Le ministre Mabri Toikeusse a invité les chefs de terres, de communautés et les militants du Fpi, lors du lancement officiel du Recensement général de la population et de l’habitat (Rgph), le 21 mars dernier, dans la salle de réunion de la préfecture de Daloa, à s’approprier l’opération. «Je demande à tous les militants du Front populaire ivoirien (Fpi) de ne pas écouter Pascal Affi N’Guessan qui vous a dit que ce recensement général de la population et de l’habitat est fait en vue de savoir le nombre de personnes qui seront exécutées après et qu’il consiste aussi à constituer un bétail électoral pour le président Alassane Ouattara. Tout cela est faux. Je vous demande de vous faire recenser», a-t-il dit. Signalons que Mabri Toikeuse ne s’est pas prêté aux questions de l’assistance. Mais rappelons que, le 18 mars dernier, dans la salle de réunions de la préfecture de Daloa, le directeur régional de l’Institut national de la statistique a balbutié face aux questions des chefs de terres et de communautés. C’est M. Groguhé Lago Félix, chef de terres du village de Tagoura, qui a exprimé son inquiétude en ces termes : «Mon village est peuplé présentement des populations sédentaires, en majorité les ressortissants de la Cedeao, qui vont déserter les lieux après. Un tel recensement va modifier le corps démographique du village et va peut être aussi jouer sur la population électorale. Pour moi, ce recensement se fait dans des conditions qui ne permettront pas de faire une bonne planification».
Le chef central de la communauté gouro à Daloa, M. Poin Bi Séhi Nicolas, quant à lui, s’est plutôt soucié des situations des exilés et déplacés de guerre. « Monsieur le Directeur, quel sort est réservé aux amis et frères en exil ? Est-ce qu’on ne peut pas attendre qu’il y ait plus d’apaisement du climat sociopolitique avant de faire ce recensement ?», s’est-il inquiété.
N’ayant pas eu l’occasion d’exprimer sa préoccupation au ministre Mabri Toikeuse, M. Kelly Fahé Lambert, opérateur économique, est allé plus loin avec la presse. «Actuellement, il y a plus de Burkinabé orpailleurs à Zaïbo que les autochtones. Ce recensement est inopportun et donnera des résultats erronés, tronqués pour des séances électorales faussées. Nous ne sommes pas dupes. Nous refusons catégoriquement ce recensement stratégiquement électoraliste. A Zaïbo, Affi N’Guessan n’a jamais dit ce que Mabri Toikeusse a dit. Il a plutôt invité à la réconciliation nationale», a-t-il apporté le démenti à la déclaration du ministre, le 21 mars dernier, devant les locaux de la préfecture.
On peut donc affirmer sans se tromper que Mabri Toikeusse n’a pas pu convaincre la population de Daloa à se faire recenser.
Eustache Gooré Bi
Le chef central de la communauté gouro à Daloa, M. Poin Bi Séhi Nicolas, quant à lui, s’est plutôt soucié des situations des exilés et déplacés de guerre. « Monsieur le Directeur, quel sort est réservé aux amis et frères en exil ? Est-ce qu’on ne peut pas attendre qu’il y ait plus d’apaisement du climat sociopolitique avant de faire ce recensement ?», s’est-il inquiété.
N’ayant pas eu l’occasion d’exprimer sa préoccupation au ministre Mabri Toikeuse, M. Kelly Fahé Lambert, opérateur économique, est allé plus loin avec la presse. «Actuellement, il y a plus de Burkinabé orpailleurs à Zaïbo que les autochtones. Ce recensement est inopportun et donnera des résultats erronés, tronqués pour des séances électorales faussées. Nous ne sommes pas dupes. Nous refusons catégoriquement ce recensement stratégiquement électoraliste. A Zaïbo, Affi N’Guessan n’a jamais dit ce que Mabri Toikeusse a dit. Il a plutôt invité à la réconciliation nationale», a-t-il apporté le démenti à la déclaration du ministre, le 21 mars dernier, devant les locaux de la préfecture.
On peut donc affirmer sans se tromper que Mabri Toikeusse n’a pas pu convaincre la population de Daloa à se faire recenser.
Eustache Gooré Bi