BEIJING -- "Nous sommes prêts à approfondir la coopération pragmatique avec l'Afrique, en se concentrant sur les domaines de nécessité impérieuse tels que les infrastructures, l'agriculture et l'industrie manufacturière", a martelé, lundi en Ethiopie, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, en visite en Afrique.
Cette visite, la première effectuée en Afrique subsaharienne par le chef de la diplomatie chinoise depuis son entrée en fonction, reflète une nouvelle tendance: la coopération entre l'Afrique et les pays émergents, dont a fait partie la Chine, est en plein essor.
COLLABORATION DE PLUS EN PLUS ETROITE
Les sociétés minières indiennes étendent leurs activités en Zambie et en République démocratique du Congo, la Chine renforce ses investissements dans les infrastructures en Afrique, l'Arabie saoudite investit massivement dans l'agriculture, le Brésil intensifie les efforts visant à renforcer les liens avec les cultures et les ethnicités africaines...
Selon le rapport "Africa Attractiveness Survey 2013" du cabinet Ernst & Young, les investissements directs en Afrique par les pays émergents ont progressé de 20,7% au cours des cinq dernières années, contre 8,4% par les pays développés pendant la même période.
Aujourd'hui, de nombreux pays émergents d'Asie et d'Amérique latine deviennent de nouveaux partenaires de l'Afrique. Les puissances émergentes, dont les pays des BRICS, les pays du Golfe et la Turquie, sont devenues d'importants partenaires commerciaux de l'Afrique subsaharienne.
En 2012, les projets d'investissements directs étrangers en provenance des pays émergents ont représenté 25% du total des projets en Afrique, contre 19% en 2003, et se sont concentrés principalement sur les infrastructures et les services, a indiqué la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) dans un rapport publié en mars dernier.
Pour leur part, les pays émergents "sont des marchés qui peuvent offrir des opportunités à l'Afrique et qui continuent d'avoir un taux de croissance assez élevé", a indiqué à Xinhua la directrice du département Afrique du Fonds monétaire international (FMI), Antoinette Sayeh.
NOUVEAU MODELE DE COOPERATION
Du point de vue historique, les pays émergents et l'Afrique ont eu le même niveau de développement. Dans ce sens, les expériences des pays émergents sont plus instructives pour l'Afrique.
La coopération Sud-Sud permet à l'Afrique de faire face à certains de ses défis, tels que la pauvreté, le changement climatique, le manque d'infrastructures et la fuite des cerveaux. L'Afrique considère également cette coopération Sud-Sud comme un moyen efficace pour renforcer son droit de parole et sa position dans les affaires économiques et politiques internationales.
La forte demande dans les pays émergents pour les ressources et les matières premières a fait grimper les prix mondiaux des produits de base, ce qui donne un avantage comparatif à l'Afrique, tandis que la diversification des partenaires commerciaux a renforcé la capacité de l'Afrique à contrôler ses propres ressources.
Par ailleurs, les produits bon marché et de bonne qualité en provenance des marchés émergents ont grandement enrichi le marché africain, réduit dans l'ensemble les prix des produits de base, et amélioré efficacement les conditions de vie des populations.
En outre, les pays émergents ont fourni des aides et des prêts sous diverses formes pour atténuer la pénurie de fonds pour le développement de l'Afrique, permettant de diversifier les sources de financement externes du continent, et améliorant considérablement les infrastructures et l'environnement de l'investissement en Afrique.
La coopération entre les pays émergents et l'Afrique, qui diffère de celle entre l'Europe et l'Afrique, représente un nouveau modèle de relations mutuellement bénéfiques, a indiqué au Quotidien du peuple le professeur Kwaku à l'Université de Witwatersrand en Afrique du Sud.
Cette coopération donne une impulsion à la croissance économique en Afrique, et aide les pays africains à contrôler leur propre destin de développement et ainsi à devenir une force importante au sein de la communauté internationale, a-t-il estimé.
