Il faut tourner le moulin lorsque souffle le vent. Autrement dit, il faut savoir saisir les bonnes opportunités lorsqu’elles se présentent. Le contexte actuel de la situation sociopolitique commande que la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (CDVR) saisisse l’opportunité à lui offerte. Elle qui se plaignait d’être dans une mauvaise posture, il y a deux années en arrière. Aujourd’hui, la CDVR a été entendue. En effet, on se souvient des déclarations faites par Karim Ouattara à propos des arrestations et des exils des personnes soupçonnées d’avoir commis ou participer à des crimes et violence, lors des événements malheureux de la crise de 2010. Selon le porte-parole de la jeunesse auprès du président de la CDVR, sur les antennes de RFI, la mise aux arrêts et la fuite de pro-Gbagbo ne facilitaient pas la mise en ?uvre du programme de la CDVR. Il s’agissait, ni plus, ni moins, d’un ‘’acte de sabotage’’ du travail assigné à l’institution dirigée par l’ancien gouverneur de la BCEAO et ex-Premier ministre. Mais aujourd’hui, le tableau qui se présente est tout à fait différent. La situation sociopolitique a connu, grâce à la volonté du chef de l’Etat et de son gouvernement, une évolution fulgurante. Aucun jour ne passe sans qu’on ne parle de libération de pro-Gbagbo. Les dernières en date sont celles de 10 officiers de la police, dont l’ancien patron de la DST et le commandant en second du Cecos. Nul n’ignore le rôle joué par la DST et le Cecos dans le massacre des membres issus des partis d’opposition d’alors. En dépit de leur rôle présumé, ces anciens hommes forts de l’aile sécuritaire du défunt régime ont été acquittés. Il faut ajouter à cette vague de libération, celle d’une soixantaine de personnes politiques et civiles, en début de semaine, dont le secrétaire général de l’UNG, parti crée par le gendre de Laurent Gbagbo. On parle même dans les coulisses, de la libération provisoire de l’ex-Première Dame, auditionnée les 4 et 5 février dernier, à Odienné, par le procureur de la République. Mieux, pour décrisper l’atmosphère, le gouvernement se garde de répondre favorablement à la demande de la CPI, relative au transfèrement de Simone Gbagbo et Charles Blé Goudé. Sur le chapitre des exilés, là encore les choses ont bien avancé. Sans une épée de Damoclès sur leurs têtes, les pro-Gbagbo en exil rentrent massivement, pour se mettre à la disposition des nouvelles autorités. Cela dénote d’un environnement stable, paisible et sécurisé crée par le pouvoir d’Abidjan, afin de garantir à toutes les populations ivoiriennes, le droit d’aller et de venir librement sur l’ensemble du territoire national. Des grandes figures de l’ex-pouvoir d’Abidjan ont mis fin à leur exil, répondant ainsi à l’appel du président Alassane Ouattara. Marcel Gossio, ancien patron du Port d’Abidjan, Alain Dogou, ministre de la Défense du gouvernement illégal d’Aké N’Goh et plus de 1300 soldats sont revenus dans le navire ivoire. Parmi ces ex-FDS rentrés d’exil, 33 ont reçu, avant-hier, leur solde du mois de janvier. Tout cet exercice pour rappeler que les appels de la CDVR, à créer un cadre propice à la réconciliation ont été entendus. De ce point de vue, l’institution dirigée par le Premier ministre Charles Konan Banny, a toutes les chances pour réussir sa mission. D’autant plus que le chef de l’Etat a reconduit, la semaine dernière par ordonnance, le mandat de la CDVR pour un an. L’institution doit donc se souvenir qu’on n’obtient des résultats qu’en exploitant des opportunités. L’opportunité est à portée de main. En définitive, les conditions sont créées pour que la CDVR puisse terminer la phase de la recherche de la vérité, par des auditions populaires et proposer réparation au gouvernement pour soulager les victimes, comme l’a dit Charles Konan Banny.
FT
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