Voici les vœux de nouvel an du président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), Charles Konan Banny aux Ivoiriens.
Chers compatriotes,
La fin de l’année 2013 a été marquée par deux événements capitaux qui revêtent le même caractère symbolique pour nous, habitants de la Côte d’Ivoire : la commémoration solennelle du vingtième anniversaire de la disparition du premier président de la Côte d’Ivoire indépendante et le rappel à Dieu de Nelson Mandela, le premier président de l’Afrique du sud multiethnique et multiculturelle. Félix Houphouët-Boigny et Nelson Mandela ont, l’un comme l’autre, apporté à leurs peuples respectifs la paix en s’appuyant sur le dialogue.
On ne peut comprendre l’hommage universel reçu par les deux hommes à leur mort sans se référer à la hauteur de vue qui les a amenés l’un et l’autre à oublier l’outrage subi pour tendre une main fraternelle à leurs adversaires d’hier, devenus leurs partenaires au grand rendez-vous de la communauté humaine.
L’important retour d’affection dont bénéficie notre feu président, ne s’explique pas autrement que par le culte qu’il a voué toute sa vie à la paix et au dialogue. L’histoire ayant étendu sa patine sur sa vision du monde et sur son action politique, les Ivoiriens s’en réclament tous aujourd’hui.
L’année 2014 nous offre la double image tutélaire de Félix Houphouët-Boigny et de Nelson Mandela pour servir notre mémoire et nous aider à nous frayer notre propre chemin vers l’objectif de la réconciliation et de la construction nationale.
Au cours de deux décennies de cheminement erratique, d’exaltation sectaire et de violence aveugle, des vies humaines ont été sacrifiées, le sang des habitants a été abondamment versé sur la terre nourricière de Côte d’Ivoire. Nous voici face à nous-mêmes, sommés de reconnaître ce que nous sommes en réalité et de choisir ce que nous voulons faire de notre commune destinée.
Dans cette quête difficile, nous pouvons nous inspirer avantageusement des leçons apprises de ces deux grands hommes. Nous devons obéir à deux exigences : l’administration d’une justice équitable pour les fautes et les violations commises, et l’acceptation de la justice pardonnante que la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation a été chargée de mettre en œuvre.
La réconciliation nationale ne consiste pas à se livrer à de chaudes effusions publiques. Les signes de la convivialité que recherchent les citoyens ne peuvent être que la conséquence de la recherche de la vérité. Pour nous réconcilier, nous devons comprendre ce qui nous est arrivé dans notre histoire récente. Seule la bonne appréhension des erreurs que nous avons commises peut nous aider à freiner la réédition des violences que nous avons connues et créer les conditions d’une nouvelle concorde.
A cet effet, les Commissions locales installées dans nos régions appellent les victimes des violations des droits de l’homme à se faire connaître et à faire leurs dépositions. L’ensemble des déclarations et des dépositions des victimes et des témoins servira à l’éclatement de la vérité et à l’organisation des réparations des préjudices. Les auteurs des violations et leurs victimes seront conviés au tribunal du pardon que la Cdvr est chargée d’organiser, selon les dispositions de l’ordonnance qui l’a instituée. L’objectif n’est pas de condamner, mais de mettre en œuvre le dialogue qui doit déboucher sur la reconnaissance de la faute par le “perpétrateur » et le pardon accordé par la victime. L’atmosphère apaisée qui en résultera créera les conditions d’une réconciliation durable des habitants de la Côte d’Ivoire.
Chers compatriotes,
Voici venu le moment où nous devons tous, dans un même élan, consentir un effort sublime pour envisager la grande introspection qui déclenchera la guérison. Où que nous soyons, quoi que nous ayons fait, inscrivons-nous résolument dans la phase de recherche de la vérité qui conditionne la réconciliation. Notre famille divisée ne retrouvera son unité d’antan que si nous nous engageons massivement dans la recherche de la vérité. Rechercher la vérité, ce n’est pas remuer le couteau dans la plaie. C’est au contraire aider la plaie à guérir sans risque de récidive.
Persuadé que nous répondrons nombreux à l’appel du devoir de vérité, je souhaite à tous une excellente année 2014 ! Cette année sera ce que nous en ferons. Elle sera celle de la réconciliation, si nous acceptons de reconstituer notre communauté humaine. Que 2014, voie la disparition des violations subies par les habitants de la Côte d’Ivoire ! Qu’une justice attachée à son devoir d’équité apporte à notre pays, le secours qu’il est en droit d’attendre !
Heureuse année 2014 dans une Côte d’Ivoire unie et réconciliée.
