La nouvelle a du causé un véritable séisme dans le Gbagboland. Celle-là surtout a du faire très mal, car on ne s’y attendait certainement pas. Marcel Gossio est rentré depuis hier en Côte d’Ivoire, après près de trois ans d’exil. C’est la déroute totale dans le dispositif stratégique du Front populaire Ivoirien. Un pan entier du mur s’est écroulé avec la rentrée au pays de Marcel Gossio. L’épouvantail et principal moyen de chantage qu’Affi et ses camarades brandissaient à tout vent, pour se faire peur et faire peur à leurs camarades partis en exil dès les premiers éclats d’obus de la crise postélectorale, est aujourd’hui, à la limite, désuète. Car l’un des ténors, pour ne pas dire le plus gros financier des jeunes patriotes, qui ont semé la désolation et endeuillé des milliers de familles au cour de la crise postélectorale qui a fait plus trois mille morts, est rentrée à Abidjan sans qu’il ne soit inquiété. « Je suis resté en exil pendant trois ans durant. C’est une joie immense de retrouver son pays et de retrouver ses amis. Je suis parti en exil suite à la crise postélectorale pour des problèmes de sécurité. Mais, je constate aujourd’hui que l’environnement sociopolitique est apaisé. Le gouvernement a posé des actions qui, je pense, montrent sa volonté d’aller à l’apaisement, à la sécurité et à la réconciliation. Le Chef de l’Etat lui-même a lancé un appel aux exilés pour retourner au pays en leur donnant des garanties que leur retour sera sécurisé », a dit à sa descente d’avion, l’ancien directeur général du Port Autonome d’Abidjan. Avec ce retour, le parti qui s’évertue envers et contre tous à brasser l’imaginaire et fausse réalité d’une Côte d’Ivoire invivable où les pro-Gbagbo seraient persécutés, malmenés au quotidien, se voit retiré son principal fonds de commerce. L’argument saugrenu de l’insécurité indescriptible et de course poursuite derrière les prétendus pro-Gbagbo dès qu’ils foulent le sol ivoirien qu’entretenaient les Apparatchiks du Front Populaire s’est évanouie. L’obstacle du retour des exilés qui fragilisait la cohésion sociale et la réconciliation nationale est aujourd’hui franchi. Les ténors sont rentrés sans être inquiétés, ce n’est pas les bras-cassés et autres feuilles mortes qui se disent exilés qui le seront. La question du retour des exilés comme revers à la consolidation de la cohésion sociale est visiblement aujourd’hui une mayonnaise en totale déconfiture.
Moussa Keita
Moussa Keita