PARTENARIAT AVEC LA CHINE, UNE CLE POUR LA CROISSANCE
Avec une croissance de 5% en 2013 et de 6,2% en 2014, l'économie africaine devrait demeurer dynamique, selon le dernier rapport publié par le FMI. Parallèlement, au niveau continental, l'Afrique a fait preuve d'une résilience extraordinaire face à la crise économique mondiale.
Une des raisons pour cette "immunité" est la diversification des partenaires commerciaux dans les marchés émergents, a estimé Mme Sayeh, citant notamment la Chine, "qui devient le plus important partenaire commercial pour l'Afrique subsaharienne, et [...] constitue un grand marché pour les exportations de l'Afrique".
En effet, la Chine est le plus grand partenaire commercial de l'Afrique depuis 2009 et le continent africain est lui aussi devenu une source importante d'importations chinoises. Entre janvier et septembre 2013, la valeur des exportations chinoises vers l'Afrique a atteint 68,32 milliards de dollars, alors que la valeur des importations chinoises provenant d'Afrique s'est élevée à 88,07 milliards de dollars.
En plus des domaines traditionnels, tels que le secteur minier et les travaux de construction, les entreprises chinoises privées s'installent dans de nouveaux secteurs, tels que la fabrication, l'informatique, la culture, le tourisme et la protection de l'environnement, a fait savoir Wei Jianguo, vice-directeur du Centre chinois des échanges économiques internationaux et ancien vice-ministre chinois du Commerce.
Par ailleurs, il est à noter que de plus en plus d'entreprises chinoises implantées en Afrique ont choisi de mettre en place des usines, de transférer des technologies vers leurs sites, de fabriquer des produits primaires ou biens intermédiaires sur le terrain, et de créer davantage d'emplois pour les habitants locaux, a ajouté M. Wei.
Un point de vue partagé par Gerrishon Ikiara, professeur en relations internationales à l'Université de Nairobi au Kenya. "Les entreprises chinoises ont contribué à stimuler les économies africaines avec leurs technologies et leurs expériences en matière de gestion, en particulier dans le développement d'une économie verte et la réalisation d'une croissance inclusive", a fait remarquer M. Ikiara.
Cette visite, la première effectuée en Afrique subsaharienne par le chef de la diplomatie chinoise depuis son entrée en fonction, reflète une nouvelle tendance: la coopération entre l'Afrique et les pays émergents, dont a fait partie la Chine, est en plein essor.
COLLABORATION DE PLUS EN PLUS ETROITE
Les sociétés minières indiennes étendent leurs activités en Zambie et en République démocratique du Congo, la Chine renforce ses investissements dans les infrastructures en Afrique, l'Arabie saoudite investit massivement dans l'agriculture, le Brésil intensifie les efforts visant à renforcer les liens avec les cultures et les ethnicités africaines...
Selon le rapport "Africa Attractiveness Survey 2013" du cabinet Ernst & Young, les investissements directs en Afrique par les pays émergents ont progressé de 20,7% au cours des cinq dernières années, contre 8,4% par les pays développés pendant la même période.
Aujourd'hui, de nombreux pays émergents d'Asie et d'Amérique latine deviennent de nouveaux partenaires de l'Afrique. Les puissances émergentes, dont les pays des BRICS, les pays du Golfe et la Turquie, sont devenues d'importants partenaires commerciaux de l'Afrique subsaharienne.
En 2012, les projets d'investissements directs étrangers en provenance des pays émergents ont représenté 25% du total des projets en Afrique, contre 19% en 2003, et se sont concentrés principalement sur les infrastructures et les services, a indiqué la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) dans un rapport publié en mars dernier.
Pour leur part, les pays émergents "sont des marchés qui peuvent offrir des opportunités à l'Afrique et qui continuent d'avoir un taux de croissance assez élevé", a indiqué à Xinhua la directrice du département Afrique du Fonds monétaire international (FMI), Antoinette Sayeh.
