A l’occasion de la journée internationale de la femme célébrée aujourd’hui Madame Aka Sono Julie préfet de Djékanou parle de la situation sociale des femmes de la localité qu’elle dirige.
C’est la journée internationale de la femme. Quelle est la situation sociale de la femme à Djékanou, et quels sont les solutions pour sortir la gente féminine de la pauvreté ?
Beaucoup de choses ont été faites pour l’épanouissement de la femme ivoirienne. Et les femmes de Djékanou ressentent les effets indus de ces changements. Par rapport à l’évolution de leur situation sociale, ce que je peux vous dire, je n’ai aucun indice me permettant de mesurer l’évolution de la situation de la femme de Djékanou. Mais en tant qu’observatrice de la vie sociale des femmes, je constate qu’à l’instar des autres femmes de Côte d’Ivoire, la femme de Djékanou ne vit ni dans l’opulence ni dans la misère. Toutefois, il y a une catégorie qui dépend des travailleurs. Mais évidemment, comme toute personne, elles aspirent à un mieux être, et elles se battent aux côtés de leurs époux pour améliorer leur quotidien. Pour y arriver, certaines ont opté pour le regroupement. Nous avons ainsi des associations de femmes pour le vivrier, pour le maraicher, etc...D’autres aspirent à apprendre les métiers comme la coiffure, la pâtisserie, la couture. Les femmes de Djékanou ont compris que le temps de l’assistanat est terminé. Il y en a qui veulent faire du commerce ou étendre leurs activités, mais les moyens font défaut. Toute chose pour dire que les femmes de mon département ont décidé de prendre leur destin en main. Et moi en tant que femme et de surcroit administrateur, je me sens interpellée. Je suis donc en contact avec la direction de la formation et de l’Education de la Femme pour que l’Ifef soit une réalité à Djékanou. Ceci, pour nous permettre, ne serait-ce qu’à titre expérimental, de profiter du reste des dons de la première dame, machines à coudre, casques, congélateurs pour le bien de la population. Il faut aussi réorienter la politique des fonds sociaux. C’est le lieu d’inviter toutes les femmes de Djékanou à ce grand rendez-vous du 26 Mars à 10 h à Djékanou pour une véritable fête à laquelle elles sont conviées.
Dans les sociétés africaines, les populations se nourrissent de rumeur. Ainsi donc, l’on dit que les travailleurs de la préfecture de Djékanou ont un problème crucial de logement au point qu’ils sont logés dans les bureaux de la préfecture. Qu’en est-il exactement ?
Il faut noter que le logement est un problème national. C’est d’ailleurs pourquoi le président de la république a pris en main ce dossier et a initié les logements sociaux. Je suis gênée qu’on ramène le problème de logement au logement du personnel de la préfecture. Il n’y a pas que les agents de la préfecture qui sont touchés par cette situation. Vous pouvez vérifier que contrairement à ce que les gens racontent, les agents ne sont pas logés dans les bureaux. Il faut noter que ce n’est pas seulement à Djékanou que cette situation existe. Partout en Côte d’Ivoire, au niveau des enseignants, des infirmiers, et d’autres corps de métier, c’est la même chose. C’est pourquoi, je ne voudrais pas qu’on ramène cela au cas spécifique des agents de la préfecture de Djékanou. Le problème du logement, il faut le voir à deux niveaux. Il y a le problème du coût lié aux moyens insuffisants des travailleurs. Il y a aussi le problème du coût du matériel qui n’encourage pas la construction de maisons sociales, car les gens ne sont pas prêts à construire pour les louer à 10.000 FCFA. Par ailleurs, un peuple sans mémoire est un peuple sans repère. Souvenons-nous, il y a une trentaine d’années, les fonctionnaires étaient logés. Aujourd’hui, la situation a changé, il faut s’adapter aux nouvelles circonstances. Nous estimons que, nous, fonctionnaires, nous sommes en mission, et comme tout missionnaire, il faut aller à l’essentiel. C’est vrai que l’environnement joue sur le rendement, mais en tant que précurseur, nous avons beaucoup de défis à relever. Et ne nous attardons pas sur ce sujet que le gouvernement a pris en compte.
