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Politique Publié le lundi 10 mars 2014 | Le Patriote

Le patriote convoqué devant la justice par Simone Gbagbo et Attey Phillipe : Les dessous d’une assignation

© Le Patriote Par Prisca
Politique : Baisser de rideau sur le 20ème anniversaire de la fête de la liberté.
Le rideau est tombé le dimanche 02 mai 2010 sur les festivités du 20ème anniversaire de la fête de la liberté organisé par le Front Populaire ivoirien. Photo: Mme Simone Gbagbo
Deux citations directes à comparaître au Tribunal de première instance d’Abidjan Plateau, demain mardi 11 mars 2014, à 8 H30. Sont visés par cette citation, six journalistes du quotidien Le Patriote : le gérant et directeur de publication, le rédacteur en chef, le rédacteur en chef adjoint, le secrétaire général de la rédaction, le chef du service politique et un journaliste du service politique. Les auteurs de cette citation sont deux anciens barons de l’ex-régime au pouvoir, le FPI, c’est-à-dire, Simone Ehivet Gbagbo, l’ancienne Première Dame et dame Yao Yao Caroline, qui este en justice au nom de son mari, Philipe Attey, ancien directeur général de la Sotra et ex-ministre du gouvernement illégal de Laurent Gbagbo, qui a déclenché la crise meurtrière postélectorale ayant causé la mort de trois mille personnes.
Particularité donc de ces requêtes : les deux personnalités plaignantes brilleront par leur absence lors de l’audience, pour la simple raison que l’une, Simone Gbagbo, est en ce moment dans les liens de la détention dans une prison du pays, poursuivi pour crime contre l’humanité et génocide, et l’autre, Philippe Attey, est en exil dans un pays voisin fuyant, justement, la justice ivoirienne qui, craint-il, l’a dans son collimateur, le soupçonnant d’avoir par sa participation au gouvernement d’Aké N’Gbo, qui a conforté dans son refus de reconnaitre sa défaite électorale l’actuel pensionnaire de la CPI, provocant une guerre aux conséquences tragiques.
En leur absence donc, c’est leur avocat commun, Me Ange Rodrigue Babo Dadjé, qui se présentera à la barre pour défendre ses clients. De quoi sont donc accusés les journalistes du Patriote ? Si on en croit les termes de l’assignation, dont nous avons reçu copie le 20 février dernier, deux articles sont mis en cause. Le premier date du jeudi 23 janvier 2014 et était intitulé : «Banques suisse, 40 milliards des pro-Gbagbo dégelés en 1 an. Pourquoi l’Etat doit récupérer l’argent volé ». Et le second : « Après la découverte du pot-aux-roses de leurs comptes en Suisse, retour sur les scandales financiers de la Refondation.»
Pour le premier article incriminé, l’assignation fait état de ce que dans son article en page 3, l’auteur écrit que : «le Conseil Fédéral suisse a débloqué les avoirs de quatre personnalités proches de Laurent Gbagbo » et qu’il cite parmi eux Phillipe Attey. Et que, par ce fait, « Le Patriote n’avait pour unique but que de jeter le discrédit sur la personne de Monsieur Philippe Attey, l’époux de la requérante et donc également sur elle. Autrement dit, Mme Attey née Yao Yao Caroline estime que dans cette affaire elle est autant visée que son époux.
Quant à en croire la deuxième assignation, en énumérant les scandales sous la refondation, Le Patriote aurait « pour unique but que de présenter Monsieur Laurent Gbagbo, l’époux de Simone, comme un menteur et un voleur de deniers public à la face de la nation et du monde entier ».
Des motifs pour lesquels le conseil des plaignants, Me Rodrigue Dadjé, verrait bien le Tribunal de première instance reconnaître coupables des faits à eux reprochés votre quotidien et les journalistes Charles Sanga, Emmanuel Koré, Yacouba Sangaré, Koné Lassiné, Jean Claude Coulibaly et F.T. Cela en les condamnant aux peines prévues par les articles 173 du code pénal et par les articles 78 ; 81 ; 82 ; 85 ; 86 ; 89 et 90 de la loi de 2004-643 portant régime juridique de la presse et de la communication audiovisuelle. Le même Tribunal étant devrait en outre condamner le Patriote à payer aux requérants la somme symbolique de un (1) franc, à titre de dommage et intérêts.
Autant le dire tout net, l’aventure judicaire dans laquelle tente de s’engouffrer les dames Simone Gbagbo et Attey Yao Yao Caroline, à travers leur conseil ne saurait tenir la route, dans la mesure où les articles incriminés ne sont pas sortis de l’imagination de leurs auteurs. C’est de notoriété publique qu’en Côte d’Ivoire, de multiples scandales ont été éventés et dénoncés sous la refondation et cela pendant même le règne des refondateurs. Du scandale de la filière café-cacao, des 100 milliards de l’usine fictive de Fulton, des déchets toxiques, en passant par les faux billets de …. Tout a été dit et redit sans qu’aucun démenti n’ait été formulé par les tenants de l’ancien pouvoir, dont Me Dadjé était encore l’un des avocats défenseur attitrés. C’est presque de l’injure faite à l’histoire récente de notre pays que d’intenter un procès à un journal qui affirme que le président Gbagbo n’avait eu de cesse de répéter qu’il n’avait qu’un seul compte domicilié à la Riviera Golf et que celui-ci n’était alimenté que par son salaire de président de la République.
Quant à M. Attey Philippe dont l’épouse se formalise aujourd’hui parce que son mari a été cité parmi des personnalités dont le compte a été débloqué par la Suisse, il faudra peut-être expliquer pourquoi toute la presse nationale l’a cité et que seul Le Patriote est poursuivi ? Il faudra surtout dire comment, si on ne se reproche rien, on peut s’éterniser en exil quand les autorités demandent à tout le monde de rentrer au pays.
En réalité, toute agitation ressemble fort bien à une opération cosmétique pour détourner l’attention de l’opinion sur des personnes qui sont d’elle-même de ne pas être blanches comme neige. En Côte d’Ivoire, tout le se connait.

Edgar Kouassi
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