Les Egyptiens se sont rendus aux urnes hier mardi 14 janvier et ce mercredi 15, pour se prononcer par référendum sur une nouvelle Constitution. Si le oui l'emporte comme le souhaite, le général Al Sissi le chef de l'armée, ce sera le retour par la grande porte des militaires aux affaires.
C'est une Constitution qui fait la part belle à l'armée égyptienne dont les pouvoirs sont davantage renforcés. La nouvelle loi fondamentale, a été surtout débarrassée des clauses introduites par les islamistes. Quant aux pouvoirs institutionnels notamment ceux du chef de l'exécutif, ils ont été peu retouchés. En soumettant ce projet au vote de ses concitoyens, le général Abdel Fattah al-Sissi, vice-Premier ministre, ministre de la Défense, et véritable homme fort de l'Egypte, voulait avant tout effacer les traces du régime de Mohamed Morsi, le président islamiste renversé par l'armée à la suite d'une révolte populaire en juillet 2013. Malgré l'appel des islamistes au boycott, la nouvelle Constitution rédigée par une commission nommée par le gouvernement intérimaire, mis en place lui-même par les militaires à la chute de Morsi, devait passer comme lettre à la poste. Bien qu'il reste actuellement l'homme le plus haï des pro- Morsi, Abdel Fattah al-Sissi est par contre très populaire au sein d'une grande partie des 53 millions des citoyens égyptiens qui sont appelés aux urnes. La gouvernance des islamistes a déçu nombre d'Egyptiens qui avaient pourtant massivement porté ce régime au pouvoir, après le renversement d'Hosni Moubarak. Aujourd'hui, ils ne sont plus nombreux, en dehors des Frères musulmans, dont est issu l'ancien président Morsi, à vouloir revivre l'aventure islamiste. Ironie du sort, les mêmes Egyptiens qui ont crié leur ras-le-bol et mis fin par une révolte populaire au règne de plus d'un demi siècle des militaires, préfèrent aujourd'hui confier leur sort aux militaires. La parenthèse islamiste marquée par une chute brutale des activités touristiques, grandes pourvoyeuses de devises du pays, la hausse du chômage et surtout l'incapacité du pouvoir civil à mettre fin à la vague de violences, a beaucoup déçu les Egyptiens. Le général al-Sissi et l'armée se présentent aujourd'hui comme les véritables sauveurs de l'Egypte, les seuls capable de redonner à cette puissance régionale, sa grandeur qui n'a cessé de décliner depuis l'arrivée des islamistes au pouvoir. Le patron de l'armée qui en est bien conscient, a annoncé qu'il sera candidat à la présidentielle de cette année, si le peuple et l'Armée le lui demandent. Après avoir pratiquement réussi à contenir la vague islamiste, l'armée a toutes les chances de reprendre les rênes du pays dans les six mois à venir, période prévue pour la présidentielle.
Charles d'Almeida
C'est une Constitution qui fait la part belle à l'armée égyptienne dont les pouvoirs sont davantage renforcés. La nouvelle loi fondamentale, a été surtout débarrassée des clauses introduites par les islamistes. Quant aux pouvoirs institutionnels notamment ceux du chef de l'exécutif, ils ont été peu retouchés. En soumettant ce projet au vote de ses concitoyens, le général Abdel Fattah al-Sissi, vice-Premier ministre, ministre de la Défense, et véritable homme fort de l'Egypte, voulait avant tout effacer les traces du régime de Mohamed Morsi, le président islamiste renversé par l'armée à la suite d'une révolte populaire en juillet 2013. Malgré l'appel des islamistes au boycott, la nouvelle Constitution rédigée par une commission nommée par le gouvernement intérimaire, mis en place lui-même par les militaires à la chute de Morsi, devait passer comme lettre à la poste. Bien qu'il reste actuellement l'homme le plus haï des pro- Morsi, Abdel Fattah al-Sissi est par contre très populaire au sein d'une grande partie des 53 millions des citoyens égyptiens qui sont appelés aux urnes. La gouvernance des islamistes a déçu nombre d'Egyptiens qui avaient pourtant massivement porté ce régime au pouvoir, après le renversement d'Hosni Moubarak. Aujourd'hui, ils ne sont plus nombreux, en dehors des Frères musulmans, dont est issu l'ancien président Morsi, à vouloir revivre l'aventure islamiste. Ironie du sort, les mêmes Egyptiens qui ont crié leur ras-le-bol et mis fin par une révolte populaire au règne de plus d'un demi siècle des militaires, préfèrent aujourd'hui confier leur sort aux militaires. La parenthèse islamiste marquée par une chute brutale des activités touristiques, grandes pourvoyeuses de devises du pays, la hausse du chômage et surtout l'incapacité du pouvoir civil à mettre fin à la vague de violences, a beaucoup déçu les Egyptiens. Le général al-Sissi et l'armée se présentent aujourd'hui comme les véritables sauveurs de l'Egypte, les seuls capable de redonner à cette puissance régionale, sa grandeur qui n'a cessé de décliner depuis l'arrivée des islamistes au pouvoir. Le patron de l'armée qui en est bien conscient, a annoncé qu'il sera candidat à la présidentielle de cette année, si le peuple et l'Armée le lui demandent. Après avoir pratiquement réussi à contenir la vague islamiste, l'armée a toutes les chances de reprendre les rênes du pays dans les six mois à venir, période prévue pour la présidentielle.
Charles d'Almeida