Quel est l’Etat des lieux du foncier à Djékanou ? Car l’on se souvient qu’aux assises d’un conseil régional qui s’est tenu ici à Djékanou, vous aviez évoqué ce sujet crucial.
Le foncier est un problème complexe et récurrent. Il faut que nous arrivions à y trouver des solutions. La seule solution viable me parait être l’application des textes qui sont en vigueur, car son application va permettre de sécuriser les transactions foncières. En ce qui concerne Djékanou, le problème foncier divise les familles, les villages, et lorsque nous sommes saisie à temps, nous essayons dans la mesure du possible de rapprocher les positions, et le conflit prend fin. S’il y a échec, on recourt au tribunal. Mais à mon avis, il vaut mieux chercher des solutions négociées que de se retrouver au tribunal. Le constat général, c’est que personne n’a véritablement un titre foncier. La propriété coutumière est reconnue mais il faut posséder un certificat foncier. Ce qui n’est pas le cas de mes administrés. Aussi, pour régler le problème foncier, avons-nous essayé de réactiver certains comités villageois de gestion foncière. Lesdits comités sont dirigés par les chefs de village, et incluant les chefs de terre, la notabilité, et tout autre sachant, c’est-à-dire ceux qui contribuent à la manifestation de la vérité. L’on retiendra donc que pour être propriétaire, il faut avoir un certificat foncier. De façon légale, nous ne pouvons justifier de la propriété foncière de telle ou telle personne. Nous sommes donc réduits à gérer ce problème de façon coutumière. J’appelle donc mes administrés à surseoir à toute transaction foncière et à se mettre en règle vis-à-vis de la loi foncière pour l’intérêt de tous. Les conflits qui ont pour noms destruction de terre, destruction de cultures, vente illicite de terre, occupation sans titre, tout ceci peut trouver une solution avec la loi sur le foncier.
Interview réalisée par A. Digbeu
C’est la journée internationale de la femme. Quelle est la situation sociale de la femme à Djékanou, et quels sont les solutions pour sortir la gente féminine de la pauvreté ?
Beaucoup de choses ont été faites pour l’épanouissement de la femme ivoirienne. Et les femmes de Djékanou ressentent les effets indus de ces changements. Par rapport à l’évolution de leur situation sociale, ce que je peux vous dire, je n’ai aucun indice me permettant de mesurer l’évolution de la situation de la femme de Djékanou. Mais en tant qu’observatrice de la vie sociale des femmes, je constate qu’à l’instar des autres femmes de Côte d’Ivoire, la femme de Djékanou ne vit ni dans l’opulence ni dans la misère. Toutefois, il y a une catégorie qui dépend des travailleurs. Mais évidemment, comme toute personne, elles aspirent à un mieux être, et elles se battent aux côtés de leurs époux pour améliorer leur quotidien. Pour y arriver, certaines ont opté pour le regroupement. Nous avons ainsi des associations de femmes pour le vivrier, pour le maraicher, etc...D’autres aspirent à apprendre les métiers comme la coiffure, la pâtisserie, la couture. Les femmes de Djékanou ont compris que le temps de l’assistanat est terminé. Il y en a qui veulent faire du commerce ou étendre leurs activités, mais les moyens font défaut. Toute chose pour dire que les femmes de mon département ont décidé de prendre leur destin en main. Et moi en tant que femme et de surcroit administrateur, je me sens interpellée. Je suis donc en contact avec la direction de la formation et de l’Education de la Femme pour que l’Ifef soit une réalité à Djékanou. Ceci, pour nous permettre, ne serait-ce qu’à titre expérimental, de profiter du reste des dons de la première dame, machines à coudre, casques, congélateurs pour le bien de la population. Il faut aussi réorienter la politique des fonds sociaux. C’est le lieu d’inviter toutes les femmes de Djékanou à ce grand rendez-vous du 26 Mars à 10 h à Djékanou pour une véritable fête à laquelle elles sont conviées.
