La revalorisation du salaire minimum garanti (SMIG) annoncée par le gouvernement suscite des inquiétudes dans les rangs des employeurs, les entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics notamment. Hier, le président de la centrale syndicale SYNEBACI, Soro Doté, est monté au créneau pour dénoncer ce qu'il qualifie de volonté de l'Etat d'asphyxier les employeurs. « On parle d'augmentation de salaires et on ne dit rien sur les facilités qu'on doit nous accorder », s'est-il emporté. « Dans son message à la nation, le chef de l'Etat reconnaît que son programme repose sur le secteur du bâtiment et des travaux publics, mais reste muet sur les mesures d'accompagnement que son gouvernement doit nous consentir. On a été oubliés», a-t-il renchéri. Pour Soro Doté, l'Etat aurait dû non seulement faciliter l'accès au crédit pour financer les travaux des promoteurs immobiliers, mais aussi mettre en place des centrales d'achat de matériaux de construction. « Il faut faire quelque chose pour les PME, car ce sont elles qui embauchent la jeunesse. Il faut que l'Etat soutienne la mise en place d'un fonds de garanti », a plaidé le président du SYNEBACI. De l'avis de M. Soro, si rien n'est fait dans ce sens, la lutte contre le chômage à travers l'emploi de la jeunesse risque d'être un vœu pieux. « Au lieu de recruter en masse les jeunes avec de bons salaires, nous pourrons être tentés d'avoir un personnel réduit qui va avoir des charges élevées car nous ne pourrons pas payer tout ce monde », a-t-il dit. Avant de faire remarquer : « Au sortir de la crise, l'Etat aurait pu mettre en avant le principe de la préférence nationale pour confier les travaux de réhabilitation aux entreprises ivoiriennes. Mais cela n'a pas été le cas ».
Bertrand GUEU
Bertrand GUEU