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Editorial Publié le samedi 8 février 2014 | L’intelligent d’Abidjan

Les Samedis de Biton : renaissance Africaine

Le désespoir avait atteint son paroxysme. Dans le monde, les uns et les autres se posaient la question de savoir pourquoi le continent africain ne décollait pas malgré une richesse fabuleuse. Des dirigeants politiques occidentaux s’étonnaient que malgré toutes les aides financières et matérielles, presqu’aucun pays africain n’arrivait à s’en sortir. J’ai entendu dans certains milieux en Europe qu’il faut laisser ces « gens-là » sombrer car on ne pouvait plus rien pour eux. Les investisseurs se détournaient des pays africains aux grandes incertitudes. Un « toubab » avait négocié avec un Etat africain pour un agenda très original. Il avait tout préfinancé. Il arrive, un soir, avec sa cargaison dans la capitale du pays. Il était si heureux. En effet, le lendemain, il avait rendez-vous avec le Premier ministre du pays pour encaisser son chèque. Sa joie était visible à cause de la surfacturation qu’il avait faite. Il devrait gagner trois fois plus que sa mise. Il dormit profondément. Il se réveilla le lendemain par des tirs d’armes légères et lourdes. Des cris de joie fusaient de partout. Il ne tarda pas à comprendre qu’un coup d’Etat venait de se produire, à minuit, dans le pays. Il ne se releva pas de cette affaire. On brûla ses agendas devant lui. Le nom du pays, son drapeau, sa monnaie avaient changé d’une nuit à l’autre. Cette histoire était le symbole d’une Afrique imprévisible à éviter. En plus, le fait tribal et régional enfonçaient davantage ce contient qui semblait être frappé par toutes les misères. La mentalité de ses cadres renforçait davantage l’afro pessimisme. J’étais devenu moi-même comme beaucoup d’Africains un incrédule congénital sur la percée de ce contient. Pour beaucoup d’Africains le continent semblait être frappé par une malédiction divine. Comment des gens sorti de l’esclavage, pouvaient se jeter eux-mêmes dans la mer, avec des pirogues de fortune, pour aller se laisser « enchainer » outre-Atlantique ? J’étais persuadé que notre salut viendrait d’une prière collective et œcuménique, à la même heure, de repentance. Demander pardon à Dieu de nous bénir tous pour nos péchés et nous sortir de nos différentes misères pour en finir totalement avec cette « malédiction » des fils de Cham, qui serait la cause de toutes nos tares. Quand à Dakar, le Président Abdoulaye Wade fit dresser un monument gigantesque baptisé le monument de la Renaissance Africaine ce fut l’hilarité générale. Le Président Wade prédisait un destin brillant pour le contient qui bientôt prendra la relève de l’Asie. Après le dragon asiatique on nous annonçait le lion africain. Et voilà que subitement, il ya deux ans environ, que l’Afrique ’s’est réveillé attirant tous les occidentaux et asiatiques qui lui font désormais confiance et croient fermement à sa renaissance. Des projets préfinancés s’étalent dans presque tous les pays. L’argent, le nerf de la guerre, ne manque plus. Toute l’Afrique est en chantier. Que s’est-il réellement passé pour voir la ruée vers l’or des uns et des autres. Tous les « spécialistes » ont leur réponse et chacune est en contradiction l’une avec l’autre. On sait que la cause de la colonisation était l’exploitation des richesses immenses de ce contient qui semblait voué à l’échec. Jacques Chirac avait pronostiqué que lorsqu’on descend très bas on ne peut que remonter. Et le contient est en plein redressement. Je pense qu’il y a eu une prise de conscience collective au niveau des politiciens. Les gens du pouvoir et de l’opposition ont fini par comprendre, presque partout, que ce qui compte c’est le pays. Toutefois, il est quasi certain que les grands pays et les bailleurs de fonds ont été à l’origine de cette renaissance. Ils ne pouvaient pas laisser ce continent sombrer ainsi. Ils ont tracé des lignes rouges à ne pas franchir. En nous poussant à la démocratie occidentale et non africaine. Un contrôle permanent des fonds mis à la disposition des pays africains. Une sanction économique, financière et morale de tous les pays africains qui s’écarteraient de l’orthodoxie occidentale. Les coups d’Etat et les rebellions, qui déstabilisaient pour longtemps les pays, sont devenus pratiquement impossibles. L’instabilité légendaire du contient, s’estompe comme par enchantement. On peut maintenant se mettre sur la voie du développement, même si on attend encore que les grands pays et les bailleurs de fonds mettent une ligne rouge au tribalisme qui mettra définitivement fin à une mentalité défectueuse. Vraiment l’espoir est bon. Je me souviens, comme hier, des propos de Félix-Houphouët-Boigny recevant les joueurs du Stade d’Abidjan qui venaient de remporter la coupe d’Afrique des clubs champions. En football. Battus au match aller à Bamako par deux buts d’écart, ils vont au retour, remonter ce qui paraissait impossible. Le Président dira : « Nous partons perdants mais nous arrivons gagnants.» C’était comme une prémonition sur cette Africaine partie perdante et qui est entrain d’arriver gagnante. Son Eléphant ivoirien après la fracture de ses jambes s’est relevé miraculeusement et court à vive allure dans la forêt dépassant presque tous les animaux de la brousse. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.

Par Isaïe Biton Koulibaly
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