Calendrier chargé pour le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) le vendredi 21 mars 2014. Après avoir rencontré dans la matinée les ambassadeurs des pays occidentaux accrédités en Côte d’Ivoire, Charles Konan Banny a échangé dans l’après-midi avec les diplomates africains sur sa méthode de travail concernant les séances d’auditions des victimes qu’il entamera dans les prochains jours. Actualité oblige, le président de la CDVR a répondu au président du Front populaire ivoirien (FPI) Pascal Affi N’Guessan, qui a appelé ses militants à boycotter les activités de la CDVR. Charles Konan Banny a signalé qu’il ne fera pas de discrimination entre les victimes. C’est pourquoi, la CDVR prendra son bâton de pèlerin pour aller à l’extérieur rencontrer les Ivoiriens exilés à l’effet de recueillir leur part de vérité en vue de prendre en compte leurs dépositions. « Au tribunal de la vérité, de la repentance et du pardon de la CDVR, il n’y a ni déni, ni privilège, ni exclusion ; donc ni vainqueur, ni vaincu. Nous sommes obstinés à traquer la verité jusque dans ses derniers retranchements, car il n’y a pas de frontière dans l’effort de restauration de la cohésion sociale. A ceux qui sans raison aucune et sans preuve redoutent de la partialité du processus, nous disons encore et toujours, faites-nous confiance. La CDVR œuvre pour la réconciliation de tous les Ivoiriens sans exclusive ! », a déclaré l’ex-Premier ministre ivoirien. Les diplomates ont par la voix de l’ambassadeur de Suisse en Côte d’Ivoire, David Vogelsanger, indiqué être convaincu par la méthode employée par la CDVR pour mener sa mission. « La commission elle-même nous a fait l'état des lieux et nous a montré la méthode avec laquelle elle procède dans l'intérêt des victimes. Elle nous a présenté les résultats des sondages réalisés auprès des populations, les auditions pilotes qui ont été faites dans les villes ivoiriennes. Tout cela nous a convaincus. La Commission est sur la bonne voie », a-t-il fait savoir. Pour rappel, au cours de la conférence de presse qu’il a donnée le jeudi 20 mars 2014, le président du FPI n’a pas porté de gant pour lancer des piques à la CDVR. « Il est clair que les conditions ne sont nullement réunies pour conduire à un résultat fiable d'une telle opération. La composition de la CDVR n'offre aucune garantie de réussite. On ne peut pas vouloir une chose et son contraire. On ne peut pas vouloir rassembler les Ivoiriens et parler de rattrapage. La réconciliation nationale exige de nous de ne plus entreprendre des actes d'hostilités des uns envers les autres », avait laissé entendre Affi N’Guessan.
Abdoulaye Touré
Abdoulaye Touré