Tout commence le 29 septembre 2011, alors que le dénouement brutal de la crise, le 11 avril était encore frais dans les esprits, alors que le pays n’avait pas le niveau sécuritaire d’aujourd’hui et que le choc reçu par le camp Gbagbo n’était pas encore amorti. Ce jour-là, le Cnrd coalition pro-Gbagbo qui comprend aussi le Fpi rencontre le président Alassane Ouattara. Pascal Affi N’Guessan est en prison et c’est Miaka Ouretto et Laurent Dona Fologo qui conduisaient conjointement la délégation Cnrd / Fpi. Un mémorandum contenant la plateforme de revendications a été remis au président de la République qui s’était engagé à en étudier les thèmes et apporter les réponses idoines. Depuis cette date on ne peut pas dire que rien n’a été fait puisqu’une première vague de prisonniers sera libérée en novembre 2011 puis une deuxième, en 2012 et la troisième, le 5 août 2013 qui, comprend le président du Fpi, Pascal Affi N’guessan. Quand il prend fonction le 7 septembre 2013, l’ex-prisonnier de Bouna ne tarde pas à imprimer sa marque avec une revendication toute trouvée : les états généraux de la république. Le Fpi a désormais un maître, celui en qui le « gardien du temple » Aboudrahamane Sangaré trouve des qualités et la capacité pour diriger le parti laissé par Laurent Gbagbo. Président de ce parti depuis 2001, Affi N’Guessan avait l’entière confiance de Laurent Gbagbo Président de la République. Aucune décision majeure ne pouvait être prise sans l’avis d’Affi N’Guessan, même si Laurent Gbagbo, arrondissait souvent les angles en ne suivant pas à la lettre, les positions du Fpi sur Guillaume Soro, le dialogue direct notamment. Affi N’Guessan était comme le pont qui menait à Laurent Gbagbo dans l’appareil du Fpi. Les différends internes se réglaient d’abord chez lui. On l’a ainsi vu en première ligne dans la guéguerre Koulibaly-Tagro à propos des places à l’Ecole de Police. Quand survient la crise postélectorale, c’est encore Pascal Affi N’guessan que choisit Laurent Gbagbo pour le représenter à Addis Abeba en Ethiopie en mars 2011 au conclave des chefs d’Etat du panel qui, a scellé définitivement le sort du champion de la Lmp. Affi N’Guessan a donc des états de services.
Président intérimaire, Sylvain Miaka Ouretto avait des compétences liées et ne semblait pas être maître de ses décisions, même quand la convention qu’il organisait, lui donnait une certaine légitimité. Avec sa méthode et son tempérament, Miaka Ouréto était certes un interlocuteur, mais tout de même un interlocuteur amoindri, n’ayant pas un total pouvoir de décision. La libération de Affi N’Guessan changera la donne. Et c’est lui-même qui en fait un petit commentaire le 7 janvier dernier au Qg de son parti à Attoban : ‘’Maintenant on nous invite, les gens viennent vers nous. Des gens qui ne sont pas importants, est-ce qu’on peut venir vers eux ?’’. Une façon de dire que les choses bougent dans le bon sens. Ce qu’il décrit par la formule optimiste « le pouvoir marche vers nous ». Désormais président à 100 % du Fpi (mais pas encore candidat à 100 %) Affi N’Guessan peut prendre des décisions, orienter, anticiper et ordonner. Et, assumer devant le congrès, la ligne et les stratégies préconisées. Avec son arrivée, il est désormais rare que des cadres du Fpi livrent une opinion à un journaliste sur des questions spécifiques. Ils vous demanderont toujours d’appeler Affi N’Guessan. Y’a-t-il un pilote dans l’avion ? Pour un militant du Fpi, Pascal Affi N’Guessan est le pilote et il est à la manœuvre. ‘’Et depuis qu’il est là, en dépit des récriminations du camp adverse, il avance bien sur tous les dossiers : la réconciliation, le dialogue avec le gouvernement, la remobilisation. ‘’Ils peuvent ne pas l’aimer mais nous, il nous convient’’, argumente-t-il. Aujourd’hui bien qu’il réclame les états généraux, le président du Fpi est disposé à poursuivre le dialogue avec le gouvernement. C’est d’ailleurs lui qui pour la première fois a conduit, avant-hier mercredi 15 janvier 2014, la délégation du Fpi à la primature comme l’avait déjà fait Miaka Ouretto, à plusieurs reprises. Et on ne peut pas dire qu’il n’a pas marqué de points puisque, d’un côté comme de l’autre, les positions ont commencé à fléchir. Sur les dossiers brûlants, on a abandonné d’un côté comme de l’autre, le ‘’non’’ catégorique pour un autre ton : « on verra ». « Un pas, encore un pas et tenez, chaque pas gagné », a dit le poète. En dépit des propos fracassants du président du Fpi visant à rassurer la base et à consolider son autorité, le gouvernement qui semblait ne pas apprécier les hésitations et le manque de fermeté de la direction intérimaire du Fpi sur certaines questions et étapes passées du dialogue politique, semble désormais apprécier la nouvelle donne. La présence et le retour d’Affi N’Guessan ont manifestement fait la différence dans la reprise du dialogue et, pourraient fermement changer la donne, pour faire avancer le processus, dans la dignité, la responsabilité, mais aussi dans la dignité et l’intégrité des deux parties. Il revient aux militants et partisans des deux camps (Fpi et gouvernement) de faire preuve de sérénité, de discipline et de manifester confiance à l’égard de leurs leaders en évitant de poser des actes, de dire des paroles pouvant contrarier la normalisation, et la décrispation en cours. La fumée blanche n’est pas encore sortie, mais assurément la montagne n’a pas du tout accouché d’une souris. To be continued.
