La Côte d’Ivoire a décidé de diversifier le choix de ses partenaires économiques. Il est vrai que les entreprises françaises ont toujours été présentes dans le pays, mais à la faveur de la crise ivoirienne, plusieurs d’entre elles ont marqué le pas. Le Gouvernement ivoirien qui veut aller très vite a ouvert les vannes à tous les partenaires, pourvu que le rapport qualité-prix prévale. Selon des informations, d’ici cinq ans ou plus, la Chine pourrait octroyer 5000 milliards de FCFA de prêts à la Côte d’Ivoire pour le financement de grands projets infrastructurels. Et cela à des taux préférentiels. Ce qui est actuellement un adjuvant pour le gouvernement ivoirien dans le choix de ses partenaires. Raison pour laquelle Kablan Duncan explique que les conditions sont très avantageuses pour la relance économique du pays. Quant à la majorité des prêts concessionnels, elle sera l’affaire d’Exim bank Chine. Ainsi dans le cadre de la relance post-crise et de la réalisation de nombreuses infrastructures socio-économiques en Côte-d’Ivoire, cette banque est présente pour le grand barrage hydro-électrique de Soubré, avec un financement sur 25 ans, à un taux d’intérêt de 2 à 3% et en accordant un différé de remboursement de quatre à cinq ans. Ce projet, en cours de réalisation dans le sud-ouest du pays, d’un coût de 331 milliards de francs CFA a été financé à hauteur de 85% par la banque publique de Chine et devrait permettre début 2018, après 56 mois de travaux, de relever le niveau de l’hydro- électricité et faire face à moindre coût à l’évolution de la consommation nationale et sous-régionale. Le barrage de Soubré constituant un ouvrage important pour assurer à moyen terme, un équilibre de l’offre et de la demande en électricité. Des milliards sont également prévus par la Chine pour la construction d’une voie ferrée entre la ville de Man, située non loin de la frontière guinéenne, et San Pedro, le second port du pays. La Chine finance également la réalisation de l’autoroute Abidjan/Grand Bassam. Elle est également partenaire financier pour l’approvisionnement en eau potable de la capitale à partir de la nappe de Bonoua. Dans le secteur agricole la Chine a aussi décidé de marquer son empreinte. En effet, une entreprise chinoise de l`agro-alimentaire va aider à la réalisation de 2 000 hectares de riz irrigué dans la sous-préfecture d`Anyama (banlieue d`Abidjan), à l`initiative du district autonome d`Abidjan. Et ce sera l’œuvre de Africa Invest.net, un géant chinois de l`agro-alimentaire. En tout cas, les entreprises chinoises sont très intéressées par le marché ivoirien au point de mener des discussions avec beaucoup plus de célérité. « Les groupes français ne peuvent pas rivaliser. En plus, on les voit souvent arriver tardivement sur les projets comme par exemple sur le futur train urbain d’Abidjan. Ils ont été moins vifs que les Coréens, avec qui ils vont peut-être s’associer», a souligné récemment Duncan. A en croire nos sources, l’Empire du Milieu pourrait être intéressé par les domaines pétrolier, minier. La Chine, par ses conditions avantageuses est aujourd’hui en train d’essaimer en Afrique afin de se positionner comme un partenaire de choix pour les nations de ce continent et ce n’est pas la Côte d’Ivoire qui n’en profiterait pas.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA
