Le mandat de la Cdvr a été reconduit. Que reste-t-il à faire dans le chantier de la réconciliation des Ivoiriens ?
J’entends très bientôt m’adresser aux Ivoiriens pour leur dire ce que l’ordonnance prescrit, en d’autres termes, ce qui reste à faire. Mais, il est quand même bon que nous l’expliquions aux citoyens. Parce que nous avons besoin de la participation de tous, conformément à ce que nous avons dit, dès le départ : c’est un processus participatif. Lorsque nous avons remis notre rapport au chef de l’Etat, nous n’avons pas manqué de lui faire le point de ce que nous avons réalisé, conformément au plan d’actions et de lui dire que nous avons pu achever les tâches que nous avions programmées. En particulier, il nous reste à terminer ce que nous avons appelé la phase de recherche de la vérité. En d’autres termes, qui a fait quoi et comment nous allons identifier les auteurs ? Comment nous allons entendre les victimes et quelle politique de réparation proposer? Je vous signale que nous avons un fichier de près de soixante mille victimes et il y en a encore. C’est sur le fichier qui est là que nous allons travailler pour ouvrir des centres d’écoute pour les entendre sur toute l’étendue du territoire de Côte d’Ivoire. Cet après-midi (hier, ndlr) j’ai eu une séance de travail avec mes collaborateurs pour arrêter le mode opératoire. Des centres d’écoute vont nous permettre de nous engager dans ce processus de recherche de la vérité, pour aboutir à la partie qui nous intéresse le plus: la justice transitionnelle, pas de justice pénale. On ne peut pas (réconcilier, ndlr) le faire sans justice. La justice, c’est que les auteurs aient le courage de reconnaître les actes qu’ils ont commis et que nous ayons la compassion vis-à-vis des victimes, reconnues comme telles et qu’elles acceptent de pardonner dès lors qu’un plan de réparation sera proposé. Et qu’en fin de compte, nous obtenions le pardon de tous pour que plus jamais cela ne se reproduise en Côte d’Ivoire. C’est cela qu’il nous reste à faire dans l’ordonnance qui prolonge le mandat de la Commission pour dix mois. Je pense que d’ici le mois de juillet, nous aurons avancé. C’est en ce moment-là que nous ferons notre rapport final.
Un mandat d’un an suffit-il pour terminer ce que vous venez de détailler? Un an, n’est-ce pas un piège pour pouvoir circonscrire l’action de la réconciliation ?
On va sortir de cela. Admettons qu’il y ait un piège, nous allons sortir de ce piège et nous mettre au-dessus de tout cela. Et considérer que ce que je dis depuis le départ, au fond c’est une évidence, la réconciliation n’est pas optionnelle, elle est un impératif pour tous les Ivoiriens, même pour ceux qui veulent faire de la politique. Pour gouverner demain la Côte d’Ivoire, il faut bien qu’on se réconcilie. Quelles que soient les ambitions des uns et des autres, il faut bien qu’on se réconcilie : il faut bien quelqu’un pour le faire, c’est cela d’abord. Maintenant, est-ce que le temps prescrit permettra de terminer ? Ecoutez, l’ordonnance est claire, il indique précisément les tâches qui restent à accomplir et que je viens de développer. C’est possible et il faudra le faire dans ces temps prescrits. Il faut se mettre au travail, nous avons déjà tout préparé conceptuellement, nous avons les schémas. Il faut maintenant mettre en œuvre, développer. Comme le dirait quelqu’un, il faut sortir de la planche à dessin pour être sur le terrain, ce n’est pas le plus compliqué, les structures sont là, les hommes aussi. Le chef de l’Etat s’est engagé à mettre les moyens financiers à notre disposition, il n’y a aucune raison pour qu’on ne termine pas le travail qui a déjà commencé, ce n’est pas maintenant que cela a commencé, il y a bien longtemps. J’ai entendu hier (mercredi, ndlr) sur une radio que je ne vais pas citer, que la commission n’a pas de résultats. En d’autres termes, qu’il n’y a pas de réconciliation. Comment vérifie-t-on s’il y a réconciliation ou pas ? Moi je vais prendre un seul indicateur, j’observe, et j’espère que vous avec moi, que dans les quartiers, villes et campagnes de Côte d’Ivoire, on n’est pas en train de s’entre-découper à la machette. Je sais bien que tous les problèmes ne sont pas résolus. J’observe que les Ivoiriens réapprennent à vivre ensemble et c’est la conjonction de la série de facteurs, de décisions, de mesures et d’actions entreprises par le gouvernement et aussi d’actions menées par la commission et par les Ivoiriens, les Ong, les associations et les individus. Je l’ai toujours dit, cela permet de créer une situation qui permet aux uns et aux autres de vaquer à leurs occupations, dans une relative paix, une stabilité et une sécurité. J’observe qu’on n’est pas en train de se donner des coups de poing ou de tête et je m’en réjouis. Si on veut la béatitude, la paix béate, c’est qu’on sera plus sur cette terre, c’est de l’autre côté.
