Le colonel Philip Aguer, porte-parole de l'armée du Soudan du Sud, le 5 janvier 2014, lors d'une conférence de presse dans la capitale Juba (Photo Charles Atiki Lomodong. AFP). Des représentants du gouvernement et des rebelles au Soudan du Sud se sont rencontrés dimanche soir à Addis Abeba, avant l’ouverture attendue des négociations directes sur un cessez-le-feu alors que les combats s’intensifiaient, selon des sources officielles. A Khartoum, la radio officielle a annoncé que le président soudanais Omar el-Béchir allait se rendre lundi à Juba pour discuter avec son homologue sud-soudanais Salva Kiir du conflit armé au Soudan du sud. Les négociations directes qui devaient démarrer en milieu de journée à Addis Abeba ont été retardées par des«questions de protocole», selon certains diplomates, qui n’excluaient pas un report à lundi. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry avait exhorté samedi soir les deux parties à ne pas utiliser ces négociations comme un «stratagème» pour gagner du temps. «Il faut que les négociations soient sérieuses, elles ne peuvent pas être une manière de gagner du temps, un stratagème» pour prendre l’avantage militaire, a-t-il déclaré lors d’une visite à Jérusalem. Les responsables doivent avoir «du courage» et «une volonté claire de trouver une solution politique». Les pourparlers à Addis Abeba visent à mettre fin à trois semaines de combats entre les soldats de l’armée fidèles au président Salva Kiir et les troupes dissidentes alliées à des milices ethniques dirigées par l’ex-vice président Reik Machar. Les violences ont déjà fait plusieurs milliers de morts dans la plus jeune nation du monde, riche en pétrole. Les médiateurs craignaient dimanche que les négociations n’aboutissent pas. De violents combats ont été signalés dans la nuit de samedi à dimanche dans la capitale Juba et de nouveaux affrontements ont éclaté dans le reste du pays. En outre, des désaccords sur la libération de rebelles présumés par le gouvernement de Salva Kiir n’ont toujours pas été résolus. Le porte-parole de la délégation du gouvernement sud-soudanais, le ministre de l’Information Michael Makuei, a réitéré ses accusations de tentative de «coup d’Etat» envers le chef rebelle Riek Machar. «Il nous est demandé de négocier avec les rebelles. Mais tout rebelle qui est tombé entre nos mains, devra répondre à la question de savoir pourquoi il ou elle a pris les armes contre un gouvernement démocratiquement élu», a souligné M. Makue. Selon le porte-parole du gouvernement éthiopien, Getachew Reda, l’IGAD - le bloc régional des pays d’Afrique de l’Est médiateur des pourparlers - a demandé au gouvernement sud-soudanais de libérer 11 détenus, dont la plupart sont d’anciens hauts responsables du gouvernement, comme preuve de «bonne volonté». Une des solutions proposées a été que les prisonniers soient transférés sous l’autorité de l’IGAD. Washington, qui a soutenu le Soudan du Sud pour gagner son indépendance, a également exhorté Juba à «libérer immédiatement les
International Publié le lundi 6 janvier 2014 | Le Democrate