NOUVEAU MODELE DE COOPERATION
Du point de vue historique, les pays émergents et l'Afrique ont eu le même niveau de développement. Dans ce sens, les expériences des pays émergents sont plus instructives pour l'Afrique.
La coopération Sud-Sud permet à l'Afrique de faire face à certains de ses défis, tels que la pauvreté, le changement climatique, le manque d'infrastructures et la fuite des cerveaux. L'Afrique considère également cette coopération Sud-Sud comme un moyen efficace pour renforcer son droit de parole et sa position dans les affaires économiques et politiques internationales.
La forte demande dans les pays émergents pour les ressources et les matières premières a fait grimper les prix mondiaux des produits de base, ce qui donne un avantage comparatif à l'Afrique, tandis que la diversification des partenaires commerciaux a renforcé la capacité de l'Afrique à contrôler ses propres ressources.
Par ailleurs, les produits bon marché et de bonne qualité en provenance des marchés émergents ont grandement enrichi le marché africain, réduit dans l'ensemble les prix des produits de base, et amélioré efficacement les conditions de vie des populations.
En outre, les pays émergents ont fourni des aides et des prêts sous diverses formes pour atténuer la pénurie de fonds pour le développement de l'Afrique, permettant de diversifier les sources de financement externes du continent, et améliorant considérablement les infrastructures et l'environnement de l'investissement en Afrique.
La coopération entre les pays émergents et l'Afrique, qui diffère de celle entre l'Europe et l'Afrique, représente un nouveau modèle de relations mutuellement bénéfiques, a indiqué au Quotidien du peuple le professeur Kwaku à l'Université de Witwatersrand en Afrique du Sud.
Cette coopération donne une impulsion à la croissance économique en Afrique, et aide les pays africains à contrôler leur propre destin de développement et ainsi à devenir une force importante au sein de la communauté internationale, a-t-il estimé.
PARTENARIAT AVEC LA CHINE, UNE CLE POUR LA CROISSANCE
Avec une croissance de 5% en 2013 et de 6,2% en 2014, l'économie africaine devrait demeurer dynamique, selon le dernier rapport publié par le FMI. Parallèlement, au niveau continental, l'Afrique a fait preuve d'une résilience extraordinaire face à la crise économique mondiale.
Une des raisons pour cette "immunité" est la diversification des partenaires commerciaux dans les marchés émergents, a estimé Mme Sayeh, citant notamment la Chine, "qui devient le plus important partenaire commercial pour l'Afrique subsaharienne, et [...] constitue un grand marché pour les exportations de l'Afrique".
En effet, la Chine est le plus grand partenaire commercial de l'Afrique depuis 2009 et le continent africain est lui aussi devenu une source importante d'importations chinoises. Entre janvier et septembre 2013, la valeur des exportations chinoises vers l'Afrique a atteint 68,32 milliards de dollars, alors que la valeur des importations chinoises provenant d'Afrique s'est élevée à 88,07 milliards de dollars.
En plus des domaines traditionnels, tels que le secteur minier et les travaux de construction, les entreprises chinoises privées s'installent dans de nouveaux secteurs, tels que la fabrication, l'informatique, la culture, le tourisme et la protection de l'environnement, a fait savoir Wei Jianguo, vice-directeur du Centre chinois des échanges économiques internationaux et ancien vice-ministre chinois du Commerce.
Par ailleurs, il est à noter que de plus en plus d'entreprises chinoises implantées en Afrique ont choisi de mettre en place des usines, de transférer des technologies vers leurs sites, de fabriquer des produits primaires ou biens intermédiaires sur le terrain, et de créer davantage d'emplois pour les habitants locaux, a ajouté M. Wei.
Un point de vue partagé par Gerrishon Ikiara, professeur en relations internationales à l'Université de Nairobi au Kenya. "Les entreprises chinoises ont contribué à stimuler les économies africaines avec leurs technologies et leurs expériences en matière de gestion, en particulier dans le développement d'une économie verte et la réalisation d'une croissance inclusive", a fait remarquer M. Ikiara.