MG (stagiaire)
J’entends très bientôt m’adresser aux Ivoiriens pour leur dire ce que l’ordonnance prescrit, en d’autres termes, ce qui reste à faire. Mais, il est quand même bon que nous l’expliquions aux citoyens. Parce que nous avons besoin de la participation de tous, conformément à ce que nous avons dit, dès le départ : c’est un processus participatif. Lorsque nous avons remis notre rapport au chef de l’Etat, nous n’avons pas manqué de lui faire le point de ce que nous avons réalisé, conformément au plan d’actions et de lui dire que nous avons pu achever les tâches que nous avions programmées. En particulier, il nous reste à terminer ce que nous avons appelé la phase de recherche de la vérité. En d’autres termes, qui a fait quoi et comment nous allons identifier les auteurs ? Comment nous allons entendre les victimes et quelle politique de réparation proposer? Je vous signale que nous avons un fichier de près de soixante mille victimes et il y en a encore. C’est sur le fichier qui est là que nous allons travailler pour ouvrir des centres d’écoute pour les entendre sur toute l’étendue du territoire de Côte d’Ivoire. Cet après-midi (hier, ndlr) j’ai eu une séance de travail avec mes collaborateurs pour arrêter le mode opératoire. Des centres d’écoute vont nous permettre de nous engager dans ce processus de recherche de la vérité, pour aboutir à la partie qui nous intéresse le plus: la justice transitionnelle, pas de justice pénale. On ne peut pas (réconcilier, ndlr) le faire sans justice. La justice, c’est que les auteurs aient le courage de reconnaître les actes qu’ils ont commis et que nous ayons la compassion vis-à-vis des victimes, reconnues comme telles et qu’elles acceptent de pardonner dès lors qu’un plan de réparation sera proposé. Et qu’en fin de compte, nous obtenions le pardon de tous pour que plus jamais cela ne se reproduise en Côte d’Ivoire. C’est cela qu’il nous reste à faire dans l’ordonnance qui prolonge le mandat de la Commission pour dix mois. Je pense que d’ici le mois de juillet, nous aurons avancé. C’est en ce moment-là que nous ferons notre rapport final.
Un mandat d’un an suffit-il pour terminer ce que vous venez de détailler? Un an, n’est-ce pas un piège pour pouvoir circonscrire l’action de la réconciliation ?
On va sortir de cela. Admettons qu’il y ait un piège, nous allons sortir de ce piège et nous mettre au-dessus de tout cela. Et considérer que ce que je dis depuis le départ, au fond c’est une évidence, la réconciliation n’est pas optionnelle, elle est un impératif pour tous les Ivoiriens, même pour ceux qui veulent faire de la politique. Pour gouverner demain la Côte d’Ivoire, il faut bien qu’on se réconcilie. Quelles que soient les ambitions des uns et des autres, il faut bien qu’on se réconcilie : il faut bien quelqu’un pour le faire, c’est cela d’abord. Maintenant, est-ce que le temps prescrit permettra de terminer ? Ecoutez, l’ordonnance est claire, il indique précisément les tâches qui restent à accomplir et que je viens de développer. C’est possible et il faudra le faire dans ces temps prescrits. Il faut se mettre au travail, nous avons déjà tout préparé conceptuellement, nous avons les schémas. Il faut maintenant mettre en œuvre, développer. Comme le dirait quelqu’un, il faut sortir de la planche à dessin pour être sur le terrain, ce n’est pas le plus compliqué, les structures sont là, les hommes aussi. Le chef de l’Etat s’est engagé à mettre les moyens financiers à notre disposition, il n’y a aucune raison pour qu’on ne termine pas le travail qui a déjà commencé, ce n’est pas maintenant que cela a commencé, il y a bien longtemps. J’ai entendu hier (mercredi, ndlr) sur une radio que je ne vais pas citer, que la commission n’a pas de résultats. En d’autres termes, qu’il n’y a pas de réconciliation. Comment vérifie-t-on s’il y a réconciliation ou pas ? Moi je vais prendre un seul indicateur, j’observe, et j’espère que vous avec moi, que dans les quartiers, villes et campagnes de Côte d’Ivoire, on n’est pas en train de s’entre-découper à la machette. Je sais bien que tous les problèmes ne sont pas résolus. J’observe que les Ivoiriens réapprennent à vivre ensemble et c’est la conjonction de la série de facteurs, de décisions, de mesures et d’actions entreprises par le gouvernement et aussi d’actions menées par la commission et par les Ivoiriens, les Ong, les associations et les individus. Je l’ai toujours dit, cela permet de créer une situation qui permet aux uns et aux autres de vaquer à leurs occupations, dans une relative paix, une stabilité et une sécurité. J’observe qu’on n’est pas en train de se donner des coups de poing ou de tête et je m’en réjouis. Si on veut la béatitude, la paix béate, c’est qu’on sera plus sur cette terre, c’est de l’autre côté.
MG (stagiaire)