ABIDJAN - Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a entamé vendredi à Abidjan une tournée africaine qui l’emmènera également au
Mozambique et en Ethiopie, au moment où le ministre chinois des Affaires étrangères courtise également le continent.
Il s’agit de la première tournée africaine d’un chef de gouvernement japonais depuis huit ans.
Shinzo Abe, accueilli à l’aéroport d’Abidjan par le président Alassane Ouattara, accompagné de son épouse, s’était engagé à se rendre sur le continent lors d’un sommet Afrique-Japon en juin dernier, dans un contexte de concurrence exacerbée avec la Chine.
"Sous la direction du président Ouattara, votre pays a surmonté la crise et a repris la paix et la stabilité. Maintenant, on est en train de mener la réconciliation nationale", s’est félicité Shinzo Abe, après un entretien en privé avec le chef de l’Etat ivoirien.
La Côte d’Ivoire a connu une décennie de conflits politico-militaires, qui ont pris fin avec la crise postélectorale de 2010-2011, durant laquelle plus de 3.000 personnes ont péri.
"Avec beaucoup de succès, vous avez redressé votre économie, pour atteindre une croissance de 10%", a observé le Premier ministre japonais.
Les échanges nipo-ivoiriens ont "fait un bond en 2012" pour atteindre 100 milliards de francs CFA (152 millions d’euros), surtout des importations "en faveur du Japon", selon M. Ouattara.
"Abidjan est une porte d’entrée pour l’économie de l’Afrique de l’ouest. La Côte d’Ivoire (...) est sur le point de reprendre son rôle de locomotive de l’économie de l’Afrique de l’ouest", a observé M. Abe, avant de se rendre dans un grand hôtel d’Abidjan pour y rencontrer dix chefs de l’Etat ouest-africains.
Une cinquantaine de grands patrons japonais accompagnent le Premier ministre dans cette tournée, selon l’agence de presse Jiji. "Les entreprises japonaises ont un vif intérêt" pour l’Afrique de l’Ouest, un marché d’environ 300 millions de personnes, avait-il précédemment estimé.
Shinzo Abe a par ailleurs promis environ 90 millions de dollars (env 65,7 millions d’euros) d’aide pour la Côte d’Ivoire.
Alassane Ouattara a de son côté encouragé les compagnies japonaises à investir dans son pays. "Nous voulons que les entreprises japonaises reviennent", "la Côte d’Ivoire est un bon pays d’investissement aujourd’hui", a notamment affirmé le président ivoirien.
"Soutenir la croissance africaine"
Le Japon, 5e bailleur mondial avec une aide publique au développement de 10,6 milliards de dollars en 2011, selon l’OCDE, est engagé depuis des décennies en Afrique, où il finance notamment les missions de maintien de la paix.
Le 1er juin 2013, lors de la cinquième conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (Ticad), le Japon avait annoncé une aide publique de 10,6 milliards d’euros sur cinq ans pour l’Afrique, dans le cadre d’une enveloppe plus globale d’"aides publiques et privées" équivalente à 24,2 milliards d’euros pour "soutenir la croissance africaine".
"Le Japon doit renforcer ses liens avec l’Afrique. Vers le milieu du 21e siècle, sans aucun doute l’Afrique sera au coeur du développement, alors si nous n’y investissons pas maintenant, quand le ferons-nous?", s’était interrogé M. Abe.
Sa tournée intervient au même moment que celle du chef de la diplomatie chinoise Wang Yi, parti lundi pour l’Ethiopie, puis Djibouti, le Ghana et le Sénégal.
Les Chinois sont devenus en 2009 les premiers partenaires de l’Afrique, dont 13,5% du commerce extérieur se faisait alors avec la Chine, contre seulement 2,7% avec le Japon, d’après l’OCDE. Les échanges sino-africains ont plus que doublé depuis et la Chine, qui lorgne sur les ressources naturelles africaines, notamment le pétrole, a pris la deuxième place économique mondiale au Japon.
Alors que certains dénoncent un comportement jugé "prédateur" de la Chine en Afrique, M. Abe a estimé vendredi que le Japon souhaitait de son côté "contribuer aux bénéfices des communautés locales".
Il devrait annoncer au Mozambique un engagement de plus de 60 milliards de yens (577 millions de dollars, 423 millions d’euros) en prêts pour la construction d’autoroutes, puis 10 milliards de yens en Ethiopie pour la réalisation d’une centrale géothermique.
jf/sd/eb/jmc
Mozambique et en Ethiopie, au moment où le ministre chinois des Affaires étrangères courtise également le continent.
