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Société Publié le samedi 18 janvier 2014 | Nord-Sud

Elue présidente des femmes de l’Udpci: Fara Soro ou Karakoro, c’est la même femme

Elle se prête volontiers à l’exercice de l’autobiographie. A la demande de votre quotidien, la toute nouvelle présidente des femmes de l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (Udpci) a bien voulu parler d’elle-même.

Elle a sa façon à elle de s’annoncer : « Je m’appelle Mme Coulibaly Soro Fara alias Karakoro !». Le portrait de la semaine présente la nouvelle présidente des femmes de l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (Udpci). Celle qui remplace à ce poste Céline Dié Bonao a été élue le vendredi 19 décembre 2013 à Yamoussoukro, lors du congrès de son parti. Elle a été installée, le samedi 11 janvier, au siège de l’Union, à Cocody-Angré, dans la capitale économique ivoirienne. Sa conseillère en communication, Nina Baï, connaît l’histoire du pseudo. « Elle a été révélée, confie-t-elle, par le grand meeting qu’elle a organisé à Karakoro ». Une commune dont Fara dirige la Coordination pour le compte de sa famille politique. De sources proches de la direction de l’Udpci, voilà huit ans qu’elle défend, dans le Nord, les couleurs arc-en-ciel du parti de Robert Guéi. « Au mois d’avril, j’ai été candidate à la mairie de ma commune, un fief du Rdr où je n’ai certes pas gagné, mais j’ai obtenu 25% des suffrages», justifie-t-elle sa légitimité. Elle est arrivée à l’Udpci par le canal d’un réseau d’enseignants, le Réa. La pédagogue en était la présidente en 2005, à Bouaké. Enseignante de formation donc, elle a été institutrice puis éducatrice, depuis 2006, au Lycée TSF de Bouaké. « Quand j’étais au CM1, j’ai été marquée par ma maîtresse. Elle est aujourd’hui à la retraite et vit à Korhogo. C’était la première fois qu’une femme m’enseignait ; ça m’a marquée. C’est ainsi que j’ai décidé de faire comme elle. Je voulais enseigner au cycle secondaire, mais j’ai dû écourter mes études après le Bac », résume-t-elle son passé scolaire. Fonctionnaire depuis seize ans, la littéraire qu’elle est prépare une maîtrise en Lettres modernes. « Elle est une femme de caractère, qui fait tout pour obtenir ce qu’elle veut », témoigne Awa Soro, sa cadette, quinzième d’une famille de 18 enfants dont 7 garçons. Fara est l’aînée de cette fratrie éduquée par trois coépouses.

« Je ne peux condamner la polygamie. Celui qui arrive chez nous ne saura pas que nous sommes de mères différentes. Le vieux, paix à son âme, a prôné la cohésion et la fraternité », affirme-t-elle, souriante. « Les enfants, c’est Dieu qui donne », concède cette mère de trois enfants dont la plus grande se nomme Lydie Soro, la vingtaine révolue. Comme celle-ci, Fana Soro, une autre frangine, fait observer que son aînée est « une bonne mère ». Elle est leur tutrice depuis qu’elle les a recueillies à Bouaké. Là-bas, la cour familiale est située au quartier Air France II. Si Mme Coulibaly aime se faire entourer, elle déteste l’hypocrisie, a-t-on appris d’une de ses collègues. Curieusement, Fara peut tolérer un certain mensonge. « Le laisser ? Le laisser à cause du mensonge ? Je ne peux pas laisser mon mari pour le mensonge », avoue-t-elle. Pour cause, « il y a des mensonges utiles, et on ne divorce pas comme ça ! ». Cet argument est vraisemblablement le secret de ses 26 ans d’union. « Je pèse beaucoup… », ainsi madame se garde de dire son poids.

Cependant, elle révèle volontiers sa taille, 1, 60 mètre. Le mariage, elle en tire d’importantes leçons : « A chaque foyer ses problèmes. Il faut savoir les aborder avec tact et privilégier la communication ». Dans ce domaine, elle préfère les conseils. Ils régulent la vie, pense Mme Coulibaly. Pourtant, à première vue, elle n’est pas gaie. Elle a tout l’air d’une personne triste : un teint noir, une mine fermée, le sourire bref et discret. Le préjugé est permis ! Et elle-même pardonne à ceux qui pensent ainsi. « Très souvent, se défend-elle, dès les premiers moments, les gens ont du mal à me cerner. Ils se disent que je suis timide. Mais quand ils s’approchent de moi, ils se rendent compte que je suis une âme sensible, très proche de l’être humain ». En tout cas, la communion avec les autres lui a permis d’apprendre, outre la sincérité, à développer en elle le sentiment de la franchise.
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