Ce n’est pas une injustice ! Encore moins une opération ‘’trompe l’œil’’. Le souci du Président Ouattara en décidant de la revalorisation et du déblocage des salaires est de restaurer non seulement la dignité des fonctionnaires mais « également de parvenir à la longue à une nouvelle grille salariale». Certes, lors de son adresse à la nation ivoirienne, le Président de la République a indiqué que les salaires des fonctionnaires connaîtront une revalorisation ainsi que le déblocage des avancements bloqués depuis 1988. Ce, avec effets financiers sur une période de cinq ans. Et 137 milliards FCFA ont été mobilisés sur le budget 2014 pour régler ces problèmes de salaires. Mais à la pratique, ce sont seulement 38.680 fonctionnaires qui sont concernés par le déblocage de salaires pour un montant de 23,4 milliards FCFA. Et l’enveloppe réservée pour ce déblocage et la revalorisation salariale est estimée à 78,9 milliards FCFA. Mais les fonctionnaires du secteur Education/ Formation, secteur de la santé, les Eaux et Forêts, les Magistrats, ne sont pas concernés par cette revalorisation et le déblocage indiciaire. Loin d’être une exclusion, le Gouvernement a estimé que des engagements actés, relatifs au profil de carrière ont été pris avec des différents corps de métiers depuis 2007 dont 50% des effets financiers de ce profil de carrière ont été payés sous l’ancien régime. Etant entendu que l’Etat est une continuité, et le gouvernement Ouattara pour éviter l’embrasement du front social, a payé 25 des 50 % restants à fin mars 2013 avec rappel des mois de janvier et février 2013. Les 25 % restants seront payés sur le budget 2014 fin janvier 2014. Portant ainsi le taux de réalisation de ces engagements actés à 100 %. Selon des indiscrétions, le Gouvernement estime qu’il y a déjà eu une amorce de revalorisation des salaires de ces différents corps susmentionnés. Quand bien même certains fonctionnaires affirment que le paiement des 25 % restants répond à la réparation d’une injustice. Les 25% en réalité ne sont pas insignifiants comme certains veulent croire. Ils varient en fonction des grades et de l’ancienneté. Il faut noter qu’avec les 75 % (taux de réalisation des effets financiers du profil de carrière), certains enseignants se sont retrouvés avec 30.000 FCFA, 80.000 FCFA voire 100.000 FCFA sur leurs salaires mensuels. En clair, avec la réalisation de 100% de paiement des effets financiers, les fonctionnaires du secteur Education / Formation bénéficieront d’une hausse significative sur leurs salaires. Et si le Gouvernement appliquait encore une revalorisation de 12 % sur les salaires, selon des sources, cela pèserait davantage sur le budget actuel. Le secteur de la santé n’a pu bénéficier des 12 % de revalorisation, car les indices des cadres supérieurs de la santé et des techniciens de la santé (infirmiers, sages-femmes, …) sont passés respectivement à 400 points et 150 points. Soit une hausse moyenne de 78.492 FCFA et 381.000 FCFA maximum. Et l’Etat doit faire face au paiement des arriérés des indemnités, cumulant 48 mois sur 50 % des indemnités depuis janvier 2009. Puis 12 mois des 25% des indemnités depuis janvier 2013. Ce sont tous ces efforts déployés, semble t-il par le l’Etat de Côte d’Ivoire, que ces secteurs n’ont pu bénéficier de la revalorisation salariale et du déblocage indiciaire. Surtout que le déblocage est un processus qui va s’étendre sur cinq ans, l’Etat a décidé de le prendre en compte sur les budgets à venir.
Anzoumana Cissé
Anzoumana Cissé