Il s’agit de la première tournée africaine d’un chef de gouvernement japonais depuis huit ans.
Shinzo Abe, accueilli à l’aéroport d’Abidjan par le président Alassane Ouattara, accompagné de son épouse, s’était engagé à se rendre sur le continent lors d’un sommet Afrique-Japon en juin dernier, dans un contexte de concurrence exacerbée avec la Chine.
"Sous la direction du président Ouattara, votre pays a surmonté la crise et a repris la paix et la stabilité. Maintenant, on est en train de mener la réconciliation nationale", s’est félicité Shinzo Abe, après un entretien en privé avec le chef de l’Etat ivoirien.
La Côte d’Ivoire a connu une décennie de conflits politico-militaires, qui ont pris fin avec la crise postélectorale de 2010-2011, durant laquelle plus de 3.000 personnes ont péri.
"Avec beaucoup de succès, vous avez redressé votre économie, pour atteindre une croissance de 10%", a observé le Premier ministre japonais.
Les échanges nipo-ivoiriens ont "fait un bond en 2012" pour atteindre 100 milliards de francs CFA (152 millions d’euros), surtout des importations "en faveur du Japon", selon M. Ouattara.
"Abidjan est une porte d’entrée pour l’économie de l’Afrique de l’ouest. La Côte d’Ivoire (...) est sur le point de reprendre son rôle de locomotive de l’économie de l’Afrique de l’ouest", a observé M. Abe, avant de se rendre dans un grand hôtel d’Abidjan pour y rencontrer dix chefs de l’Etat ouest-africains.
Une cinquantaine de grands patrons japonais accompagnent le Premier ministre dans cette tournée, selon l’agence de presse Jiji. "Les entreprises japonaises ont un vif intérêt" pour l’Afrique de l’Ouest, un marché d’environ 300 millions de personnes, avait-il précédemment estimé.
Shinzo Abe a par ailleurs promis environ 90 millions de dollars (env 65,7 millions d’euros) d’aide pour la Côte d’Ivoire.
Alassane Ouattara a de son côté encouragé les compagnies japonaises à investir dans son pays. "Nous voulons que les entreprises japonaises reviennent", "la Côte d’Ivoire est un bon pays d’investissement aujourd’hui", a notamment affirmé le président ivoirien.
"Soutenir la croissance africaine"
Le Japon, 5e bailleur mondial avec une aide publique au développement de 10,6 milliards de dollars en 2011, selon l’OCDE, est engagé depuis des décennies en Afrique, où il finance notamment les missions de maintien de la paix.
Le 1er juin 2013, lors de la cinquième conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (Ticad), le Japon avait annoncé une aide publique de 10,6 milliards d’euros sur cinq ans pour l’Afrique, dans le cadre d’une enveloppe plus globale d’"aides publiques et privées" équivalente à 24,2 milliards d’euros pour "soutenir la croissance africaine".
"Le Japon doit renforcer ses liens avec l’Afrique. Vers le milieu du 21e siècle, sans aucun doute l’Afrique sera au coeur du développement, alors si nous n’y investissons pas maintenant, quand le ferons-nous?", s’était interrogé M. Abe.
Sa tournée intervient au même moment que celle du chef de la diplomatie chinoise Wang Yi, parti lundi pour l’Ethiopie, puis Djibouti, le Ghana et le Sénégal.
Les Chinois sont devenus en 2009 les premiers partenaires de l’Afrique, dont 13,5% du commerce extérieur se faisait alors avec la Chine, contre seulement 2,7% avec le Japon, d’après l’OCDE. Les échanges sino-africains ont plus que doublé depuis et la Chine, qui lorgne sur les ressources naturelles africaines, notamment le pétrole, a pris la deuxième place économique mondiale au Japon.
Alors que certains dénoncent un comportement jugé "prédateur" de la Chine en Afrique, M. Abe a estimé vendredi que le Japon souhaitait de son côté "contribuer aux bénéfices des communautés locales".
Il devrait annoncer au Mozambique un engagement de plus de 60 milliards de yens (577 millions de dollars, 423 millions d’euros) en prêts pour la construction d’autoroutes, puis 10 milliards de yens en Ethiopie pour la réalisation d’une centrale géothermique.
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