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Necrologie Publié le samedi 1 février 2014 | Le Democrate

Pharmacopée : L’hommage de Joël N’Guessan à Assi Aké

C’est avec une grande émotion que j’ai appris le décès du Pr Assi Aké, Chercheur botaniste. Ceux qui me connaissent peuvent être surpris que j’écrive aujourd’hui au sujet d’un universitaire chercheur, qualifié d’éminent chercheur par ses pairs. Oui ! Il peut arriver que les politiques s’intéressent à autre chose qu’à la politique. D’ailleurs, je fais remarquer que ceux de la génération qui précèdent la nôtre avaient d’autres talents et compétences avant de s’inviter dans le marigot politique.

Nous l’oublions souvent et c’est dommage ! C’est sous nos cieux, et par la faute de nos diverses turpitudes, que l’on vient à la politique avec pour seul talent l’art et la science des intrigues politiciennes. Bref ! Pour une fois laissons la politique et revenons-en au Pr Assi Aké.

J’ai eu la chance de rencontrer à deux reprises en août et octobre 2013, le Pr Assi. La première fois, c’était à son bureau au jardin botanique de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody Abidjan. Et la seconde fois, c’était à sa fondation, l’Institut Aké Assi, sise à Yopougon. C’est à ma demande que ces deux rencontres se sont déroulées. Je voulais en savoir un peu plus sur le « Moringa Oleifera », une plante aux multiples vertus, l’arbre de vie ou « miracle tree » comme le nomment les Anglais.

Lors de notre première rencontre, cela s’est produit dans la matinée du 06 août 2013, j’ai été comblé au-delà de mes espérances. Non seulement il m’a amplement renseigné sur l’arbre de Moringa, mais il m’a instruit sur les grandes familles de milliers de plantes tropicales qui constituent la richesse botanique de notre continent africain.

A la fin de notre entretien, il m’a fait l’honneur et l’amitié de me dédicacer quelques exemplaires de ses nombreux ouvrages et publications. J’ai été impressionné par la multitude d’expériences qu’il a accumulées en plus de 60 ans de vie dans les sciences botaniques. Le recueil de ses publications, un ouvrage de plusieurs dizaines de pages, ses centaines de communications lors des séminaires et colloques, aussi bien en Côte d’Ivoire que sur tous les continents du monde entier, ses milliers de pages d’herbiers qu’il a su conserver dans des conditions parfois difficiles et délicates, attestent de sa stature de grand savant. Lors de ma visite à sa fondation, j’ai définitivement compris que le Professeur avait fait l’option de consacrer sa vie et ses biens à la recherche botanique. Il vivait avec, pour et par la botanique.

Je ne sais pas si quelqu’un lui a connu une passion que la botanique. Il était heureux de l’intérêt que je portais à ce qu’il faisait. Il caressait avec beaucoup de délicatesse toutes les plantes qu’il me montrait dans son jardin en m’expliquant leurs vertus médicinales. J’étais émerveillé de constater qu’il existe encore en Côte d’Ivoire de grands savants, des hommes ayant une passion et un amour profond pour cette nature luxuriante que le bon Dieu nous a généreusement donné et dont l’on se sert peu.

Professeur, ces deux rencontres que j’ai eues avec vous m’ont permis de comprendre que, si en Côte d’Ivoire nous avons la volonté politique et que nous posons des actes concrets, nous pourrions très rapidement remplacer près de 75% de nos médicaments dans les pharmacies et les centres de santé par des produits fabriqués à partir de nos plantes.

Professeur, je t’avais promis de rencontrer le Ministre des Infrastructures Economiques afin de lui soumettre ton désir de voir la route qui mène à ta fondation re-profilée voire bitumée.
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