Charles Kouassi et S.Debailly
Président intérimaire, Sylvain Miaka Ouretto avait des compétences liées et ne semblait pas être maître de ses décisions, même quand la convention qu’il organisait, lui donnait une certaine légitimité. Avec sa méthode et son tempérament, Miaka Ouréto était certes un interlocuteur, mais tout de même un interlocuteur amoindri, n’ayant pas un total pouvoir de décision. La libération de Affi N’Guessan changera la donne. Et c’est lui-même qui en fait un petit commentaire le 7 janvier dernier au Qg de son parti à Attoban : ‘’Maintenant on nous invite, les gens viennent vers nous. Des gens qui ne sont pas importants, est-ce qu’on peut venir vers eux ?’’. Une façon de dire que les choses bougent dans le bon sens. Ce qu’il décrit par la formule optimiste « le pouvoir marche vers nous ». Désormais président à 100 % du Fpi (mais pas encore candidat à 100 %) Affi N’Guessan peut prendre des décisions, orienter, anticiper et ordonner. Et, assumer devant le congrès, la ligne et les stratégies préconisées. Avec son arrivée, il est désormais rare que des cadres du Fpi livrent une opinion à un journaliste sur des questions spécifiques. Ils vous demanderont toujours d’appeler Affi N’Guessan. Y’a-t-il un pilote dans l’avion ? Pour un militant du Fpi, Pascal Affi N’Guessan est le pilote et il est à la manœuvre. ‘’Et depuis qu’il est là, en dépit des récriminations du camp adverse, il avance bien sur tous les dossiers : la réconciliation, le dialogue avec le gouvernement, la remobilisation. ‘’Ils peuvent ne pas l’aimer mais nous, il nous convient’’, argumente-t-il. Aujourd’hui bien qu’il réclame les états généraux, le président du Fpi est disposé à poursuivre le dialogue avec le gouvernement. C’est d’ailleurs lui qui pour la première fois a conduit, avant-hier mercredi 15 janvier 2014, la délégation du Fpi à la primature comme l’avait déjà fait Miaka Ouretto, à plusieurs reprises. Et on ne peut pas dire qu’il n’a pas marqué de points puisque, d’un côté comme de l’autre, les positions ont commencé à fléchir. Sur les dossiers brûlants, on a abandonné d’un côté comme de l’autre, le ‘’non’’ catégorique pour un autre ton : « on verra ». « Un pas, encore un pas et tenez, chaque pas gagné », a dit le poète. En dépit des propos fracassants du président du Fpi visant à rassurer la base et à consolider son autorité, le gouvernement qui semblait ne pas apprécier les hésitations et le manque de fermeté de la direction intérimaire du Fpi sur certaines questions et étapes passées du dialogue politique, semble désormais apprécier la nouvelle donne. La présence et le retour d’Affi N’Guessan ont manifestement fait la différence dans la reprise du dialogue et, pourraient fermement changer la donne, pour faire avancer le processus, dans la dignité, la responsabilité, mais aussi dans la dignité et l’intégrité des deux parties. Il revient aux militants et partisans des deux camps (Fpi et gouvernement) de faire preuve de sérénité, de discipline et de manifester confiance à l’égard de leurs leaders en évitant de poser des actes, de dire des paroles pouvant contrarier la normalisation, et la décrispation en cours. La fumée blanche n’est pas encore sortie, mais assurément la montagne n’a pas du tout accouché d’une souris. To be continued.
Charles Kouassi et S.Debailly