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Société Publié le mercredi 5 mars 2014 | 7 sur 7 Monde

Redéploiement de l’administration / Guema David, Porte-parole du collectif des agents non fonctionnaires licenciés du CNPRA - ‘‘Nous vivons de mendicité …’’

Assistant chargé du suivi des opérations au département des moyens généraux au Comité National de Pilotage du Redéploiement de l’Administration (Cnpra), Guema David, relate le calvaire que vit les agents non fonctionnaires du Cnpra, abandonnés par leur hiérarchie sans préavis et sans salaire depuis plus de dix mois
Pourquoi avoir crée un collectif ?
Ce collectif a été mis en place à la suite d’une situation que nous avons constatée. Une situation critique que vit l’ensemble des agents, situation liée au non paiement de nos salaires. En effet, depuis l’année 2011 nous avions cumulés six mois d’arriérés de salaires. Nous avions dû lutter et obtenir sur les six mois, quatre mois de salaires payés de façon progressive. Les deux autres mois n’ayant pas été payés. Au titre de l’année 2013, à partir du mois de mai, nous avons encore constaté le non paiement de nos salaires chaque fin de mois. Devant cette situation nous avons patienté jusqu’au mois d’août, faisant confiance à notre hiérarchie. Mais malheureusement, rien ne se faisait au niveau de nos chefs. C’est à ce moment là que nous avons décidé de mettre sur pied ce collectif pour défendre nos intérêts.

Vous avez décidé de faire une grève de la faim, à quel but cela répondait-il ?
Nous avons décidé de faire cette grève de la faim pour que notre problème trouve une solution définitive. Nous vivons dans une précarité totale. Il fallait mener une action d’envergure. De 2003 à ce jour, notre travail a permis au CNPRA de faire retourner à leurs postes de travail plus de 24.000 fonctionnaires et agents de l’Etat, dont les autorités préfectorales et judiciaires dans les zones centre, nord et ouest(Cno). Nous avons permis le paiement des primes aux fonctionnaires et agents de l’’Etat redéployés. La réhabilitation et l’équipement des édifices publics détruits lors de la crise sociopolitique. Avons-nous aussi contribués à la reprise des activités économiques dans ces zones là, et aidés à la normalisation de la situation sociopolitique en jetant les bases de la cohésion sociale, par le brassage de fonctionnaires d’origines diverses avec les populations d’accueil. Ce travail a été une réussite totale grâce à une équipe dynamique d’agents chevronnés qui dans des conditions extrêmement difficiles, parfois au risque leurs vies ont pu accomplir leurs missions. Donc nous estimons que nous sommes mal payés et mal récompensés par notre hiérarchie pour le travail abattu pour l’Etat de Côte d’Ivoire.

A combien estimez-vous donc le préjudice des agents non fonctionnaires ?
Aujourd’hui nos arriérés de salaires et indemnités s’élèvent à 10 mois. Soit environs 358 millions 600 cents mille francs, et 43 mois d’indemnités de transport que l’Etat nous reste devoir. Alors nous voulons que nos salaires et les arriérés de transport soient payés intégralement. A côté de ça, nous voulons des mesures d’accompagnement. En effet, je rappelle que c’est le 25 septembre 2013, sur instruction du secrétaire exécutif du Cnpra, que le personnel a été informé par voie orale, de ne plus se rendre au travail et qu’il ne serait plus rémunéré a compté de la fin du mois d’août 2013. Alors que ce même secrétaire exécutif, au cours d’une réunion datant du 28 août 2013, avait rassuré l’ensemble du personnel qu’en l’absence d’un décret mettant fin aux missions du Cnpra, le personnel demeurerait en activité. Nous estimons donc que le Cnpra crée par le décret 2003-399 du 27 octobre 2003 et son personnel nommé par décision du ministre de la Fonction Publique, coordonnateur général, et en application du principe du parallélisme des formes, seul un décret promulgué et publié devrait pouvoir mettre légalement fin à ses missions. En attendant une éventuelle liquidation du Cnpra, nous agents, jugeons que, nous sommes toujours en service dans la mesure où aucun décret et aucune décision n’ont abrogé les dispositions actuelles relatives à l’existence de la structure et à l’emploi de ses agents que nous sommes. En définitive, nous estimons que le non paiement du personnel du Cnpra au titre des mois d’octobre 2013 à février 2014 est irrégulier et doublé de l’illégalité du licenciement sans préavis dudit personnel.

Croyez-vous donc avoir été lésé ?
Eu égard aux nombreux sacrifices que nous avons consentis, nous disons oui, nous avons été trahi, abandonnés. Nous vivons une situation terriblement inhumaine qui enregistre des cas de décès. Nous avons deux de nos camarades qui sont décédés et un qui a perdu ses deux enfants par manque de moyens financiers. Il y’en a qui ont de graves soucis de santé. Il y a des cas de menaces d’expulsion de loyers et factures impayés. Nos enfants sont expulsés des écoles pour scolarité impayées. En somme, nous sommes dans la précarité, croulons sous le poids de dettes et vivons de mendicité. Nous ne méritons pas cela.

Quel est votre appel à l’endroit des autorités ?
Nous en appelons d’abord au premier ministre Daniel Kablan Duncan, premier responsable du Cnpra, puisque cette structure est sous la tutelle de la Primature, ensuite au chef de l’Etat, premier citoyen du pays de rendre justice a ses concitoyens que nous sommes en ordonnant le paiement de tous nos mois d’arriérés de salaire dus, suivi par les mesures d’accompagnement. Si on veut vraiment atteindre l’émergence en 2020, il faut que des citoyens qui ont travaillé pour le pays et contribué a son rayonnement puissent être payés après le travail accompli. On ne peut donc pas parler d’émergence pendant que des ivoiriens qui ont travaillé souffrent le martyr, car restés sans salaire depuis dix mois.

Ibrahim Doumbia
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