Arrêté vendredi soir à l’aéroport international Félix Houphouët- Boigny d’Abidjan, alors qu’il tentait de prendre l’avion pour se rendre en France, Michel Gbagbo, le fils de l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, a été relâché hier à la mi-journée, après avoir été présenté à un juge d’instruction, au bureau du Procureur. L’information a été livrée par son avocat, Me Rodrigue Dadjé, joint par téléphone. Michel Gbagbo était pour la circonstance assisté de deux avocats durant son audition, laquelle aura duré 2 heures d’horloge. Même si rien n’a filtré de cette audition, l’on imagine que l’aîné des Gbagbo s’est vu rappeler l’interdiction de voyager qui frappe le bénéficiaire de la liberté provisoire qu’il est. Il lui a été également signifié qu’il ne pouvait qu’être interpellé pour avoir voulu violer cette restriction. Mais on imagine également que l’homme a été cuisiné par le juge à l’effet de savoir sa part de responsabilité dans la crise qui a suivi l’élection présidentielle de 2010. Il n’est nullement question d’un prétendu enlèvement encore moins d’un isolement comme une certain presse a voulu le faire croire. Du reste, le parquet s’est voulu rassurant. En effet, dans un communiqué signé par le Procureur général Aly Yéo et lu à la télévision nationale le vendredi au journal de 20h, le parquet général près la Cour d’Appel d’Abidjan avait annoncé l’ouverture prochaine de la Cour d’assises devant laquelle Michel Gbagbo est mis en accusation pour refuser son déplacement "hors du territoire national".« Poursuivi devant la Cour d’Assises qui doit siéger bientôt concernant les crimes commis à l’occasion de la crise postélectorale, un "déplacement hors du territoire national" risque de compromettre la bonne tenue de cette session. Dans l’attente de ce procès et pour éviter tout blocage, l’accusé Michel Gbagbo ne peut être autorisé à effectuer ce voyage, dont le parquet général n’était pas informé», indiquait le communiqué. Accusé d’atteinte à la défense nationale, attentat ou complot contre l’autorité de l’Etat, constitution de bandes armées, direction ou participation à un mouvement insurrectionnel, troubles à l’ordre public et rébellion pendant la crise postélectorale, Michel Gbagbo bénéficie depuis juillet 2013 de la liberté provisoire, après un séjour de plusieurs mois dans une prison au Nord de la Côte d’Ivoire.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara