Côte d’Ivoire 2013 de rallye? Un pilote rallye a toute une équipe qui travaille avec lui dont les mécaniciens. Il n’est pas là pour s’occuper des problèmes de son véhicule. Bien sûr, comme tout automobiliste, il peut souvent mettre la main à la pâte, mais ce n’est pas forcément son rôle. Un autre de vos confrères disait sur les antennes qu’il y a des fédérations qui reçoivent la parafiscalité et qui n’organisent pas de compétitions. Il est tellement ignorant que nous ne savons quoi lui dire. Nulle part, il n’est écrit que la parafiscalité doit servir à organiser une compétition. Est-ce qu’il le sait ? La parafiscalité c’est pour les charges de la Fédération (loyer, facture d’eau et d’électricité, achat mobilier, salaire personnel permanent etc.). Ça va avec la presse écrite, ça va avec la radio, mais avec la télévision, nos relations ne sont pas bonnes. Nous allons donc nous tourner maintenant vers la radio de l’Asec Mimosas, pour laquelle nous sommes en train de nous battre afin qu’on lui donne une fréquence de télévision. Des chaînes étrangères nous ont aussi approchés afin de diffuser nos activités. Nous sommes sur le point de signer avec elles pour ne plus avoir à subir les désidératas de la RTI.

Que dites-vous du budget restreint pour les compétitions internationales en 2014 ?
Le ministre a été clair avec nous. Nous voulions 23 milliards Fcfa pour les compétitions internationales, Alain Lobognon nous a dit que l’Etat n’a que 5 milliards 640 millions F. Nous avons dit ok, à condition que cette somme soit repartie de façon efficiente. Il faut aussi enlever de cette cagnotte les fédérations dont les compétitions coûtent 300 millions F. A notre niveau, nous allons faire une négociation spéciale avec l’Etat pour ces fédérations-là, car nous savons que le Programme présidentiel d’urgence (Ppu, Ndlr) est là pour ce genre de cas. Les autres fédérations, c’est-à-dire celles dont les compétitions internationales coûtent moins de 300 millions F auront leur compte dans les 5 milliards 640 millions F. D’ailleurs le ministre a fait trois groupes de fédérations : celles qui vont à la Coupe du monde, appelées haut niveau (football, taekwondo, etc.) ou groupe A, celles dans la catégorie touristique comme la moto, l’automobile (groupe B) et les fédérations de loisirs (groupe C). Ces dernières ont reçu la ferme promesse de recevoir de la part du ministre 50 millions F pour leurs activités annuelles. C’est une somme suffisante.

Vous semblez de plus en plus satisfait du ministre alors que vos rapports ont été orageux dès le départ…
Les fédérations commencent effectivement à être en phase avec le ministre parce qu’on se parle comme des responsables, on s’écoute. C’était ce que nous souhaitions. Au début, le ministre n’écoutait que les gens autour de lui. Or ce sont des personnes pour la plupart qui ne savent pas grand-chose de la chose sportive. Ils ont quelques notions de football, de volley-ball, de basket-ball, de handball. C’est tout. Rares sont parmi eux ceux qui savent ce que c’est la moto, l’automobile, les sports équestres, le badminton, le scrabble, le jeu de dames etc. Ils sont assis dans les bureaux et ils racontent ce qu’ils veulent au ministre. Mais on ne gère pas le sport dans un bureau. Aujourd’hui, le ministre prend la peine de nous écouter et vous voyez que les choses bougent. Pour ma part, j’ai appris à connaître l’homme. Il fut un temps où je lui répondais en public au cours de nos réunions. J’ai fini par comprendre que c’est le président de la République qui l’a mis là, et que c’est une autorité qu’il faut respecter. Lui aussi a mis de l’eau dans son vin, et vous voyez maintenant que les choses bougent dans le bon sens.

Vous vous êtes tellement assagi qu’il se raconte que le ministre vous a corrompu.
Je laisse ceux qui racontent ces choses le faire. Je l’ai toujours dit, je ne suis pas riche, mais je ne suis pas pauvre non plus. J’ai travaillé dans ce pays dans les banques et dans l’assurance. Quand j’ai pris ma retraite, je me suis mis au café-cacao. Je n’étais pas le patron des structures de café et cacao, mais je côtoyais ceux qui prenaient des décisions. Tout ça pour vous dire que j’ai vu l’argent, je sais ce que c’est. Je n’ai pas attendu de venir au sport pour gagner ma vie. Si s’entendre avec la tutelle, parce que celle-ci fait des efforts, veut dire que je suis corrompu, alors oui je le suis. Je ne suis pas président de la Conférence des présidents de fédérations pour m’entêter au point de faire perdre aux fédérations sportives des acquis. Le sport, ce n’est pas du syndicalisme endurci, loin de là. Nous avons des problèmes, nous en discutons, si les positions bougent, pourquoi ne pas l’accepter. Ceux qui disent que je suis corrompu font preuve de cécité morale. Et puis, nos relations avec le ministre ne sont pas si parfaites, mais c’est mieux qu’avant.

Sanh Séverin
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