Elles sont très remontées contre le président Alassane Ouattara qui, de leur avis, n’a pas encore été reconnaissant des préjudices qu’elles ont subis pour porter son régime au pouvoir. Elles, ce sont les victimes de la crise postélectorale de 2011 membres du Collectif des Victimes en Côte d’Ivoire (Cvci) présidé par M. Issiaka Diaby. Réunies le vendredi 24 janvier 2014 à la salle Emmanuel Dioulo de l’hôtel du district du Plateau pour le lancement d’une pétition contre la libération de l’ex-président Laurent Gbagbo, détenu à La Haye. Ces victimes ont crié leur exaspération et leur colère face au mépris du régime Ouattara à leur égard. Sept témoignages de victimes ou de parents de victimes ont ponctué cette rencontre avant le lancement de la pétition proprement dite. Ainsi, se sont succédés au micro, Kanhou Kouassi, Doumbia Abdoulaye présenté comme le chef central du quartier Mami Faitai, l’imam Camara Abdoulaye, l’étudiante Kouamé Akissi, N’dédé Romaric, Touré Tiéma et Koné Naminata. Tous, dans leur plaidoyer ont condamné et interpellé le pouvoir afin qu’il prenne en charge les victimes ou leurs parents devenus vulnérables par la perte de leurs proches. Ils ont, en outre, déploré le fait que l’attention du président Ouattara soit plus portée sur les pro-Gbagbo exilés au lieu de s’investir à la réhabilitation matérielle, morale et psychologique des victimes qu’ils sont. « Nous avons été victimes de la barbarie de l’ex-régime. Nous avons eu des malheurs à cause du président Ouattara. Mais, aujourd’hui, ce sont ces assassins qui sont devenus ses amis. Il prend des milliards pour aller les chercher en exil. Il construit des infrastructures, c’est bien, mais qu’il ne nous oublie. S’il veut être réélu en 2015, il ne doit pas nous oublier », a averti Doumbia Abdoulaye dont la position est renforcée par son successeur au pupitre, l’Imam Camara : « Nos parents ont été tués et aujourd’hui, il y a des gens qui créent des Ong en notre nom et bénéficient de l’appui des autorités pendant que nous, les vraies victimes, nous sommes laissés-pour-compte. La réconciliation doit certes se faire, mais elle doit se faire dans la vérité », a-t-il soutenu.
‘’La Côte d’Ivoire doit émerger avec les victimes’’
Le président du Cvci, Issiaka Diaby est allé dans le même sens que les victimes en invitant non seulement la Cour pénale Internationale à la confirmation des charges contre l’ex-président pour rendre justice aux victimes mais aussi, les autorités ivoiriennes sont invitées à prioriser la prise en charge des victimes. « Ces pétitions permettront aux victimes de matérialiser leur opposition à la libération de Laurent Gbagbo et d’autre part, sera jointe à ces pétitions une demande de participation des victimes et parents des victimes n’ayant pas participé aux procédures à l’encontre de Laurent Gbagbo à la Cpi. (…). On ne peut pas nous dire trois ans après la crise que la Côte d’Ivoire n’a pas les moyens pour s’occuper des victimes. Si la Côte d’Ivoire doit émerger, c’est avec les victimes. Ceux qui sont en exil, en réalité, ils n’ont pas de problèmes avec le pouvoir, c’est plutôt avec leurs voisins et leurs collègues de maisons ou de travail qu’ils ont des problèmes. Donc, que l’Etat nous apaise. Messieurs, les décideurs, donnez-nous un peu de notre dignité », a plaidé Issiaka Diaby.
L.Barro
‘’La Côte d’Ivoire doit émerger avec les victimes’’
Le président du Cvci, Issiaka Diaby est allé dans le même sens que les victimes en invitant non seulement la Cour pénale Internationale à la confirmation des charges contre l’ex-président pour rendre justice aux victimes mais aussi, les autorités ivoiriennes sont invitées à prioriser la prise en charge des victimes. « Ces pétitions permettront aux victimes de matérialiser leur opposition à la libération de Laurent Gbagbo et d’autre part, sera jointe à ces pétitions une demande de participation des victimes et parents des victimes n’ayant pas participé aux procédures à l’encontre de Laurent Gbagbo à la Cpi. (…). On ne peut pas nous dire trois ans après la crise que la Côte d’Ivoire n’a pas les moyens pour s’occuper des victimes. Si la Côte d’Ivoire doit émerger, c’est avec les victimes. Ceux qui sont en exil, en réalité, ils n’ont pas de problèmes avec le pouvoir, c’est plutôt avec leurs voisins et leurs collègues de maisons ou de travail qu’ils ont des problèmes. Donc, que l’Etat nous apaise. Messieurs, les décideurs, donnez-nous un peu de notre dignité », a plaidé Issiaka Diaby.
L.Barro