Chaque 21 février, depuis 14 ans, l’Unesco et ses partenaires célèbrent la Journée internationale de langue maternelle. Hier, la tradition a été encore respectée en Côte d’Ivoire. Et cette célébration a donné lieu, au Goethe-Institut Côte d’Ivoire à Cocody, à un colloque riche d’enseignements sur le thème : «La langue locale pour la Citoyenneté mondiale : Zoom sur la Science ».
Pour l’occasion, des experts ont exploré, à travers différents sous-thèmes, les potentialités des langues maternelles. C’est d’abord le Pr Ahoua Firmin, de l’Institut des Langues Appliquées (ILA) de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody qui a fait une approche du concept de citoyenneté dans les langues locales, tout en relevant les problèmes de l’enseignement de ces langues en Côte d’Ivoire. Il a notamment noté que la plupart des populations dans le pays profond écoutent les informations en langues locales.
Pour lui, si les hommes politiques veulent avoir le suffrage de ces électeurs, ils doivent s’adresser à eux en langues locales. Le Pr Ahoua a aussi fait savoir que la Côte d’Ivoire est le pays qui a le plus de diversité de langues. Lesquelles, à ses yeux, ont besoin d’être codifiées pour avoir une langue uniforme. A sa suite, Mme Dréhi Mical, présidente de l’ONG Sapromivie, a expliqué comment la langue peut être un facteur d’éducation. « Il y a une écriture de nos langues.
Ce qui signifie qu’elles sont vivantes. Elles peuvent donc être modernisées et diffusées », a-t-elle souligné, en précisant que « nos enfants n’ont pas honte de parler nos langues ». Pour le Pr Aholi, qui se prononçait sur le vocabulaire des langues locales, la diversité linguistique est une « bonne chose » pour la Côte d’Ivoire. Puis, cet éminent pédiatre a montré, exemples à l’appui, comment les enfants peuvent apprendre nos langues dès la naissance.
De son côté, Mme Diaby épouse Cissé a présenté le PEI (Programme Ecole Intégrée), initié par le ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement technique, qui expérimente l’introduction des langues locales dans le système éducatif ivoirien. A l’en croire, vingt établissements enseignent aujourd’hui, à l’intérieur du pays, les langues maternelles, notamment à Korhogo, Danané, Tiébissou, Touba…
Ensuite, le Pr Séri Bailly, membre de la CDVR (Commission Dialogue Vérité et Réconciliation), a indiqué que les langues maternelles sont porteuses de valeurs qui contribuent à la cohésion sociale. « Lorsque vous parlez la langue de l’autre, elle vous rapproche », a-t-il fait remarquer, non sans souligner l’aspect formation du sujet, qui passe, à l’en croire, par la littérature orale (contes, proverbes etc.). Dernier panéliste, le Pr Taryam Ilboudo a partagé avec les participants l’expérience du Burkina Faso dans l’enseignement des langues locales.
Peu avant l’intervention de ces conférenciers, Mme Henrike Grohs, Directrice générale du Goethe-Institut Côte d’Ivoire, avait souhaité que les travaux de ce colloque puissent faire vivre les langues maternelles pour la cohésion sociale. Représentant de l’Unesco, M. Sy Savané a laissé entendre que la protection et la promotion des langues maternelles sont nécessaires à la compréhension mutuelle.
« La reconnaissance des langues locales permet au plus grand nombre de personnes de se faire entendre et de participer au destin collectif », a-t-il estimé. Représentant du ministre de la Culture et de la Francophonie, M. Koffi Kossonou Paul Marie a révélé que selon une étude l’Unesco, 50% des 6700 langues locales sont menacées de disparition, avant de réitérer l’engagement de la tutelle à les promouvoir. Enfin, M. Christian Kahnt, Directeur de la Bibliothèque du Goethe-Institut Côte d’Ivoire, a noté la richesse des langues locales, tout en insistant sur l’importance de les préserver, surtout pour les générations futures.
Y. Sangaré
Pour l’occasion, des experts ont exploré, à travers différents sous-thèmes, les potentialités des langues maternelles. C’est d’abord le Pr Ahoua Firmin, de l’Institut des Langues Appliquées (ILA) de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody qui a fait une approche du concept de citoyenneté dans les langues locales, tout en relevant les problèmes de l’enseignement de ces langues en Côte d’Ivoire. Il a notamment noté que la plupart des populations dans le pays profond écoutent les informations en langues locales.
Pour lui, si les hommes politiques veulent avoir le suffrage de ces électeurs, ils doivent s’adresser à eux en langues locales. Le Pr Ahoua a aussi fait savoir que la Côte d’Ivoire est le pays qui a le plus de diversité de langues. Lesquelles, à ses yeux, ont besoin d’être codifiées pour avoir une langue uniforme. A sa suite, Mme Dréhi Mical, présidente de l’ONG Sapromivie, a expliqué comment la langue peut être un facteur d’éducation. « Il y a une écriture de nos langues.
Ce qui signifie qu’elles sont vivantes. Elles peuvent donc être modernisées et diffusées », a-t-elle souligné, en précisant que « nos enfants n’ont pas honte de parler nos langues ». Pour le Pr Aholi, qui se prononçait sur le vocabulaire des langues locales, la diversité linguistique est une « bonne chose » pour la Côte d’Ivoire. Puis, cet éminent pédiatre a montré, exemples à l’appui, comment les enfants peuvent apprendre nos langues dès la naissance.
De son côté, Mme Diaby épouse Cissé a présenté le PEI (Programme Ecole Intégrée), initié par le ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement technique, qui expérimente l’introduction des langues locales dans le système éducatif ivoirien. A l’en croire, vingt établissements enseignent aujourd’hui, à l’intérieur du pays, les langues maternelles, notamment à Korhogo, Danané, Tiébissou, Touba…
Ensuite, le Pr Séri Bailly, membre de la CDVR (Commission Dialogue Vérité et Réconciliation), a indiqué que les langues maternelles sont porteuses de valeurs qui contribuent à la cohésion sociale. « Lorsque vous parlez la langue de l’autre, elle vous rapproche », a-t-il fait remarquer, non sans souligner l’aspect formation du sujet, qui passe, à l’en croire, par la littérature orale (contes, proverbes etc.). Dernier panéliste, le Pr Taryam Ilboudo a partagé avec les participants l’expérience du Burkina Faso dans l’enseignement des langues locales.
Peu avant l’intervention de ces conférenciers, Mme Henrike Grohs, Directrice générale du Goethe-Institut Côte d’Ivoire, avait souhaité que les travaux de ce colloque puissent faire vivre les langues maternelles pour la cohésion sociale. Représentant de l’Unesco, M. Sy Savané a laissé entendre que la protection et la promotion des langues maternelles sont nécessaires à la compréhension mutuelle.
« La reconnaissance des langues locales permet au plus grand nombre de personnes de se faire entendre et de participer au destin collectif », a-t-il estimé. Représentant du ministre de la Culture et de la Francophonie, M. Koffi Kossonou Paul Marie a révélé que selon une étude l’Unesco, 50% des 6700 langues locales sont menacées de disparition, avant de réitérer l’engagement de la tutelle à les promouvoir. Enfin, M. Christian Kahnt, Directeur de la Bibliothèque du Goethe-Institut Côte d’Ivoire, a noté la richesse des langues locales, tout en insistant sur l’importance de les préserver, surtout pour les générations futures.
Y. Sangaré