Charles Konan Banny
Chers compatriotes,
La fin de l’année 2013 a été marquée par deux événements capitaux qui revêtent le même caractère symbolique pour nous, habitants de la Côte d’Ivoire : la commémoration solennelle du vingtième anniversaire de la disparition du premier président de la Côte d’Ivoire indépendante et le rappel à Dieu de Nelson Mandela, le premier président de l’Afrique du sud multiethnique et multiculturelle. Félix Houphouët-Boigny et Nelson Mandela ont, l’un comme l’autre, apporté à leurs peuples respectifs la paix en s’appuyant sur le dialogue.
On ne peut comprendre l’hommage universel reçu par les deux hommes à leur mort sans se référer à la hauteur de vue qui les a amenés l’un et l’autre à oublier l’outrage subi pour tendre une main fraternelle à leurs adversaires d’hier, devenus leurs partenaires au grand rendez-vous de la communauté humaine.
L’important retour d’affection dont bénéficie notre feu président, ne s’explique pas autrement que par le culte qu’il a voué toute sa vie à la paix et au dialogue. L’histoire ayant étendu sa patine sur sa vision du monde et sur son action politique, les Ivoiriens s’en réclament tous aujourd’hui.
L’année 2014 nous offre la double image tutélaire de Félix Houphouët-Boigny et de Nelson Mandela pour servir notre mémoire et nous aider à nous frayer notre propre chemin vers l’objectif de la réconciliation et de la construction nationale.
Au cours de deux décennies de cheminement erratique, d’exaltation sectaire et de violence aveugle, des vies humaines ont été sacrifiées, le sang des habitants a été abondamment versé sur la terre nourricière de Côte d’Ivoire. Nous voici face à nous-mêmes, sommés de reconnaître ce que nous sommes en réalité et de choisir ce que nous voulons faire de notre commune destinée.
Dans cette quête difficile, nous pouvons nous inspirer avantageusement des leçons apprises de ces deux grands hommes. Nous devons obéir à deux exigences : l’administration d’une justice équitable pour les fautes et les violations commises, et l’acceptation de la justice pardonnante que la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation a été chargée de mettre en œuvre.
La réconciliation nationale ne consiste pas à se livrer à de chaudes effusions publiques. Les signes de la convivialité que recherchent les citoyens ne peuvent être que la conséquence de la recherche de la vérité. Pour nous réconcilier, nous devons comprendre ce qui nous est arrivé dans notre histoire récente. Seule la bonne appréhension des erreurs que nous avons commises peut nous aider à freiner la réédition des violences que nous avons connues et créer les conditions d’une nouvelle concorde.
A cet effet, les Commissions locales installées dans nos régions appellent les victimes des violations des droits de l’homme à se faire connaître et à faire leurs dépositions. L’ensemble des déclarations et des dépositions des victimes et des témoins servira à l’éclatement de la vérité et à l’organisation des réparations des préjudices. Les auteurs des violations et leurs victimes seront conviés au tribunal du pardon que la Cdvr est chargée d’organiser, selon les dispositions de l’ordonnance qui l’a instituée. L’objectif n’est pas de condamner, mais de mettre en œuvre le dialogue qui doit déboucher sur la reconnaissance de la faute par le “perpétrateur » et le pardon accordé par la victime. L’atmosphère apaisée qui en résultera créera les conditions d’une réconciliation durable des habitants de la Côte d’Ivoire.
Chers compatriotes,
Voici venu le moment où nous devons tous, dans un même élan, consentir un effort sublime pour envisager la grande introspection qui déclenchera la guérison. Où que nous soyons, quoi que nous ayons fait, inscrivons-nous résolument dans la phase de recherche de la vérité qui conditionne la réconciliation. Notre famille divisée ne retrouvera son unité d’antan que si nous nous engageons massivement dans la recherche de la vérité. Rechercher la vérité, ce n’est pas remuer le couteau dans la plaie. C’est au contraire aider la plaie à guérir sans risque de récidive.
Persuadé que nous répondrons nombreux à l’appel du devoir de vérité, je souhaite à tous une excellente année 2014 ! Cette année sera ce que nous en ferons. Elle sera celle de la réconciliation, si nous acceptons de reconstituer notre communauté humaine. Que 2014, voie la disparition des violations subies par les habitants de la Côte d’Ivoire ! Qu’une justice attachée à son devoir d’équité apporte à notre pays, le secours qu’il est en droit d’attendre !
Heureuse année 2014 dans une Côte d’Ivoire unie et réconciliée.
Charles Konan Banny