Dans les sociétés africaines, les populations se nourrissent de rumeur. Ainsi donc, l’on dit que les travailleurs de la préfecture de Djékanou ont un problème crucial de logement au point qu’ils sont logés dans les bureaux de la préfecture. Qu’en est-il exactement ?
Il faut noter que le logement est un problème national. C’est d’ailleurs pourquoi le président de la république a pris en main ce dossier et a initié les logements sociaux. Je suis gênée qu’on ramène le problème de logement au logement du personnel de la préfecture. Il n’y a pas que les agents de la préfecture qui sont touchés par cette situation. Vous pouvez vérifier que contrairement à ce que les gens racontent, les agents ne sont pas logés dans les bureaux. Il faut noter que ce n’est pas seulement à Djékanou que cette situation existe. Partout en Côte d’Ivoire, au niveau des enseignants, des infirmiers, et d’autres corps de métier, c’est la même chose. C’est pourquoi, je ne voudrais pas qu’on ramène cela au cas spécifique des agents de la préfecture de Djékanou. Le problème du logement, il faut le voir à deux niveaux. Il y a le problème du coût lié aux moyens insuffisants des travailleurs. Il y a aussi le problème du coût du matériel qui n’encourage pas la construction de maisons sociales, car les gens ne sont pas prêts à construire pour les louer à 10.000 FCFA. Par ailleurs, un peuple sans mémoire est un peuple sans repère. Souvenons-nous, il y a une trentaine d’années, les fonctionnaires étaient logés. Aujourd’hui, la situation a changé, il faut s’adapter aux nouvelles circonstances. Nous estimons que, nous, fonctionnaires, nous sommes en mission, et comme tout missionnaire, il faut aller à l’essentiel. C’est vrai que l’environnement joue sur le rendement, mais en tant que précurseur, nous avons beaucoup de défis à relever. Et ne nous attardons pas sur ce sujet que le gouvernement a pris en compte.
Quel est l’Etat des lieux du foncier à Djékanou ? Car l’on se souvient qu’aux assises d’un conseil régional qui s’est tenu ici à Djékanou, vous aviez évoqué ce sujet crucial.
Le foncier est un problème complexe et récurrent. Il faut que nous arrivions à y trouver des solutions. La seule solution viable me parait être l’application des textes qui sont en vigueur, car son application va permettre de sécuriser les transactions foncières. En ce qui concerne Djékanou, le problème foncier divise les familles, les villages, et lorsque nous sommes saisie à temps, nous essayons dans la mesure du possible de rapprocher les positions, et le conflit prend fin. S’il y a échec, on recourt au tribunal. Mais à mon avis, il vaut mieux chercher des solutions négociées que de se retrouver au tribunal. Le constat général, c’est que personne n’a véritablement un titre foncier. La propriété coutumière est reconnue mais il faut posséder un certificat foncier. Ce qui n’est pas le cas de mes administrés. Aussi, pour régler le problème foncier, avons-nous essayé de réactiver certains comités villageois de gestion foncière. Lesdits comités sont dirigés par les chefs de village, et incluant les chefs de terre, la notabilité, et tout autre sachant, c’est-à-dire ceux qui contribuent à la manifestation de la vérité. L’on retiendra donc que pour être propriétaire, il faut avoir un certificat foncier. De façon légale, nous ne pouvons justifier de la propriété foncière de telle ou telle personne. Nous sommes donc réduits à gérer ce problème de façon coutumière. J’appelle donc mes administrés à surseoir à toute transaction foncière et à se mettre en règle vis-à-vis de la loi foncière pour l’intérêt de tous. Les conflits qui ont pour noms destruction de terre, destruction de cultures, vente illicite de terre, occupation sans titre, tout ceci peut trouver une solution avec la loi sur le foncier.
Interview réalisée par A. Digbeu