La Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) était en ébullition hier vers 9 heures. Et pour cause, les détenus du bâtiment B ont refusé de se soumettre à la fouille de leurs cellules. Il s’agit d’une opération de sécurisation qui se déroule tous les mercredis, a précisé le régisseur de la Maca. Ainsi, ces prisonniers ont bruyamment manifesté leur colère face à l’autorité pénitentiaire. La situation a vite dégénéré. Selon les témoignages, pendant les échauffourées entre les prisonniers et les gardes pénitentiaires, ces derniers ont usé de leurs armes à feu. Les geôliers ont été appuyés par des détachements de l’escadron de gendarmerie de Yopougon, des Forces républicaines de Côte d’Ivoire basées à la caserne de la Brigade anti-émeute (Bae) et des Casques bleus du contingent jordanien. Tout ce beau monde, armes au poing, quadrille le périmètre du pénitencier pour empêcher d’éventuelles évasions. Pendant ce temps, des tirs de sommation ont été faits à l’intérieur de la cour par les geôliers pour ramener le calme dans les cellules de ce bâtiment qui abrite des détenus de second degré. C’est dans cette cohue totale que deux bagnards ont été blessés par balles. Il s’agit de Bochau Léon, incarcéré depuis le 27 décembre dernier pour les faits d’escroquerie et de Bouabré Jean-Baptiste. Ils ont été évacués d’urgence au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Yopougon. Bochau Léon a succombé à la suite de ses blessures, à l’hôpital. Lors de cette mutinerie, neuf gardes pénitentiaires ont été également blessés à l’arme blanche. Il s’agit des sergents Yapo Constant (double fracture de la jambe), Traoré Arouna, de Tokoun Etienne, Coulibaly Abou, Sylla Aboubacar, Brou Tan Moïse, Coulibaly Adama, Yié Djémao Jean-Claude et Oulaï Benjamin. Ces surveillants ont été transportés au Chu de Yopougon pour recevoir les soins appropriés. «L’ordre a été rétabli. Il s’agissait d’une opération régulière de fouille du bâtiment. Pour des raisons qu’on ignore pour l’heure, les détenus se sont opposés à cette action. Ils ont menacé de s’attaquer aux gardes. Ceux-ci ont utilisé leurs armes à feu en tirant en air pour les dissuader. Malheureusement, deux prisonniers ont été blessés dont l’un est mort après son évacuation, au Chu de Yopougon. L’ordre est revenu dans la prison », nous a confié Koné Kléban, régisseur de la Maca, en ajoutant qu’une enquête a été ouverte pour démasquer les instigateurs de la révolte.
Ouattara Moussa
Ouattara Moussa